NOIR ET BLANC

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noir et blanc sont ressemblant comme deux gouttes...

  Je suis amoureux je la regarde tous les matins lorsqu'elle fait sa toilette en chantant. Noémie est toujours joyeuse. J'aime sa peau noire et douce, sa jeune poitrine oblitérée par de larges aréoles brunes faites pour des nourrissons affamés. Noémie est Nigérienne, j'aime ce mot j'aime tout ce qu'elle est. Le fleuve Niger qui coule dans son corps rendu brillant par les perles d'eau au soleil, la touffe dense de son pubis. J'aime lorsqu'elle dit qu'elle est Nigérienne et que nous écoutons ensemble le Requiem de Mozart, dans la chaleur de notre lit. J'aime lorsqu'elle me parle de son pays avec son accent qui résonne en moi comme de la musique sacrée. Elle s'assoit à côté de moi nous sommes nus son corps est chaud presque brûlant, elle sent l'Afrique ce parfum poivré des peaux noires. Ses yeux lorsque je ferme les miens sont emplis de mystères mais elle sait que je l'aime de manière déraisonnable. Elle peut tout me demander, pour elle j'irais cueillir des roses en me griffant les mains, pour elle je tuerais tous les crocodiles du fleuve Niger. Pour sa fente feuillue j'abandonnerais toutes mes richesses. Noémie se rapproche un peu plus, sa cuisse est plaquée à la mienne, ses pieds caressent les miens, ses seins pointent leurs mamelons à l'horizon. J'ai une furieuse envie de la boire comme un goulu qui cherche la plénitude.

« Je t'aime ! Arrête de parler »

Elle me sourit pleine de désirs, de mots susurrés.

« Moi aussi »

J'essaie de ne pas penser à mon ventre de cinquante ans. Mes doigts se perdent dans ses cheveux. Amoureux d'une femme il me semble que je pourrais aimer l'humanité toute entière. Elle se relève, son sourire est une source d'eau claire dans mon Sahel. Elle enchaîne mille et une caresse. Le parfum sucré dont elle a distillé quelques gouttes ruisselle dans son cou, il se mélange à celui de sa peau. Noémie s'allonge sur le lit son corps d'ébène se tord mélangé à la couette écrue. Viens susurre-t-elle en ouvrant son sexe, ce geste venu du fond des âges. Elle m'emprisonne dans ses bras pour me ventouser à sa passion.

« Je ne suis qu'un blanc le sais-tu ? »

« Oui et alors ! »

Nous faisons l'amour, oubliant toutes les guerres, celles des noirs, celles des blancs. Noémie économise son énergie vitale mais elle jouit plusieurs fois, tout son être exulte dans une danse lascive tandis qu'elle gémit en mourant de plaisir. J'aime une femme noire, moi le blanc et elle ne fait aucun cas de ma laideur car je ne suis rien à côté d'elle. Mon corps s'affale comme une grand voile sur sa poitrine . Ça y est elle me mange, me dévore, mon visage est mouillé de ses baisers affamés. Je prends sa tête dans mes bras, je l'enfouis contre mon torse humide et lui caresse les cheveux. Je caresse la vie qui coule en elle comme le fleuve Niger.

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