Nos vraisemblances - Chapitre 1
Alicia Lo
Amélia
Je m'assois, c'est une vraie torture d'être là. Oui, j'ai 18 ans et je n'ai toujours pas mon code.. ! Ne me jugez pas. Je suis vraiment très nulle. La dernière fois j'ai fais 17 fautes… Certes, ça n'est que ma troisième séance de code, mais quand même.. ! Je désespère en attendant le lancement de la série lorsqu'une jeune fille blonde entre dans la salle et prend place sur ma rangée. Seulement une chaise nous sépare. Je me demande pourquoi elle est venue là alors que la salle est quasiment vide. Bref, je ne vais pas m'attarder là-dessus. La série commence.
Quelques questions plus tard, j'ai comme l'impression de me faire épier par la fille qui s'est assise sur ma rangée. Je suis sûrement paranoïaque. Je me reconcentre sur mon boîtier.
Arrivé à la correction ses regards son de plus en plus insistants. C'est pas possible ! Je n'arrive plus à me concentrer ! Mais qu'est-ce qu'elle me veut ?!
Solène
Bétheny… C'est une espèce de petit village qu'il y a à côté de Reims. Et c'est là que ma mère a décidé d'élire domicile avec son idiot de nouveau petit ami. Si seulement je n'avais qu'à le supporter lui… Et non, je vais devoir cohabiter avec ses deux rejetons, Matthieu et Marion. Je ne les ai jamais vu mais ils doivent être aussi con que lui, il n'y a aucun doute ! Ma mère m'a dit qu'ils avaient un peu près mon âge. Son aîné est en terminale littéraire. Génial, un con de poète déprimant et sa cadette est en seconde et elle aime sortir. Elle doit faire parti de la nouvelle génération d'ados que je déteste.
Le bon côté des choses c'est que la maison est assez cool. Je profite du calme environnement pour ranger mes affaires dans mon armoire quand ma mère me hurle que Maxime m'attend en bas pour jouer au foot. Ni une, ni deux, je balance en boule mes fringues et je cours rejoindre mon meilleur ami pour m'adonner à mon sport préféré !
Matthieu
J'augmente le son de mon casque pour ne plus entendre la voix de ma sœur qui se plaint encore et toujours. Je déteste prendre la voiture avec elle. Je déteste la façon de conduire de mon père. Je déteste l'idée de devoir vivre avec des gens que je ne connais pas. Du coup, j'augmente le son encore plus fort.
Mon père se gare dans l'aller de la maison typique du bonheur. On se croirait dans une mauvaise comédie française. Deux gamins jouent au ballon sur la pelouse. Je glisse ma guitare sur mon épaule gauche, j'attrape mon ampli de ma main droite et de l'autre mon sac. La petite amie de mon père arrive tout sourire, nous fait la bise, prend quelques uns de nos cartons et nous invite à la suivre. Elle se retourne et s'adresse à l'un des deux attardés qui jouent au foot, en l'occurrence la fille.
- Solène, vient dire bonjour s'il-te-plaît !
La dite intéressé lève les yeux au ciel et prononce un « Bonjour » lasse. Ok, elle non plus n'a pas envie de cette collocation. Elle est en short, elle a les cheveux attachés et elle est impolie. Un vrai garçon manqué !
Sa mère est gênée et nous invite à entrer. Je suis le mouvement lorsque soudain un ballon vient percuter violemment mon épaule droite.
- Tu pourrais me dire bonjour aussi enfoiré !
Maeva
Mes doigts parcourent les titres sans se décider. J'aime les livres, j'aime me baigner dans des univers fantastiques. J'aime rencontrer des personnages tous plus différents les un que les autres. Les héros de mes livres son bien plus sympathiques que les vraies personnes et nos relations imaginaires me conviennent très bien. Du haut de mes 15 ans, cette solitude me convient tout à fait. Je me perds pendant des heures dans cette médiathèque du centre ville. J'en connais presque tous les rayons, tous les livres. Cependant, ce que je m'apprête à entrevoir entre les étagères m'est inconnu.
- Là, tu as tous les mangas, de ce côté tous les romans fantastiques. Range-les selon les codes inscrits sur le dos. Si tu as un doute appelle-moi, je suis de l'autre côté du couloir.
Il y a un nouvel employé. Je suis resté là, à l'observer, cacher derrière mes livres. Il est très beau et ne ressemble à aucun homme que je connaisse. Plus je le regarde, plus mon cœur s'emballe. Chers livres, est-ce que c'est cela que l'on appelle un coup de foudre ?