Névrose

weird

Benjamin, sculpteur, voit sa vie tournait au cauchemar, lorsqu'il découvre que quelqu'un vit chez lui en son absence... pourtant.... tout est fermé à clé...

Sur fond noir on peut lire "Introduction"


Scène 1 : Ext. Rue. Nuit.

La tête d'un homme d'une trentaine d'année, Benjamin, heurte violemment le pavé, rebondissant sous l'effet du choc. Un mince filet de sang s'écoule de sa bouche. L'instant suivant, une jeune femme, légèrement plus jeune arrive, il s'agit de Claire, cheveux mi-longs, rousse, de beaux traits. Elle s'approche de lui d'un pas haletant, s'agenouille et blottit la tête de Ben contre sa poitrine.


Claire

(laissant couler une larme le long de sa joue)

"Mon Dieu, Ben, qu'est ce que tu as encore fait!, il faut toujours que tu n'en fasses qu'à ta tête!"


Une lumière bleutée illumine leurs visages à intervalle régulier, alors qu'un léger bruit de sirène se fait entendre.


Sur fond noir on peut lire "Mercredi 16"


Scène 2 : Int. Appartement de Benjamin. Chambre. Jour (matin) Mercredi 16.

Ben est allongé sur son lit. La sonnerie de son réveil retentit a 07h30. Il ouvre brusquement les yeux, et cherche à reprendre son souffle. Cherchant à l'arrêter, il renverse le réveil par maladresse. Ben se lève, non sans mal, la tête enfarinée, mal rasé. En sortant du lit, il met le pied en plein dans un demi-bol de café froid qu'il renverse sur le sol.



Benjamin

(énervé)

"Putain de meeerde!"


Un mélange de café, de bière et de whisky forme à présent une tâche noire compacte et homogène qui couvre une bonne partie du sol. Ben jette un bref regard sur ce qui l'entoure.

Son appartement est sens dessus-dessous:

les vêtements entassés, la plupart par terre, la vaisselle incrustée de graisse depuis plus d'une semaine, des cartons vides traînant un peu partout, ainsi que de la lingerie (soutien-gorge et string)...et une paire d'escarpins rouges.

Désarçonné, il se frappe la tête avec la paume de sa main gauche. Apercevant un balai, il prend un air songeur un bref instant, puis secoue la tête comme s'il cherchait à reprendre ses esprits.


Benjamin

(à lui-même en soupirant)

"Non!..."


Ben se dirige vers la sortie, s'empare d'une photo où l'on peut voir deux charmantes jeunes femmes toutes deux âgées d'une trentaine d'année habillées en infirmières (Claire et Erika): leur blouse blanche ouverte laisse apparaître leur lingerie. Sur le cadre, on peut noter une inscription: "Je t'aime chéri, n'oublie jamais!". Ben embrasse la photo:


Benjamin

"Moi aussi..."


Il repose le cadre, prend sa veste en cuir sur le fauteuil situé à côté ainsi qu'un trousseau de clefs. Puis il sort.


Scène 3 : Int. Atelier de sculpture. Jour (après-midi). Mercredi 16.

L'horloge de l'atelier indique 15h54; Ben s'empare d'une petite boule de glaise afin de lui donner une forme et la pétrit entre ses mains, usées par le travail et le temps. Il applique la pate avec ses doigts sur les deux orifices destinés aux yeux. Ben prend le temps de travailler sa statue à l'aide de ses outils, puis contemple son œuvre terminée, (qui semble lui renvoyer un petit regard malicieux), avec beaucoup de fierté.


Scène 4: Int. Appartement de Benjamin. Salon/Cuisine. Nuit (soir). Mercredi 16.

Ben ouvre la porte de son appartement. Une horloge indique 21h12.Un long soupir s'échappe de sa bouche à la vue de ce qu'il doit faire. Il contemple l'univers chaotique dans lequel il vit. Des cartons vides traînent partout. Soudain un frisson parcourt le long de son échine dorsale lorsqu'il franchit sa porte:

Au milieu de ce désordre, sa vaisselle est faite et tous les couverts sont rangés, méticuleusement, sur la table, par ordre croissant et par catégorie (les fourchettes avec les fourchettes, les couteaux avec les couteaux…).

D'un air empressé, Ben se dirige vers les couverts et les tâte un à un (comme s'il voulait constater qu'ils sont réels).


Sur fond noir on peut lire "Jeudi 17"



Scène 5: Int. Appartement de Benjamin. Salon. Nuit. Jeudi 17.

Ben rentre chez lui, en claquant la porte, épuisé par sa journée. L'horloge indique 21h45.

En allant pour poser sa veste sur son fauteuil, il remarque un verre où réside un fond de jus d'orange et quelques miettes de chips reposant sur le guéridon en fer forgé, situé en face du fauteuil.

(on peut également noter la présence d'une carte de visite, posée à l'envers sur le guéridon). A coté du guéridon, sur le sol encore sale, se trouve un pack de jus d'orange vide.

Ben s'empare du verre qui est sur le guéridon, le pose dans l'évier, et se couche.


Sur fond noir on peut lire "Vendredi 18"



Scène 6: Ext. Port. Jour (après-midi). Vendredi 18.

Il est 15h18. Ben marche avec Claire, bras dessus, bras dessous, déambulant le long du port. Les oiseaux, pour la plupart des mouettes criaillent, planant au dessus des pêcheurs, vêtus de leur long ciré jaune.


Claire

(amoureuse)

"Tu sais chéri, je suis contente d'avoir réussi à me libérer.

Tu m'as beaucoup manqué! et moi je t'ai manqué?"


