Noir

Antistrophé

Je suis parti du titre: "Noir", et j'ai écrit au fil de ma pensée.


Noir



           D'un ténèbres plus obscur encore que le café, qui lui nous tient éveillés dans l'horreur de notre vivant. Plus noir encore que l'encre nous servant à laisser trace de notre existence partielle. Plus noir que les eaux de l'océan, lors de la nuit, miroir de charbon silencieux. Le noir.

Souffrance monstrueuse qui monte de l'oublie d'un Erèbe ardent et vivant, créateur du jour mort et de la nuit vivante, passage d'âmes confuses dans le confins d'un ciel d'ombres.

Des torrents de troubles, de pourritures, de décadence se déversent, entraînant avec eux encre et papier, esprits et corps dans la déchéance.

Puis, intervenant, au milieu du chaos d'Erèbe, au milieu de l'incendie malsain d'une nature humaine hurlante, au milieu du déferlement de la mort et de la peste, au milieu de la symphonie cassante d'une harmonie Orphique oubliée; au milieu, rien.

La délivrance arrive seule, sans mot, sans bruit, sans murmure ; le son d'une lyre ne saurai lire la nuit ni le jour sans en produire fausse note dans ce désaccord de la nature à elle-même. Le sarcophage du corps transperce le bon sens de ses milliers de flèches puantes, languissantes de chant. Languissantes des oiseaux colorés, petits corps décomposés sur le sol puant, au milieu des racines d'oliviers asséchés.

D'une beauté criante, voila la salvation de la faucheuse qui, elle, cours en répandant le contenu d'un sablier cassé sur le sol.

Puis, priant, les mains pleines d'asphodèles, et pleurant sur des cendres, rien, un rien, un néant, une aspiration de douleur dans une explosion de mort.  



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