Novembre...

Florence Quinodoz

Ne vois-tu pas ces arbres, qui peu à peu perdent leurs feuilles ? Ne vois-tu pas ces rues sombres où je marche tête baissée ? Oui, aujourd’hui je suis comme ces arbres, j’ai perdu mes ressources, ce qui me faisait espérer.

Ne vois-tu pas ces feuilles qui virevoltent ? Ne vois-tu pas toutes ces couleurs effacées de la forêt ? Non, tu n’as pas le droit de tout détruire, tu n’as pas le droit de prendre mes rêves et de les effacer…

Ne vois-tu pas ces gens assis seuls sur les bancs ? Ne vois-tu pas tous ces gens remplis de joie et de bonheur ? Oui, aujourd’hui je suis vide, on dit que le temps panse les blessures, mais combien de temps faut-il pour soigner un cœur fatigué de se battre, un cœur épuisé, un cœur presque mort…

Ne vois-tu pas ces torrents de larmes couler ? Ne vois-tu pas qu’ici tout explose, tout s’en va, rien ne reste ? Non, tu n’as pas le droit de rendre ça plus dur, de rendre ça insurmontable, tu n’as pas le droit de tout enlever, de tout emporter sur ton passage…

Ne vois-tu pas ces tornades déferlant sur nous, ne nous laissant rien, que les souvenirs et les regrets ? Ne vois-tu pas novembre et sa monotonie, temps des regrets et de la mélancolie, temps des chagrins et du malheur ?

Et demain, est-ce que je me sentirai encore vide ? Est-ce que tout ça se sera arrêté ? Est-ce que la douleur aura fini de m’accabler ? Est-ce que mon cœur aura retrouvé la force de se battre ? Est-ce que j’aurai retrouvé cette fille que je devrais être, mais que je ne peux pas libérer ?

Comment vivre une vie en espérant toujours que demain sera plus beau, que les lendemains nous réservent des trésors et nous promettent le bonheur ? Comment vivre en espérant, sans résultat une vie meilleure où tout serait facile ? Comment arrêter la pluie et retrouver le soleil, ce feu, qui fait de la vie le plus beau des trésors ? Comment arrêter le temps et retrouver celle que je suis vraiment…

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