Nouveau ciel
Denis Dobo Schoenenberg
Un ciel d’albâtre rose et de marbre veineux
Que sillonne l'oiseau d'un vol presque immobile ;
Un arbre dans le soir qu’une pluie si fragile
Avait en vain courbé sous son flot capricieux.
Combien de temps encore devrais-je traverser
Cette prison de l’âme aux barreaux invisibles ;
Au loin j'entends toujours cette plainte indicible
Où les pleurs et les cris viennent s’entrelacer.
Que paraissent les feux de ce printemps moqueur,
Les nuits aux doux parfums des fleurs à peine écloses
Et qui dans leurs jardins s’ouvrent dans l’ombre rose
Pour mieux envelopper l’aube de leurs senteurs.
Dans cette immense brume où s’use le sommeil
J'attendrai, j'attendrai que le malheur se lasse
Ainsi qu'un noir milan guette un gibier qui passe
Avant de s’envoler vers d’éclatants soleils.