Nuit du 4 aout en quête d'étoiles
Jean Claude Blanc
Nuit du 4 aout, en quête d'étoiles
Chaude nuit d'été à méditer
En quête d'étoiles du passé
Où les vilains se sont soulevés
Quelle grande peur à l'Assemblée
Le roi Louis XVI, bien qu'haut perché
A dû muer en roturier
Sachant son trône en danger
Hélas n'a pas pu échapper
A l'échafaud, la tête tranchée
Abolie féodalité
La cause du peuple entendue
Par ces seigneurs parvenus
Ainsi que les membres du clergé
Bien obligés s'y conformer
14 juillet 89
Suffisait pas garder les bœufs
Dans les campagnes reculées
Les péquenots se sont révoltés
Depuis longtemps que ça bouillait
Les envoyant se faire cuire un œuf
Nobles planqués en leurs palais
Quelques députés les ont soutenus
Pour pas se faire bouffer tout cru
Pas du genre, imbéciles heureux
Plaidant pour eux ces miséreux
Leur rendre de suite, à ces bouseux
Ce qu'ils leurs devaient, depuis des lustres
Propriétaires que de leurs frusques
D'abord suppression des corvées
Dures servitudes envers châtelains
Droit de cuissage, viol déguisé
Plus de dime, de cens, de fiscalité
Et privations pour crève la faim
Royaume de France face au destin
Ainsi le peuple émancipé
La République proclamée
Encore trop tôt pour s'en réjouir
Attendre un peu de l'avenir
Que les gentilshommes veuillent déguerpir
Apparition divers partis
Et par là même nombres de citoyens
Fervents adeptes de la patrie
Libres et égaux les plébéiens
Chantant trop vite l'hymne sacré
Alors que la lutte pas terminée
Y a gagné la bourgeoisie
Tout en faisant profil bas
Mais pas de pertes, que de profits
En prenant soin du tiers état
Sans faire l'économie des lois
Rédigées en catimini
Les privilèges, en vérité
Que liberté particulière
Mais tous égaux, ça attendra
Gaulois grognards ne marchent pas
Que d'émeutiers, rageant de colère
Car grugés question deniers
Pas étonnant que sonne le glas
Après la prise de la Bastille
Juste un symbole qui coûte pas cher
En fallut de ces hordes qui resquillent
La démolir, la belle affaire
Cette prison pour réfractaires
Drôle serment du jeu de quilles
Pas étrangers à ce vacarme
Les paysans ont pris les armes
Pour chasser, hors du territoire
Princes, archiducs, aux titres rares
Sans hésiter, ces fines lames
La leur retourner, sans vague à l'âme
Certes vassaux, pas bonne poire
Brave monarque, désolé
Qu'aurait préféré ce métier
D'obscur et modeste serrurier
A bien tenté une percée
Se prévalant proche de ses sujets
Pas réussi les conquérir
Fuite à Varennes, acte manqué
Logique, s'est fait tanner le cuir
Rapidement mis au gibet
Exécuté comme martyr
Même pas coupable selon ses dires
Mais le bourreau pas dégonflé
Lui a répondu « c'est ce qu'on va voir »
Affûtant sa triste, veuve barbare
Seul le Vicomte de Noailles
Tellement fidèle à ses ouailles
A fait semblant livrer bataille
Aux religieux, saints innocents
Comme défenseur des mécréants
En quête toujours du moindre argent
Afin les mettre sur la paille
Les a foutus dans un couvent
Déjà bien beau, pleines leurs entrailles
Au regard de ces pauvres indigents
Que reste-t'il de cette époque
De ce serment du jeu de paume
Riches héritiers, dès lors s'en moquent
Par chance subsistent les Droits de l'Homme
A le réciter, comme métronome
Pour plus jamais, faire l'aumône
Même si se pointent les chinetoques
Qui de leur plastoc, viennent faire la somme
Nuit du 4 aout, si on a du bol
Seront achevées les années folles
Et par la même plus faire l'obole
Fraterniser, la bonne école
Pour ça chacun doit tenir son rôle
Le Président et ses marioles
Afin que la Nation convole
Suffit se munir d'une boussole
Serait trop bête dévier du pôle
Comme par magie, notre compte est bon
On a trouvé la solution
A ce problème, des ambitions
Ainsi sont nées constitutions
Démocratiques élections