Benjamin

(fausse modestie)

"Oui, un peu!"


Claire donne un coup de poing dans l'épaule de Ben.


Benjamin

(lui souriant d'un air vainqueur)

"Même pas mal!"


Claire

(un peu énervée)

"Menteur!, arrête de faire le malin!"


Ils rigolent mutuellement de leur réaction respective et s'embrassent.


Scène 7 : Int. Appartement de Benjamin. Nuit. Vendredi 18.

Le réveil indique 22h03. Ben rentre, il est ébahi lorsqu'il découvre son appartement entièrement propre, il n'en croit pas ses yeux:

le sol est blanc, les cartons sont empilés près de la porte, les miroirs sont propres. Ben se dirige vers sa penderie: les vêtements y sont repassés et rangés soigneusement. Ben est attéré.

Il fouille ses poches et vérifie bien que son trousseau de clefs soit dans l'une d'entre elles.

Elles y sont. Il regarde la porte d'entrée.


Sur fond noir on peut lire "Samedi 19"


Scène 8 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour (après-midi). Samedi 19.

L'horloge indique 14h24. Ben, déterminé, décide de se barricader. Il cloue des planches de bois aux fenêtres, ne laissant passer que quelques rayons de soleil, et ajoute deux autres verrous à sa porte. Une fois enfermé, il tombe par hasard, en faisant le tour de son appartement, sur une caméra vidéo (à cause du voyant rouge, qui éclaire sa chemise blanche). Celle-ci se trouve cachée derrière une grille d'aération. Il essaye de l'enlever à l'aide d'un tournevis mais la grille semble comme soudée. Exaspéré, Ben retourne complètement son appartement avec rage afin de vérifier s'il n'y a rien d'autre; mais en vain. Il prend un objet assez conséquent qu'il balance sur la grille (vue subjective de la caméra de surveillance). La camera s'arrête. Quelques secondes plus tard, une autre caméra se met en route derrière lui, le filmant de dos, devant la première caméra.


Sur fond noir on peut lire "Dimanche 20"


Scène 9 : Int. Appartement de Benjamin. Chambre. Nuit (matin). Dimanche 20.

Le réveil indique 03h12. Ben a beaucoup de mal à dormir. Il est très agité. il se retourne plusieurs fois dans son lit.


Scène 10 : Ext. Ruelle. Nuit. (cauchemar).

Ben marche main dans la main (de dos), avec une jeune femme, ressemblant à Claire.


La jeune femme

(voix de Claire)

"Chéri, si tu savais comme je me sens bien avec toi...Embrasse-moi!"


Ben se retourne pour l'embrasser, lorsqu'il s'aperçoit avec effroi, que le visage de la jeune femme est blanc, inerte, sans aucune émotion ( masque neutre).

Ben fait quelques pas en arrière, pour se dégager, alors que la jeune femme s'avance vers lui, essayant de lui prendre la tête entre ses deux mains.


La jeune femme

(voix se déformant petit à petit)

"Ben..Ben...Viens vers moi, ne me rejette pas...je t'aaaimeee!"


Scène 11 : Int. Appartement de Benjamin. Chambre. Nuit (matin). Dimanche 20.

Ben se réveille en sursaut, essoufflé. Le réveil indique 04h07.

Il se lève en se secouant la tête comme pour se remettre les idées en place; s'empare d'un tube d'aspirine dans le placard de la cuisine, prend le verre vide, dans l'évier, le rince, et le remplit d'eau. Il boit son aspirine le dos tourné à l'évier et va s'asseoir à la table de la cuisine.

Le bruit d'une goutte d'eau se fait entendre. Elle résonne en tombant dans l'évier. Ben se lève et ferme le robinet; puis il se rassoit, mais la goutte continue à tomber (dans sa tête). Le bruit s'amplifie jusqu'à devenir insupportable (Ben prend sa tête entre ses deux mains).

Ben fixe le robinet, clos. Il s'énerve et le frappe. Le robinet ne bouge pas. Ben laisse échapper un long râle de douleur.


Scène 12 : Int. Appartement de Benjamin. Salle de bain. Jour (matin). Dimanche 20.

Le réveil indique 07h13. Ben se résout à prendre une douche froide afin de se rafraîchir les idées. Il commence à se déshabiller et se dirige vers la douche. Puis il se brosse les dents devant son miroir. Il cherche son rasoir, mais ne le trouve pas, lorsque son pied heurte quelque chose. Ben se baisse et remarque son rasoir (de barbier), scintillant, couvert de sang.

Lorsqu'il relève la tête, il se re trouve face au miroir, et fait un pas en arrière:

On peut apercevoir durant un bref instant, le reflet de traces de sang sur le mur derrière Ben.

Il ne semble pas y prêter attention.


Scène 13 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Jour (matin).Dimanche 20.

L'horloge indique 07h36. En sortant de la salle de bain, il passe devant une petite console où se trouve son répondeur, un amas de papier conséquent et une photo de Claire et lui.

S'apercevant qu'il a un message sur son répondeur (un voyant rouge scintille), il s'empresse de l'écouter, bousculant la console légèrement. La photo tombe à plat.


Répondeur

(Voix off d'Erika)

"Ben, c'est Erika, j'ai vu Claire, je viendrai te rendre une petite visite vers 17h00; j'espère que tu seras chez toi. Je t'embrasse!"


Scène 14 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour (après-midi). Dimanche 20.

