Nouvelle de vie
mesnil-au-pain
Dans les grandes étendues désertiques, où les herbes grattent le sable, sillonnent les vallées ; dans la brume d'un boulevard, Paris Novembre, les tourbillons de feuilles mortes, tombées au sol, déchiquetées : c'est la mort qui virevolte.
Humide et glaciale ; aride et assommante.
Le tourment dans ces feuilles brunies je le connais dans des feuillets jaunes : des veines d'une encre épaisse les traversent, aux contours flous, et ils se détachent les uns des autres, sitôt tournés.
Abandonnés ça et là.
Ces carnets et notes, des romans de vie entrelacées, leurs fibres pourries ne leur permettent pas de croître ; mais on les voit s'étendre et recouvrir leur propre fumier, plongeant leurs racines dans ces déchets d'eux-mêmes, dans la fange de leur renoncement.
Romans de mort.
Ces narrations qui traînent en longueur, qui ne voient que la multitude des tiers, j'ai la chance, contemplant mes notes, de ne pas les vivre. Pour ma part, pas de roman, mais une nouvelle inachevée
Dont la chute semble s'éterniser.