Notre humanité
laure-morganx
L'histoire des hommes est écrite par les hommes… Nous n'avons pas de regard extérieur à l'échelle de l'humanité pour émettre une critique objective de ce que nous sommes. Nous disposons de tous les sons de cloches. Nous sommes croyants, athées, agnostiques ou bouddhistes. Nous sommes consommateurs / tueurs de planète ou sauveurs de l'univers défini ou encore explorateurs de terres inconnues, futures terres d'asile. Nous sommes des animaux ou nous sommes plus que cela. Nous sommes des enfants ou nous sommes plus que cela. Nous sommes tout et son contraire. Cela ne revient-il pas à dire que nous ne sommes rien ?
J'aime bien cette expression : Je sais que je ne sais rien. Pourtant, elle me fait horriblement peur, car l'incertitude est peut-être la position la plus intelligente et humble à adopter en tant qu'être humain mais elle est également la plus inconfortable, la plus difficile et la plus effrayante.
J'aimerais avoir la foi, je vous jure ! Mon esprit enfin au repos. Quelle jolie histoire que celle de notre libre arbitre laissé par je ne sais quel Dieu clément, Dieu existe, il nous laisse agir à notre guise ! Cette idée est attractive. Je n'y adhère pas. Je n'y peux rien. Je suis née septique, je le suis devenue, je ne sais pas, aujourd'hui je le suis.
Nous avons, depuis nos siècles d'existences, avancé pas mal. Nous avons acquis des notions de bien et de mal. Nous avons constaté les dangers de nos actions sur l'environnement. Nous savons qu'ailleurs des humains meurent. Ils meurent de faim, de maladies, de guerres. Nous savons que des espèces meurent. Elles meurent essentiellement à cause de nous. Nous savons également que pour un équilibre de l'écosystème, une espèce n'est peut-être pas indispensable à la vie, un ensemble d'espèces par contre…
Nous sommes conscients. Nous sommes donc consciemment cons ? Nous continuons à sur-consommer dans certains pays, à plaindre les autres pour se donner bonne conscience (justement), à faire des mini-efforts pour minimiser les taux de pollution, à penser qu'une épidémie, une guerre nous sauvera de la surpopulation et relancera l'économie. L'économie, j'exècre ce mot. L'économie est basée sur une valeur, la pire de toute : l'argent ! Ce truc fictif qui devait servir à faire des échanges et qui est devenu non plus l'intermédiaire mais une fin en soi. Des valeurs, il y en a plein, la solidarité, la fraternité, la justice, le respect, la tolérance… Et l'on a choisi la pire, la quantitative, la dénuée de chaleur humaine, la valeur de l'argent… Nous avons choisi du vent pour bâtir l'humanité.
Nous sommes donc inconscients ? Inconsciemment cons alors.
Nous avons toutes les cartes en main pour petit à petit construire un monde meilleur, plus harmonieux et moins risqué. Nous nous en battons les coui... Car quelque-uns auraient un peu moins pendant que beaucoup auraient mieux.
Nous sommes fous. L'être humain est fou. Il a créé des concepts, le bien, le mal... Il a créé des valeurs, il a mis des noms sur tout, pourquoi ? Pour pouvoir être malheureux en ayant des mots pour le dire ?
J'aimerais que mes descendants n'aient pas à se battre pour leurs survies, n'aient pas à se battre pour la survie de l'humanité. J'aimerais qu'ils aient juste leur parcours de vie à faire avec leurs problèmes, leurs constructions, leurs recherches personnelles du bonheur. J'aimerais qu'ils aient des structures sûres, qu'ils se sentent parties intégrantes d'une humanité légitime sur une planète en bonne santé ou en voie de guérison.
Cela pourrait se passer en douceur dans une projection sur le long terme et une réévaluation des valeurs prioritaires. Malheureusement, je suis sceptique et cela me rend folle.