L'horloge indique 17h00. L'appartement est à nouveau sens dessus-dessous à cause des travaux de Ben. On frappe à la porte. Ben ouvre à Erika, la trentaine, cheveux longs, chatain clair, légèrement bouclés. Elle est habillée d'un grand manteau noir, cachant une magnifique silhouette vêtue d'un haut rouge et d'une mini-jupe noire. Ses bas laissent entrevoir de longues et très belles jambes. Sa poitrine ferme et généreuse lui donne une présence incontestable. Erika, encore sur le pas de la porte s'approche de Ben lentement, et l'embrasse sur les deux joues pour lui dire bonjour. Elle entre et pose son manteau sur un fauteuil.


Erika

"Bonjour Ben...ça va?..je peux entrer?"


Benjamin

"Oui..et toi?..vas y entre..entre!!"


Erika

(la mine dépitée)

"Je reviens de l'hôpital, j'y est vu Claire."


Benjamin

"Rien d'grave j'espère?"


Erika

(soucieuse)

"Non... Ne t'inquiètes pas!"


Erika est éberluée par le désordre.


Erika

(lui souriant, une pointe d'ironie)

"Quel bordel!…mais dis-moi, tu t'es surpassé cette fois-ci. Remarque, tu me diras, j'ai toujours su que t'étais pas un as du rangement".


Erika s'installe dans le fauteuil en face de celui de Ben, près d'une petite table en verre.


Benjamin

(ne faisant pas attention à ses réflexions et ne la regardant pas)

"C'est vrai, c'est pas trop mon truc...Je t'offre quelque chose peut-être?"


Erika

(réfléchissant)

"Euh…Oui, pourquoi pas…dis-moi si tu n'as pas..."


Benjamin

(lui coupant la parole)

"... Du jus d'orange!, Non!. Mais par contre j'ai un bon fond

de Jack Daniel's et un peu de café si tu veux!"


Erika

"Je crois que je vais opter pour la seconde solution, à savoir fort et..."


Benjamin

(l'interrompant)

"Avec 2 sucres, c'est bien ça!"


Erika

(le regardant d'un air agréablement surpris)

"C'est bien ça!…Dis-moi, il fait une de ces chaleurs ici!, tu voudrais pas retirer une de tes planches, tu sais, juste 5 minutes, afin d'aérer un peu".


Benjamin

(ironique)

"J'ai quelques petits problèmes avec la fenêtre ces temps-ci!, elle ferme mal! et pour répondre à ta question, la réponse est NON!"


Erika

(ironique)

"D'accooord,….au fait, tu exposes toujours tes œuvres à la galerie Valberg?"


Benjamin

"Ca va bientôt faire un mois que j'ai pas eu de commandes de leur part, je suis obligé de vivre sur mes économies…. Ils disent que je manque d'originalité!"


Erika

(compatissante)

"Je sais bien que ça n'a pas été facile pour toi ces derniers temps... mais si tu veux, je peux te dépanner un peu d'argent!"


Benjamin

(un peu absent)

"Non, je te remercie, c'est très gentil de ta part…"


Erika

(attentionnée)

"J'ai l'impression qu'il y a autre chose qui te perturbe! tu veux pas m'en parler"


Benjamin

(gêné, comme s'il avait peur de passer pour un idiot)

"Oui, en effet...mais ça va te paraître stupide!"


Erika

(souriante)

"Dis toujours, ce sera pas la première fois!"


Benjamin

(calme et droit dans les yeux)

"Je crois que quelqu'un vit chez moi!"


Erika

(ne le prenant pas au sérieux)

"Quoi!..Chez toi?, mais qu'est-ce qui te fait dire ça?"


Benjamin

"Je sais pas... y a des objets qui semblent se déplacer pour ainsi dire tout seuls. D'ailleurs, l'autre jour, j'ai retrouvé mon appart entièrement propre alors que je suis sûr de ne pas l'avoir rangé, bizzare...non?".


Erika

(ironique)

"Ca c'est sûr, ça te ressemble pas!"


Benjamin montre d'un geste de la main le guéridon.


Benjamin

(la regardant avec un peu de colère)

"Y avait aussi un verre avec un fond de jus d'orange et des miettes de chips qui traînait sur la table, alors que je ne me suis pas servi…"


Erika

(grignotant des chips se trouvant sur la table en verre)

"Es-tu sûr qu'on n'as pas essayé de forcer ta serrure?"


Benjamin

"J'ai déjà regardé…, il n'y a aucune trace visible".


Ben debout, fait les 100 pas; puis il finit par retirer sa chemise blanche et reste en débardeur à cause de la chaleur.


Erika

(fronçant les sourcils comme si elle avait remarqué quelque chose d'étrange)

"Mon Dieu, mais qu'est-ce que tu as?"


Erika se lève, s'avance vers Ben, et soulève son tee-shirt. On peut apercevoir un peu partout sur son torse des hématomes et des traces de lacérations. Sur ses poignets on remarque des entailles plus ou moins profondes. Erika; l'air effaré, touche le torse de Ben (en y posant un toucher à la fois doux et sensuel).


Erika

"Oh, mon Dieu, mais…comment as tu pu te faire çà?!"


Benjamin

"Un accident ou une bagarre, je suppose! Tu sais avec l'alcool...

On sait jamais ce qui peut arriver!.. c'est rien, ne t'en fais pas!


Erika

(l'attrapant par le bras)

"C'est rien! .. Tu te fous de moi! Regarde ton torse! et t'as vu tes bras!"


Benjamin, sans mot dire, va chercher le rasoir couvert de sang dans la salle de bain et le retire d'une serviette blanche dans lequel il était enveloppé. Erika s'avance pour saisir le rasoir, laissant tomber sa veste par terre. Un bruit métallique se fait entendre: il s'agit d'une paire de clés reposant sur le sol.


