Noir

franekbalboa

Il était un homme élevé dans la haine. Il était depuis toujours trainé au sol. Toujours harcelé, toujours dans le mal, toujours haï, toujours miséreux. Il n'avait rien fait pour cela, pourtant... Mais vous savez comment sont les enfants. Vous savez comment ils évoluent, vous savez qu'ils sont à jamais meurtris par ces stigmates... Le petit enfant ayant grandi dans la haine, deux choix s'opposèrent et s'offrirent à lui...


Le premier et le plus simple: la vengeance.
Trempé dans une douleur et une haine permanente, le plus simple est de s'abandonner à elle. Il s'agit de comprendre comment elle fonctionne, et de s'en abreuver pour pouvoir la faire exploser. Elle est tellement présente que la personne se baigne, se noie dedans. Et lorsqu'elle ressort, elle est dix fois plus forte. Elle a fermenté, macéré, elle a tellement été accumulée, tellement été cultivée que l'expérience la transformera en quelque chose d'innommable. Le plus terrible dans tout cela, c'est que la haine répond à la haine avec encore plus de force, et elle incite encore à davantage de haine, davantage de souffrance, le combat à mort est lancé et les conséquences peuvent être terribles... Des pires souffrances psychologiques, aux répercussions physiques, les cicatrices s'aggravent et s'ajoutent, les douleurs multiples amènent toujours plus d'horreur dans une vie qui en compte déjà tant... Le cercle est sans fin, et il finit dans les ténèbres, les siennes et celles des autres... La fin est horrible, je préfère ne pas la raconter, en réalité, il y aurait tant de fins possibles à cette histoire, mais systématiquement, on appellera ça un drame...

L'autre choix: transformer cette douleur en beauté.
Agité par un tumulte et des flots indomptables, le garçon choisira de faire table rase. Il ne veut pas être comme ces monstres assoiffés de haine et de ressentiment. Il préfère balayer tout cela. Bien qu'il n'oublie pas ceux qui lui ont fait tant de mal, il préfère les ignorer. Ils ne méritent rien de mieux que le dédain. L'épreuve semble insurmontable, mais malgré cela, il essaye. Les échecs sont parfois présents, mais il ne renonce pas pour autant. Les cicatrices font mal, même des années après, cependant, il choisira de ne pas éprouver plus de ressentiment, il n'aura pas de haine, car la haine déforme l'humain, elle le transforme en monstre. Elle n'a aucun attrait à ses yeux, car elle lui ferait devenir quelqu'un qu'il hait. Et il a déjà bien assez de raisons de se haïr. Des larmes coulent le long d'un cœur abîmé. Des larmes qui emmènent la haine et la font tomber au sol. Des larmes invisibles mais qui rongent un mal. Elles seront belles lorsqu'elles auront séché, et qu'elles se seront transformé en bouclier, sur ce cœur déjà trop douloureux. Malgré tout, il aura sans doutes du mal à faire confiance, peu importe si cela lui prendra du temps, peu importe les explosions de rage dont il sera victime, il espèrera simplement qu'elles n'atteindront personne... Et si tel est le cas, sûr qu'il fera tout pour soulager les peines... Les peines qu'il a causées, pas celles qu'il a vécues, car elles n'auront plus d'importance... Plus vraiment...

Chaque acte est un choix. Chaque phrase en est un. A vous de voir ce que vous voulez être...

Signaler ce texte