Novembre

eaurelie

M-1

Il m'est devenu difficile de parler français, je l'ai vu avec ma famille. Si je ne fais pas l'effort de me concentrer sur ma phrase, des étrangers hispaniques s'invitent au milieu des convives nationaux et çà crée des confusions que parfois, je ne réalise pas. C'est seulement les yeux écarquillés et les "Mmmh, tu as dit?" qui font faire marche arrière. Mais qu'importe. Sur certains points, je suis coriace et je m'acharne jusqu'à obtenir un résultat satisfaisant. Demain, je dois aller travailler à l'aube. J'ai trop de travail et pas le temps de tout faire. çà m'épuise. Ana revient dans un mois et c'est le bordel. J'ai pas du tout respecté sa manière de faire, elle va pas aimé. Pas du tout. Je la vois déjà gesticuler et s'acharner à tenter de tout refaire à sa manière. Ah ah.

J'ai la pression qui monte. Il me reste un mois et vingt jours. Non dix sept ou peut être même treize de ce côté là de la frontière. J'ai peur de rentrer. Peur de revenir. Peur de repartir dans un monde tendu, stressant, avec la boule au ventre et les profondes marques d'angoisse. Regarde, ce soir, j'ai parlé avec un hôtelier français. Un vieux de la vieille, super agressif, qui ne comprenait rien à rien et qui m'a mis en stress. Alors qu'il n'y avait pas à stresser. Que j'étais maitre de mon sujet. Et j'y pense encore ce soir. Il m'a coupé les pattes, cet hôtelier. C'est stupide, peut être mais il m'a scié les pattes. J'étais vidée en raccrochant. Vidée. Et j'ai trop de boulot pour être mise à mal par des français mal embouchés. L'espagne paie mal mais la qualité de vie et l'ambiance de travail n'ont rien à voir. Oui, il y a aussi des moments très tendus, très désagréables, très exaspérants mais j'ai beau jurer et m'énerver sur mes programmes, je ne suis pas stressée. Le soir, je rentre, je suis paisible. Je suis libre, sans stress. Rien. Je suis.. Bien. Malgré un travail ardu, complexe, et parfois sur le fil.

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