Benjamin

"Mais…attends voir…Mais oui, ce sont mes clés!"


Erika

"Ecoute! Ce n'est pas ce que tu crois!"


Ben, d'un air inquiet fixe Erika qui a encore le rasoir a la main. Ben se lève et montre Erika du doigt.


Benjamin

(accusateur)

"Tout devient clair à présent. Tu m'as volé mes clés afin d'en faire un double, et comme ça, tu as la possibilité de rentrer chez moi quand tu veux !!!. De toute façon, tu as toujours été possessive, très possessive; tu n'as jamais supporté que quelque chose ou quelqu'un t'échappe, n'est-ce pas?"


Erika a encore le rasoir à la main.


Erika

(énervée)

"Je te croyais beaucoup plus intelligent que ça!"


Ben, inquiet, fixe le rasoir. Erika fixe le regard de Ben, puis le rasoir. Elle laisse tomber le rasoir.


Erika

"Je penses que tu débloques! on a vécu ensemble durant 7 ans

et tu oses penser une seule seconde que je viens chez toi, ou pire encore, que je te veux du mal!… Et d'abord qu'est-ce que j'en ai à foutre de venir chez toi?".


Benjamin

"Quoi!, Je crois que c'est toi qui débloques, tu perds complètement la tête ! T'imagines vraiment qu'on a vécu tous les deux durant 7 ans? T'es folle ou quoi! On est resté ensemble à peine 7 mois!..Mais c'est vrai que certains mois peuvent paraître des années..."


Erika esquisse un sourire du coin de la bouche, s'avance en direction de Benjamin pour lui caresser la joue en laissant glisser la main le long de son visage, puis le long de son torse jusqu'à son jean. Elle lui dégrafe un à un les boutons du pantalon.


Erika

(d'un air complice)

"Ecoute un peu, Ben, tu te rappelles la fois où…je sais ça remonte à pas mal d'années déjà.. La fois où nous l'avons fait dans la voiture devant la fac: tout le monde sortait des cours et nous on était bloqués à poil, dans ta caisse."


Ben la repousse violemment, secoue la tête en soupirant, prend un papier, et le tend à Erika.


Erika

(regardant le papier sans y toucher)

"C'est quoi?"


Benjamin

"C'est le numéro de ton docteur, tu devrais y retourner faire un petit tour... Vas y, c'est moi qui offre..!"


Erika froisse le papier entre ses mains et le lui jette à la figure.


Erika

"Je crois que tu ferais mieux de m'écouter attentivement. Tu n' es pas dans ton état normal!"


Ben prend un air exaspéré. Il s'assoit confortablement en face d'Erika.


Benjamin

(ironique)

"T'es sur qu'il sagit de moi, tu perds toutes notions de la réalité ma pauvre! mais je vais quand même t'écouter, (marquant un léger temps d'arrêt), vas-y, j'ai besoin d'un bon divertissement!"


Erika commence à parler


Erika

"Notre couple..."


Benjamin

(voix off)

"Mais quel couple?..il n'y a jamais eu de couple!"


Erika

"Ben..tu me laisses parler!"


Benjamin

(voix off)

"Vas y..vas y.."


Erika

"Notre couple ne marchait plus très bien depuis un moment et ces derniers temps c'en était devenu invivable, alors…".


Scène 15a : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Jour (matin). Vendredi 11.

(FLASH BACK). (vue subjective de la caméra de surveillance).


"Vendredi 11" s'imprime sur l'écran (lettre après lettre et disparaît progressivement)


L'horloge indique 09h28. La sonnerie du téléphone retentit. Ben se dirige pour le décrocher mais le répondeur s'est déjà enclenché.


Répondeur

"Vous êtes bien chez Benjamin Miller, vous savez ce qu'il vous reste à faire!"


Message d'Erika

(Voix off d'Erika)

"Allô, Ben, tu sais, je crois qu'on devrait se parler. Ca ne peut plus continuer comme ça"


Benjamin

(au téléphone: il décroche immédiatement)

"Allô, ah c'est toi, comment vas-tu mon ange?

Je tiens à m'excuser pour hier, j'avais trop bu, ça arrive…Ne le prends pas comme ça, après tout, c'est pas si grave!…Je sais que ces temps-ci, ça ne va pas très fort entre nous, mais ce n'est qu'une mauvaise passe, rien de plus…".


Scène 15b : Int. Maison d'Erika. Cuisine. Jour (matin). Vendredi 11. (FLASH BACK).



Erika

(au téléphone sur le même écran)

"Tu sais il n'y a pas que hier, ça fait longtemps que les choses ne vont pas très bien, et puis je pense qu'on se fait du mal l'un l'autre ; c'est inutile. On a vécu des moments formidables ensemble, alors ne ternissons pas l'image de notre amour avec de sordides disputes!".


Scène 15c : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Jour (matin).Vendredi 11.

(FLASH BACK).


Benjamin

(au téléphone)

"Une rupture!; c'est ce que tu veux vraiment... c'est pas la solution, j'te promets que je vais faire des efforts, je vais changer et tout redeviendra comme avant".


Erika n'est pas convaincue de son côté. Elle regarde en l'air, exaspérée par les propos de Ben.


Scène 15d : Int. Maison d'Erika. Cuisine. Jour (matin).Vendredi 11. (FLASH BACK).


Erika

(au téléphone : l'écran d'Erika balaye celui de Ben)

"Changer !?.. ".


Erika lui raccroche au nez.


Scène 15e : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Jour (matin). Vendredi 11. (FLASH BACK).

Ben compose le numéro d'Erika à deux reprise mais sans succès (tonalité du téléphone off).


