Nouvelle Lune (suite)
versenlaine
(...)
L'horloger des astres, aux aiguilles lourdes, régla mon glas à une heure sans détour. Je me balance timidement entre être et souvenir. Sans consistance, suis-je une illusion ? Consciente de ne plus exister, j'ose espérer luire. Mais, ombre d'une lueur, ne suis-je pas un leurre à vos sombres regards ? Fuyez-vous la nuit en cherchant mon asile ? Cathédrale obscure à la rosace brisée, je ne puis rassurer vos craintes. Pourtant vous me cherchez encore, vous me priez, vous m'implorez.
Vous êtes bien peu de chose lorsque j'expire mes dernières larmes. Mes pauvres carcasses diurnes, égarées, apeurées sans mon éclat. Craintives d'être le crachoir aux vomissures de misérables rats débauchés, charognards vicieux, pêcheurs déchaînés, dans cet égout inhumain peuplé de nauséabondes silhouettes sans âmes, lorsque je suis aveugle à vos folies.
Regarde-toi, cadavre en devenir. L'horloger fait son office sous le gibet inconscient des années. Ton éclat s'écaille à chaque pas que tu fais.
Le temps te perd mais tu oses encore perdre ton temps.
J'aime bien cette fin. Même si la deuxième partie me plait moins que la première... En même temps, je ne suis pas fan des rats...
· Il y a environ 10 ans ·Perrine Pont