Névrose Nocturne
masque
Souvent en montagne, lorsque le jour s’achève
Le voile de la nuit recouvrant les bois sombres
Doucement emporté par mes pas comme en rêve
Au sommet de ces monts, voir la tombée des ombres
Tandis que la neige colore en blanc manteau
Paysages funèbres et vallées silencieuses
J’élève mes bras nus vers le ciel en lambeaux
Splendide réceptacle aux pensées malheureuses
Vent, baigne ma tête, couvres-là de fraîcheur !
Apportant avec toi, douce senteur des pins
L’air pur et son contact, dépourvu de rancœur
Un baume de chaleur apaisant le chagrin
Plein de mélancolie, mon regard se dirige
En d’anciennes forêts ; atmosphère paisible
De petites maisons, plantées comme des tiges
Où s’endort sereinement l’habitant impassible
Et seul, dans cet endroit oublié par les hommes
Mes longs cris s’entremêlent avec ceux des loups
Les flocons, agités en danse monotone
Vont garnir de blancheur, la toison de mon cou
Sur l’horizon tremblant le soleil disparaît
Teintant le doux ciel blanc de ses derniers rayons
Et l’astre de la nuit, lentement apparaît
Hécate éternelle, prêtresse des éons
Alors en moi soudain retentit un appel
Et un long hurlement s’élève dans les cieux
Comme un son mélodieux résonne à mes oreilles
Le reflet des griffes dans le noir de mes yeux
Ainsi je m’élance, courant dans les sous-bois
Ma gueule frémissante et mes dents acérés
Les muscles de mes pattes saillent sous mon poids
Sous la protection de la Dame Argentée