Scène 16 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour. Dimanche 20. (INSERT).

En arrière plan, on peut voir un de ces calendriers dont on arrache la page jour après jour; indiquant "Dimanche 20".


Erika

(air accusateur)

"Quand au trousseau de clef, je te signale que c'est toi qui m'en a donné un double afin que je puisse venir te voir".


Scène 17 : Ext. Maison d'Erika. Grille du jardin. Jour (matin). Samedi 12.

(FLASH BACK).


"Samedi 12" s'imprime sur l'écran (lettre après lettre et disparaît progressivement)


Erika se dirige vers la grille du jardin car on vient de sonner. Elle regarde sa montre. Il est 11h52.


Erika

(surprise)

"Ben, qu'est-ce que tu fous ici?"


Benjamin

(sur le palier, derrière la grille)

"Je suis venu voir comment tu allais"


Erika

(ton sec)

"Tu sais très bien que tout est fini entre nous!"


Benjamin

"Oui, je sais, mais je pensais qu'on pouvait tout de même se voir..."


Erika

(l'interrompant)

"Tu sais, je ne crois pas que ça soit une très bonne idée".


Benjamin

(ému)

"Je…Je te remets le double de mes clefs au cas où…"


Erika

(air gêné)

"Ben…"


Ben lui prend la main, lui met les clés à l'intérieur, et la referme délicatement. Erika le regarde s'en aller, perplexe.


Scène 18 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour. Dimanche 20. (INSERT).


En arrière plan, on aperçoit le calendrier indiquant

"Dimanche 20".


Erika

(air bouleversé)

"…Et c'est alors que j'ai appris par Claire; elle travaille à l'hôpital Angélus; que tu as eu un accident…"


Scène 19 : Int. Accueil/hall d'hôpital. Jour (matin). Dimanche 13. (FLASH BACK).


"Dimanche 13" s'imprime sur l'écran (lettre après lettre et disparaît progressivement)


La grande horloge de l'hôpital indique 09h02. A l'accueil, une femme d'une cinquantaine d'années, rondouillette, trie des papiers tout en tapotant des données sur son ordinateur. La porte principale de l'hôpital s'ouvre d'un grand coup. Erika fait son apparition et se dirige en courant vers l'accueil.


Erika

(impatiente)

"Dites-moi svp où je peux trouver Claire Turel?"


La standardiste

(très formelle)

"Je suis désolée, je.."


Erika

(lui coupant la parole)

"Je n'ai pas le temps de discuter, faites la venir tout de suite!"


La standardiste

"Ecoutez, on est pas au zoo ici, on est dans un hôpital, si vous voulez la voir, il va falloir patienter!"


Erika

(l'empoignant par le col de sa blouse)

"Ecoute, tu vas me dire où elle est, sale morue, ou sinon je te fais avaler tous tes dossiers, page après page, comme ça t'auras une bonne raison de ruminer, OK!!"


L'infirmière est terrifiée. Claire qui n'est pas très loin entend la dispute et se dirige vers Erika, à l'accueil.


Claire

"Erika ! qu'est ce qui se passe?"


Erika

"Dis moi ce qui est arrivé à Ben?"


Claire

"Tu peux la lacher stp!"


Erika lâche la standardiste. Celle-ci réajuste son col tout en lançant un regard furibond à Erika.


Claire

"Je l'ai retrouvé jeudi soir allongé dans la rue, inerte! Mais ou t'étais, ça fait 3 jours que j'essaye de te joindre?"


Erika

(inquiète)

"Je suis en pleine installation! Dis moi où il est? je veux le voir!"


Claire

(compatissante)

"Il n'est plus ici!.. le Dr Lambert et moi sommes allés faire ses radios, et à notre retour, il n'était plus là! Il faut que tu ailles le retrouve et que tu lui parles!"


Erika se retourne et s'apprête à se diriger vers la sortie, lorsque Claire la retient par le bras!


Claire

"Attends!, ne t'en vas pas,... moi aussi je dois te parler..j'ai tes résultats!"


Scène 19 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour(après-midi). Dimanche 20. (INSERT).

En arrière plan, on aperçoit le calendrier indiquant "Dimanche 20".


Erika

"Et je t'ai donc rappelé lundi dernier; tu ne te souviens pas?…"


Scène 20 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. /Int. Maison d'Erika. Cuisine

(après-midi). Lundi 14. (FLASH BACK).


"Lundi 14" s'imprime sur l'écran (lettre après lettre et disparaît progressivement)


Le téléphone sonne. Le réveil indique16h21. Le répondeur se déclenche:


Répondeur

"Vous êtes bien chez Benjamin Miller, vous savez ce qu'il vous reste à faire!"


Message d'Erika

(Voix off d'Erika)

"Ben, c'est moi, Erika! si t'es là réponds-moi stp!"


Ben décroche.


Erika

"Allô!"


Benjamin

"OUI!"


Erika

"Ben, c'est Erika, j'ai vu Claire; elle m'as dit ce qui t'était arrivé. Comment vas-tu?.."


Benjamin

"Quoi!..qu'est ce que tu dis!"


Erika

"Ben, je m'inquiète beaucoup pour toi…"


Benjamin

(s'interrogeant)

"Et moi donc!"


Erika

"Crois-moi, je suis désolée que les événements aient pris cette tournure".


Un court laps de temps s'écoule.


Benjamin

au téléphone en plein écran puis vue subjective)

"Erika!.. Erika!.. Erika!"


La pièce semble tourner à très vive allure sur elle-même et l'intensité de la lumière diminue peu à peu jusqu'à disparaître totalement. Ben pose ses mains sur sa tête comme si elle allait exploser.


