Nuit des Lumières...
Jean Claude Blanc
Nuit des Lumières… Guères flambantes
Ce 8 décembre la ville s'éclaire
Sur la colline de Fourvières
Un ange passe en un éclair
(pas un Mirage, avion de guerre)
Finies la peste et ses misères ?
En cette nuit froide, lumineuse
Parait la Vierge miraculeuse
Notre Mère à tous, généreuse
Marie si chère, bienheureuse
Règne la paix sur les boulevards
Où n'y a plus aucun pétard
Kalachnikovs se sont tues
Que des foules tranquilles, qui déambulent
Escaladant non sans douleur
Ce mamelon avec ferveur
On sent monter de la cité
Cette allégresse de piété
Au loin le Rhône, fleuve d'huile
Semble sommeiller, ce soir tranquille
Longeant les quais, ses résidents
Pour visiter les indigents
S'enquérir s'ils sont bien portants
Femmes et hommes et enfants
Chacun son cierge, parfum d'encens
Geste instinctif, d'Etres conscients
Que sans Notre Dame, c'est le néant
Même de rêver il est permis
Avent qui précède Jésus Christ
Quelle chance pour nous d'avoir la foi
D'être pénétré de cette joie
En ce jeudi soir aux fenêtres
Sont alignées frileuses bougies
Pour la Madone, faut le reconnaitre
Qui a sauvé ce lieu maudit
Ce que s'imaginent les pénitents
Qui devant la mort sont impuissants
S'en référer à cette déesse
C'est échapper à la détresse
Pour les plus jeunes, joyeuse fête
Rythmée de lampions, de guinguettes
S'imaginant pas que le prophète
Veille sur ses brebis en goguette
Quant à moi à cette heure tardive
Je fais marcher ma mémoire vive
A ma façon je glorifie
Ceux qui croient ferme au Paradis
Souhaitant un jour être convive
Sur les sapins scintille le givre
Comme des étoiles qui s'enivrent
Par l'atmosphère frigorifié
Etant moi-même un peu cuité
Cherche en vain, celle du Berger
En cet instant de méditation
Où l'inertie gagne l'esprit
Reste planté là comme un oignon
M'a délaissé ma petite amie
Ce que nous a appris le catéchisme
Jamais faire part de nos émotions
Ne les divulgue qu'à mes intimes
Belles nanas aux gros nichons
Sacré symbole ce 8 décembre
Avant que le petit Jésus descende
Vais festoyer même sans attendre
Chances de renaitre en dépendent
Ce quelles sont têtues nos traditions
De les pratiquer sous condition
Car coûtent cher, question pognon
Cadeaux, étrennes, le Père Noël
Calendriers des saints du ciel
Pour honorer l'autre Patron
Tout ça pour ça, dindons marrons…
S'en plaignent pas les grandes surfaces
Soudain sur elles, tombe la grâce
Plus qu'une offrande, une fois l'an
Sont bien gâtées, argent comptant
Nuit des Lumières, pour les nantis
Qui prennent l'air Place Bellecour
Lyon digère ses soucis
Plus de mendiants sur son parcours
Petits Frères des pauvres, aucun secours
Triste fin d'année, à oublier
Parsemée de crimes ensanglantés
De ce 2016, pestiféré
Pour tous ces gens assassinés
Au nom de qui, vous le savez
Ce qu'ils lui font honte, ces fous d'Allah
Ayant bon dos, l'autre sur sa croix
Religieusement, vous offre ces vers
Qui me consacre aux mystères
De l'Architecte de l'Univers
Me direz-vous, c'est pas l'Enfer
Dernières strophes pour les rieurs
Dans quelques jours, c'est la trêve
Des confiseurs, qui se feront leur beurre
Même qu'on devra tirer la fève
Pour être rois des malfaiteurs
Nos chers élus toujours à l'œuvre
Fais le malin pauvre mortel
La vérité est plus cruelle
Pour mériter l'éternité
Faut pas se fâcher avec JC
Non pas ma pomme, trop l'âme impure
Diseur de bonnes aventures
Ce 8 décembre vite passé
N'étant de nature pas parfait
Ça m'a permis pour m'illustrer
De m'envoyer des coups dans le nez
En attendant jugement dernier
Bu le calice jusqu'à la lie
Paroles de Dieu, n'ai pas compris
Que de son courroux, lui me préserve
Sachant que j'exauce son bon plaisir
A ma porte j'ai mis une lanterne
Preuve que j'obéis à ses désirs
Malédiction, que des putes j'attire…
Trêve de plaisanterie confesse mes torts
Trop peur d'avoir de remords
Si un sorcier me jette un sort
Mort le serai, si j'ai fauté
En moquant de ces curés
Ces défroqués et obsédés
Excommunié, béatifié
Ensorcelé, exorcisé
Duel des contraires, qu'elle corvée
Mais doux seigneur, c'est son métier !
Le Rhône déroule ses méandres
La cathédrale est désertée
Même qu'elle tremble de tous ses membres
Bougies vacillent de mes péchés
Vais me coucher le cœur léger
Mon candélabre haut dressé
Après la fête, adieu le saint
A ma minette, bienvenus ses seins
Incorrigible épicurien
Ne donne pas ma part aux chiens… JC Blanc décembre 2016 (mes illuminations…)