Nuages

Maxime Arlot

Ô nuages qui passez sur ma fiévreuse vie,

Tandis que j’erre, hagard, étranger à moi-même,

Emportez avec vous, en votre giron blême,

Cet accablant fardeau d’amours inassouvies.

Détournez de mon cœur ces visages chéris

Dont jadis le sourire éclaira mon destin !

Entraînez loin de moi, célestes pèlerins,

Ces bonheurs fugitifs que je n’ai pas saisis !

Arrachez ! Exilez ! Mais laissez-moi mes rêves

Car sans eux  le passé qui me poursuit sans trêve

Corromprait mon esprit par de vains souvenirs ;

Et s’il fallait qu’un jour mes songes prennent corps,

Je connaîtrais enfin, trop heureux de mon sort,

Cette félicité qui s’obstine à me fuir !

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