Chez Erika

au téléphone (plein écran)

"Ben, qu'est-ce qu'y a?"


Benjamin

" Je…Je…"


Gros plan sur Erika qui entend le corps de Ben s'écrouler à travers le téléphone.


Chez Benjamin

Erika au tel

"Ben!, …Ben!"


Plan sur le téléphone décroché de Ben, qui pend, avec la voix d'Erika qui appelle Ben.


Scène 21 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour (après-midi). Dimanche 20. (INSERT).


En arrière plan, on aperçoit le calendrier indiquant "Dimanche 20".


Erika

"Un coup de chance d'ailleurs, que tu aies eu ce malaise au téléphone, sinon je n'aurais jamais pu venir t'aider!. 

Mon Dieu!, si tu avais vu dans quel état tu étais lorsque je suis arrivée…"


Scène 22 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour(fin après-midi). Lundi 14.(FLASH BACK).

L'horloge indique 17h07. Ben est allongé par terre, près du téléphone.

La porte n'est pas fermée à clé. Erika rentre l'air affolé.

Elle trouve Ben allongé par terre, le corps inerte.


Erika

(accroupie auprès de Ben par terre)

"Ben, Ben…ça va? Réponds-moi Ben!, réponds-moi…!"


Ben reprend difficilement connaissance, il ouvre les yeux avec beaucoup de mal.


Benjamin

(air dépassé, secoué)

"Qu'est-ce qui s'est passé?…où je suis?"


Puis se mettant la paume de la main sur la tempe gauche, se cachant ainsi presque la totalité de son oeil.


Benjamin

"Aaargh!…Putain de meerde!…j'ai un de ces mal de crâne!"


Erika

(ton maternel)

"Calme-toi, il faut que tu te reposes, tu viens de faire un malaise!"


Ben se lève et va chercher un Doliprane avec un verre d'eau. Il le boit tout en pestant.


Benjamin

"Putain ce que j'ai mal"


Erika ne prête pas attention aux plaintes de Ben.


Erika

"Ecoute-moi, Ben, ton docteur vient de m'appeler sur mon portable y a 10 mn. Il m'a dit qu'il avait essayé de te joindre, mais sans succès apparemment".


Erika, voyant le téléphone débranché, se lève pour le raccrocher.


Erika

"Je comprends mieux pourquoi à présent!"


Erika s'est rassise, calme, tandis que Ben fait les 100 pas dans la pièce.


Benjamin

(air sarcastique)

"Qu'est-ce qu'il me veut encore?…Ils sont tous pareils, pour un rhume de merde, ils te disent que t'as une bronchite ou une gastro… Attends!…la dernière fois que je l'ai vu, putain!, il m'a pris 30 euros pour un mal de gorge, tu te rends compte, l'enculé… Un mal de gorge!!"


Erika

"Ben, ce que je voulais te dire n'est pas facile à entendre"


Benjamin

(air agacé)

"Qu'est-ce qu'il y a encore! Vas-y accouche!"


Erika

"La semaine dernière, lorsque tu as eu ton "accident" dans la rue, tu es tombé sur la tête, tu te rappelle?"


Benjamin

"Peut-être, et alors? "


Erika

"Claire m'a dit que le choc aurait provoqué un traumatisme crânien selon tes dernières radios, tu aurais pu le savoir si tu t'étais pas enfui de l'hôpital!"


Benjamin

"Un quoi…"


Erika

"Un traumatisme crânien, Ben! Et il paraît que ces traumatismes à un certain degré, engendrent des effets secondaires: malaises, somnambulisme, hallucinations, pertes de mémoire, maux de tête très violents… Apparemment, ces effets arrivent progressivement et deviennent de plus en plus fréquents"


Erika, les yeux vers le haut, regarde Ben d'un air à la fois empli d'interrogation et d'inquiétude.


Scène 23 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour(après-midi). Dimanche 20. (INSERT).


En arrière plan, on aperçoit le calendrier indiquant "Dimanche 20". L'horloge indique 19h03.


Erika est toujours debout, elle montre d'un geste de la main la caméra. Ben est toujours assis dans son fauteuil.


Erika

"Quant à la caméra, qui selon toi, a été installée pour te surveiller, j'aurais plutôt tendance à croire que c'est toi qui l'a installée, pour surveiller si on ne rentrait pas chez toi et non le contraire".


Benjamin

(s'énervant et se moquant)

"Ce n'est pas moi qui crois qu'on a vécu sept ans ensemble!"


Erika

(air exaspérée)

"A mon grand regret, c'est la vérité!"


Benjamin

"Et parle moi un peu de ce docteur?"


Erika

"Quel docteur?!"


Benjamin

"Celui que tu n'arrête pas de voir! dis-moi c'est un psychiatre, non!"


Erika

"Ben, écoute, tu n'y es pas du tout!"


Benjamin

"C'est toi qui n'y es pas du tout. Quand j'étais avec toi, tu sortais d'une dépression. Tu étais fragile et je me suis employé tant bien que mal à supporter tes accès d'humeur, ta jalousie, et cette façon que tu avais de vouloir tout t'approprier!!!"


Ben fait les cent pas dans la pièce.


Erika

(ton ironique)

"Tu as l'air nerveux, Ben, qu'est-ce qui t'arrive?"


Benjamin

"C'est un peu normal quand je me retrouve face à quelqu'un qui s'approprie la relation de sa meilleure amie!, tu ne trouves pas! Je vis avec Claire depuis 7ans à présent et non avec toi. Rentre toi bien ça dans ta petite tête. Notre histoire n'était que passagère. Ce n'était même pas une histoire, c'était un essai!"


