Nouvelle épreuve...le Collège
Jean Claude Blanc
Nouvelle épreuve… le Collège
Lundi 4 septembre, maudit calendrier…
Terminées les vacances, déjà c'est la rentrée
Je l'avais oubliée, tellement emballé
Jouer avec mes potes courir dans les prés
Me sonne le rappel ma scrupuleuse Maman
« Pour t'en préoccuper, t'attends le dernier moment
Me demande à quoi tu penses, faudrait t'en soucier
C'est pas en t'amusant que tu deviendras savant ! »
Depuis quelques semaines pourtant je suis inquiet
Cauchemarde mes nuits entières, boudant devant mon bol
Rejoindre mes copains dans la cour de l'école
(Parking goudronné, avec 80 guignols)
Ça ne m'enchante guère, tellement chaud fin d'été
Puis y'a des tas de profs, qu'enseignent, jamais les mêmes
Alors timidement, j'aborde la 6ème
Dans un immense bahut pour poursuivre mes études
S'agira d'en apprendre avec exactitude
Histoire-géo, science-nat, langue vivante, théorèmes
Après CP, primaire, cette fois je suis gâté
Sachant que ça suffit pas, savoir lire et compter
Convaincus mes parents que je suis éveillé
Me poussent à cogiter, et toujours progresser
Parait que j'ai de la chance d'être bien entouré
En retour ne dois pas ménager mes efforts
Car n'en ont pas tant les pauvres ânes bâtés
Même premier en sport, en classe le plus fort
Et le tout réuni, pour un génial sort
Dure compétition, pour une lutte à mort
(Permettez que je me repose un peu sur mes lauriers….)
Ne s'imaginent pas que je pige ce qu'ils se racontent
Bien sûr dans mon dos, même que je chie la honte
« De nature obéissant, sage comme une image »
Est-ce un compliment ou un fâcheux outrage…
En tout cas ça me donne pas du cœur à l'ouvrage
Y'a bien que ma grand-mère pour me sauver la mise
Ce gosse de sa fille, ce n'est pas une surprise
En a dans la caboche mais faut pas abuser
Etant encore à l'âge, fragile du cervelet
Me conseille en riant, de bien me dépenser
Toujours ça de pris, plus tard se tourmenter
Ne vais pas refuser une pareille aubaine
Même si ça les navre, mon père et ma mère
En douce me balancent, en guise de mise en scène
« Si tu veux réussir, faut pas te satisfaire
Comme les « je m'en-foutistes », d'une note moyenne
Je me le tiens pour dit, pour pas les décevoir
En fait au fond de moi, franchement je me marre
Qui c'est qui chez Mamie vient tondre le gazon ?
Qui connait les réponses « questions pour un champion ?
Mais celà, ils l'ignorent, car ne suis pas vantard
A croire qu'ils se désespèrent de me voir grandir
Mais vais pas exaucer leurs capricieux désirs
Juste pour faire exprès, je lève les gambettes
Arbore mon torse nu, de carrure d'athlète
Prenant mon air bé-bette, sûr que ça les embête
Pas de pot Maman maitresse, se trouvent examinés
Sous toutes les coutures, mes leçons mes cahiers
Après mes rudes journées, le soir à la veillée
Elle en remet une couche, corrige mes dictées
Souligne à l'encre rouge, dans la marge mes pâtés
Table de multiplication énième fois répétée
Et par-dessus le marché, punition à la clef
Que je sois dans la lune, ou dans les bras de Morphée
Nouvelle scolarité qui me laisse perplexe
Ainsi pour flemmarder y'aura plus de prétexte
Annotés mes devoirs sur mon cahier de textes
Compositions françaises et les nombres complexes
Comme ça suffisait pas d'ânonner le français
Une langue étrangère, on va me rajouter
En plus patois d'ici, je risque tout mélanger
Me sauve internet, définitions cliquées
L'algèbre, la géométrie, bientôt philosophie
Chargé comme un mulet, mon cartable rempli
A me demander parfois, à quoi ça peut servir
Ces lourds dictionnaires et ces flopées de livres
Réponse imparable « tout bon pour ton avenir
Tu sais que ce vieux pays, faut le quitter pour vivre »
C'est fou ce que les grands peuvent nous angoisser
Sans doute se remémorant leur austère passé
Où marchaient à la trique, coups de pieds dans le derrière
S'ils se permettaient de faire, l'école buissonnière
Ce qui m'attend demain, je n'en sais fichtre rien
Du genre pudibond, me présente chérubin
Pour plaire, prévoyant, rajuste mon pourpoint
Les cheveux coupés courts, bien savonnées les mains
Charmant petit garçon, authentique petit saint
A cause de ma maman, vont pouffer mes copains
N'empêche que j'ai la trouille, ne tenant plus en place
Le chemin du collège, pas une balade hélas
Mais ça me changera pas, astiquées mes godasses
Retrouvant par hasard mes compagnons du cuir
Footeux alter-ego, vedettes en devenir
Les heures défilent trop vite, j'entends déjà l'alarme
Pour le rassemblement des collégiens en larmes
Mais que de crocodile, seulement pour ce fait d'arme
Se mettre en rangs serrés, sans faire de vacarme
Chacun gagnant sa crèche, nanti de son programme
Théâtrale comédie, pas loin d'un psychodrame
(Ces derniers vers pas de moi, pas assez cultivé
En fait les ai lus dans une revue de Mickey)
Juste pour passer le temps et fuir mes misères
Car ça vaut mieux pour moi, anxieux de caractère
J'évade mon esprit, là-bas près de la rivière
Les bouleaux y foisonnent d'une douce lumière
L'automne s'annonce précoce comme mon année scolaire
M'imagine dans les arbres, bâtir ma cabane
Des frênes de bois dur au lieu de ces platanes
Plus personne désormais pour ranimer la flamme
A mon oisiveté ne foutant pas la rame
Au diable mes humeurs et tous mes états d'âme
J'ai cédé mes pensées à mon tonton « la mouche »
Afin qu'à mes regrets, en rajoute une louche
Tous 2 libres comme l'air, illustres bougnas de souche
Sauf que lui se prélasse, la pipe à la bouche
Changeant souvent de femmes, (lui en fais la remarque)
Vous bilez surtout pas, j'ai l'énergie d'un crack
Au lycée m'instruirai et plus loin à la fac
Car pour gagner sa croûte n'y pas de miracle
Faire mieux si possible, pour atteindre le sommet
Des masses de connaissances exigées pour bosser
Pas rester dans mon coin, sur mes terres isolées
Leçon de morale de mon oncle, qui connait le sujet
Etant comblé de ses gosses, je dois les imiter
Fierté de mes parents, pour mes brillants succès…
Je reprends la parole, sacré tonton JC
Soyez heureux de ce fils, madré et plein d'idées
Pour Sarah et Didier leur doué « Minounet » JC Blanc septembre 2017 (pour Sacha)