Nocturne blanc

loinducoeur

Ecrire une note puis la poser là, tout près d'une autre... D'abord timide, bientôt enjouée et ronde, elle se détache sous l'emprise de la nuit.

Pourquoi ce nocturne ? Il me semble que la nuit a envahi mes pensées en se glissant dans mes silences intérieurs. J'aimerai trouver la sensibilité, le doigté du musicien, pour décrire ce que mon corps ressent, ces signaux qu'il émet et qui restent incompris. N'est-ce pas le parcours encombré de toute émotion ?

Blanc ! Avez-vous vous aussi cette étrange sensation ? Un blanc qui surgit tout à coup, sans autorisation, sans préambule, et qui s'introduit entre deux notes. Une respiration salutaire, me direz-vous. Vraiment ? Avons-nous besoin de laisser respirer nos pensées ? Faut-il les sortir un peu de cet entrelacs sombre où elles aiment à se croiser ? Car tout porte à croire, qu'une note ne saurait vivre seule, tout comme nos émotions ne trouvent de sens que dans l'écho né chez l'autre.

Nocturne blanc ! Délivrance et enfermement. Oui, je te l'affirme, il est indispensable d'entendre la note pour elle-même, de la détacher de toutes les autres, toutes celles qui la masquent, la dissimulent. C'est un exercice qui demande du temps, de la répétition. Elle apparait alors au sortir de la nuit, comme un passage vers l'ailleurs. Elle et pas une autre. 

Les notes ne s'écrivent pas. Les notes se jouent. Une seule suffit parfois à donner une autre couleur à la vie. Je sens la nuit sur moi. Je ressens le blanc de ta note qui m'aveugle et creuse ce vide émotionnel qui pourrait bien me tuer. Ne la laisse pas partir...

Joue la pour moi !

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