Erika

"C'est vrai que tu t'y connais bien en raccourcis!"


Benjamin

(regardant Erika, agaçé)

"Tu sais ce que je crois?"


Erika

(exaspérée)

"De toute façon, je ne peux pas y échapper, alors dis le moi!"


Benjamin

(confiant)

"Je crois que tu es folle amoureuse de moi et que tu as inventé toute cette histoire afin que je me réfugie dans tes bras!. Tu es jalouse de Claire, et tu es prête à tout pour me récupérer!"


Erika

(consternée)

"Par..Pardon!…J'ai cru mal comprendre!"


Benjamin

(énervé)

"Oh, tu m'as très bien compris!"


Erika

(énervée, apercevant la carte sur la table)

"Tu sais…Je comprends mieux à présent pourquoi tu avais la carte d'un psychiatre. Tu sais, faut pas hésiter à en voir un autre si ça marche pas avec celui-là. Je crois qu'a présent on n'a plus rien à se dire. Putain, dire que j'ai foutu en l'air 7ans de ma vie avec une ordure comme toi…! Quel gâchis!"


Benjamin

(air jubilatoire)

"Mais la carte dont tu me parles, ma chérie, c'est toi qui me l'avait donnée, rappelle-toi, si... fais un petit effort, c'était toi qui allais voir un psychiatre pour tes problèmes "émotionnels", et c'est là que t'as connu Claire, qui est infirmière à l'hôpital Angelus. Tu l'avais laissée ici, elle était tombée de ton sac. Alors plutôt que la jeter, j'ai préféré la garder, j'ai pensé qu'elle pourrait peut-être te servir !, après 7 ans de vie commune, je peux au moins faire ça pour toi, ...ma chérie!


Erika se dirige vers la porte, tournant le dos à Ben. Celui-ci la retient en attrapant son épaule avec sa main droite.


Benjamin

"Où vas-tu?"


Erika

"Où bon me semble: loin de toi!"


Benjamin

(menaçant, la retenant par le bras)

"Reste ici!, on n'en a pas encore fini!"


Erika

(le giflant)

"En ce qui me concerne, tout est fini!"


Benjamin se passant la main sur la joue et la regardant ensuite comme si quelque chose de dégoûtant s'y était collé!


Benjamin

(indigné)

"Tu m'as giflé!"


Ils se regardent droit dans les yeux. Elle devine la colère dans ses yeux. Il se saisit d'elle et la gifle avec une extrême violence.


Benjamin

"Sale petite pute! Tu crois que tu peux me toucher comme ça!"

 Erika tombe en arrière et sa tête heurte violemment le sol. Une mare de sang auréole son visage peu à peu.(Au ralenti)


Sur fond noir on peut lire "Conclusion"


Scène 24 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Nuit. Dimanche 20.

Ben ouvre la porte de chez lui, l'horloge indique 23h45. Il se sert un verre de scotch (en tremblant), voit le répondeur et s'aperçoit qu'il n'est pas rembobiné. Il le rembobine et s'aperçoit, à sa grande surprise qu'il a 3 autres messages qu'il n'a pas écoutés.

Lorsqu'il écoute, il entend le 1er message d'Erika.


Répondeur

(1er message: Voix off d'Erika)

Reçu Vendredi 11 à 9h28

"Allô, Ben, tu sais, je crois qu'on devrait se parler. Ca ne peut plus continuer comme ça".


Scène 25 : Int. Restaurant. Nuit. (Flash Back rapide).

Ben et Erika mangent ensemble en tête à tête, mais Ben boit plus que de raison.


Erika

"Tu peux pas t'arrêter de boire, c'est pas possible!!!,Regarde toi!"

Benjamin a du mal a tenir son verre droit, il en renverse un peu.


Benjamin

(bien éméché, agaçé)

"Fous moi la paix!"


Erika se lève et lui jette sa serviette à la figure.


Erika

(furieuse)

"Pauvre con! t'inquiète pas, tu vas avoir la paix!"


Elle sort du restaurant alors que Ben crie son nom afin qu'elle revienne. Il laisse une liasse de billets sur la table et sort en courant.


Scène 26 : Ext. Rue devant le restaurant. Nuit.

(Flash Back rapide).

Ben regarde dans tous les sens afin d'apercevoir Erika au loin mais ne voit rien. Il avance d'un pas mais une voiture rouge arrive à vive allure et le renverse. Le conducteur, affolé, ne sort même pas de sa voiture et fait marche arrière aussi vite qu'il était venu. Ben gît sur le sol, inerte, un filet de sang coule de sa bouche.


Scène 27 : Ext. Maison d'Erika. Grille du jardin. Jour (matin). (Flash Back rapide)


Gros plan sur la main de Ben remettant les clés dans la main d'Erika.


Scène 28 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Nuit. Dimanche 20. (INSERT).


En arrière plan, on aperçoit le calendrier indiquant "Dimanche 20".

Ben tourne la tête vers la salle de bain, les yeux écarquillés, comme s'il venait de réaliser quelque chose.


Scène 29 : Int. Appartement de Benjamin. Salle de bain. Jour (matin). (Flash Back rapide).

Ben est dans la salle de bain afin de se raser. Apercevant une photo par terre où l'on voit Ben et Erika heureux (photo: Ben et Erika un peu floue prise sur le lit). Il se baisse pour la ramasser et se trouve face au miroir avec la photo dans la main, qu'il abaisse doucement par un léger mouvement du bras, pour finir par regarder le miroir à nouveau.


Scène 30 : Int. Résidence de Benjamin et d'Erika. Salle de bain/Salon. Jour (après-midi). (Flash Back rapide).

Plan sur le miroir l'on voit Ben, torse nu, en train de se préparer. La porte s'ouvre d'un coup et Erika fait son apparition. Elle est avec un appareil photo, un Polaroïd, et fait une photo de lui.


Benjamin

"Qu'est-ce que tu fais?"


Erika

(agitant la photo sous le nez de Ben)

"Je cherche un modèle pour mon cours de dessin…. y a pas de raison après tout, moi aussi j'suis une artiste!"


Erika

(air taquin)

"Si tu la veux, t'as qu'à venir la chercher!"


Ben et Erika se courent après dans tout l'appartement en riant et finissent par tomber sur le lit. Erika enlève ses escarpins rouges tout en l'embrassant. Ben lui retire avec beaucoup d'ardeur son soutien-gorge et son string blanc tandis qu' ils s'embrassent et s'étreignent avec passion. Ben en profite pour essayer de lui arracher l'appareil, mais Erika dans la " lutte" parvient à faire une seconde photo floue où on peut les distinguer tous les deux. Ils s'embrassent goulûment, leurs deux corps sont à présent allongés sur le lit. Erika, dessous, a le bras droit tendu vers le haut tenant dans sa main le Polaroïd avec la photo qu'elle laisse tomber par terre (gros plan sur la photo, alors que Ben et Erika font l'amour Hors Champ) qui glisse sous la porte de la salle de bain.


Scène 31 : Int. Appartement de Benjamin. Salle de bain. Jour (matin). (Flash Back rapide).

Ben est face au miroir, les yeux larmoyants, la photo dans la main (quelques gouttes tombent dessus) qu'il abaisse par un léger mouvement du bras. Il regarde sous plusieurs angles le rasoir qu'il tient dans son autre main comme pour effectuer un examen de l'outil et commence à se lacérer le torse et les poignets comme s'il effectuait un rituel malsain.

Un peu de sang gicle sur le mur puis il s'évanouit. Le rasoir tombe au sol.


Scène 32 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Nuit. Dimanche 20. (INSERT).

L'horloge indique 23h52. Ben entend le second message d'Erika. Il retourne le cadre de la photo renversée, sur le répondeur, en même temps, et y voit Erika et Lui.


Répondeur

(2nd message. Voix off d'Erika)

Reçu Lundi 14 à 16h21

"Ben, c'est moi Erika, si t'es là, réponds-moi stp!"


Scène 33 : Ext. Port. Jour (après-midi). (Flash Back rapide).

Ben marche sur le port tout seul, et tourne la tête comme s'il y avait quelqu'un à ses côtés et qu'il tenait une conversation. Il entend une voix dans sa tête:


Voix

"Tu sais chéri, je suis contente d'avoir réussi à me libérer. Tu m'as beaucoup manqué! et moi je t'ai manqué ?"


Scène 34 : Int. Appartement de Benjamin. Cuisine. Nuit. (Flash Back rapide).

Ben nettoie une fourchette avec un chiffon et la pose sur la table où l'on voit un alignement de couverts rangés sur la table par ordre croissant.


Scène 35 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour. (Flash Back rapide).

Ben tient une carte de visite (où l'on peut lire: Mme E. Sanchez, femme de ménage, 7/7J, 24/24h) qu'il tapote sur le guéridon.

Le plan s'élargit et l'on voit la main de Ben poser la carte à l'envers sur le guéridon.

Ben est en train de grignoter des chips et de boire un verre de jus d'orange tout en rigolant (la caméra part en plan serré sur le visage de Ben, et le contourne par son épaule pour terminer son mouvement sur l'écran de TV qui est éteint).


Scène 36 : Int. Appartement de Benjamin. Salon. Jour. (Flash Back rapide).

Ben est en train de fixer la grille de ventilation (on voit à travers les rayures de la grille le visage de Ben; vue subjective de la caméra vidéo).


Scène 37 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Nuit. Dimanche 20. (INSERT).

L'horloge indique 23h57. Ben remarque qu'il a un dernier message qu'il n'a pas écouté.


Répondeur

(3éme message: Voix off de Claire)

Reçu Mardi 15 à 9h32

"Ben, c'est Claire, je voulais te présenter toutes mes félicitations!, et j'espère que maintenant que tu vas être papa, tu seras plus raisonnable...Tu sais, laisse faire le temps ça s'arrangera avec Erika. Tu verras!..Bisous"


Scène 38 : Int. Appartement de Benjamin. Couloir. Nuit. Lundi 21.

Il est 0h00. Ben lâche le verre qu'il tient entre ses mains. Le verre se brise alors que Ben reste figé (ralenti). Puis il hurle à la mort en tombant à genoux et peu à peu son visage se déforme exprimant à la fois un mélange de souffrance et de folie (le visage du "cri " de Munch se substitue au sien).


Scène 39 : Int. Atelier de sculpture. Nuit. Lundi 21.

(en V.OFF, le cri de Ben continue…)

Malgré la pénombre qui règne dans l'atelier de Ben, on peut apercevoir quelques outils posés en vrac et pas encore nettoyés. Au fond de la pièce, une statue érigée, trouble son calme.

Une des fenêtres, restée ouverte, laisse passer un léger souffle de vent, levant à son tour le suaire qui recouvre la statue. Le suaire laisse alors apparaître le corps d'Erika.

(La caméra descend le long de son corps pour arriver finalement jusqu'à sa main. La glaise qui la recouvre craquelle et l'on aperçoit deux de ses doigts).

(Dezoom arrière: on remarque que toutes les statues représentent Erika dans différentes postures).



Générique de fin










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