Selon les normes, pas sans raison
Chaque péquin, son propre patron
Mais dans la mouise, sans le pognon
Pour mener grand train, dans le cul profond
Petit détour pour mémoire
Alors que sombres, on broie du noir
Moi j'en appelle à l'Histoire
Mais l'authentique pour l'espoir
Qui a donné l'ordre du départ
Aux partisans, d'une France avare
De ses villages, de pères pénards
Grâce au Grand Charles, pas pour sa gloire
Tellement paisible, arrière-pays
Qu'on en ignore les interdits
Loin des pétards et des furies
Presque à se croire au Paradis
Mais de nos jours s'amplifie
Les fous furieux et les tueries
Remontent nos vallées fleuves d'ennuis
Rustres provinciaux, plus maitres chez nous
Ne craignant jadis que le loup garou
On ne répétera jamais assez
Que l'on doit tout à nos ainés
Qu'en quittant tout, ils ont osé
Braver la haine pour la paix
Délaissant leurs femmes au foyer
Leurs faucilles sur le pré
Croire qu'aujourd'hui, rien n'a changé
N'est qu'un discours de politicien
Nouvelle plèbe, le roturier
Voué à l'impôt, taxes et emprunts
Par la barbichette on se tient
Que le législateur, qui va se marrer
Aux dépens du prolo moyen
Je m'en excuse, que du resucé
Ecrit dans torchons quotidiens
On avale tout avec ferveur
Tellement on rêve de ce bonheur
Afin d'être dignes successeurs
De nos anciens, pas des pleureurs
Ayant le sens des valeurs
Trimant jusqu'à leur dernière heure
L'ont bien gagnée, l'ultime demeure
Nos modernes princes, ces managers
Remplis d'orgueil, manquent de pudeurs
Se comportant, fouettards fureur
Pour notre gouverne, guère de chaleur
Comptables froids, à leur labeur
Additionnant masses de chômeurs
Ressources humaines, leur moteur
Marnent à la chaine, les travailleurs
Pour le burnout, pas d'erreur
Tout est prévu, y'a des docteurs
Bossent d'automates ordinateurs
Bien qu'on se contente de l'essentiel
Ration survie, crises à la pelle
Les Assemblées, plus que des chapelles
Là où l'on prêche pour la gamelle
En lieu et place de la gabelle
Nuit du 4 aout, plus qu'un souvenir
On ne peut que se fier à nous-mêmes
En méditant sur l'avenir
Si luxuriant, tarde à venir
Pourvu que jamais fassent Carême
Nos descendants, futurs génies
En leur matière, vachement instruits
Habiles de leurs mains, ou de leur esprit
(Les 2, c'est mieux, ma foi tant pis)
Déjà pas mal, être bien lotis
A condition, qu'en payent le prix
D'une formidable énergie
Jamais assez, pas la loterie
Pour en recueillir les plus beaux fruits
A la retraite des grabataires
Vieillot artiste, visionnaire
Mais éternellement libertaire
On n'est pas près, me faire taire
Comme en témoignent vers solidaires
A l'attention de mes congénères
Proches de la tombe mais réfractaires
Aux prétentieux, parlementaires
Qui nous promettent fromage, dessert
Dans le panier de la ménagère
Aussi consacre mes soirées
Vilipender les snobs bobos
Rien dans le slip, tout dans le cerveau
Tout le monde servi, pure charité
Envoyer paitre les aristos
Ça les promène, se faire bronzer
Ce que l'univers, comporte de dévots
Au fric facile, caché en Suisse
Mais gros malins, tellement de pot
Contournent les règles de la Justice
Les verrais bien, dans un cachot
Mais qu'un vœu pieux sous les étoiles
Filantes en aout sans aucun voile
Pour conjurer les forces du mal
Car vivre ensemble, plus que légal
Comme nos ancêtres, nous l'ont prouvé
La Marseillaise enchantée
Progresse lentement l'évolution
Faut qu'on arbore notre fanion
Ce triptyque, aux vives couleurs
Conservons-le sur notre cœur
Pour le céder en héritage
A nos prochains, gosses à la page
Et qu'ils en fassent intègre usage
En entonnant l'hymne national
Le misanthrope se régale
L'impérialisme, le capital
Malgré rimes riches, pas l'idéal
Franchement poilante réalité
S'entredévorent les financiers
A la corbeille de la bourse
A l'échalote c'est la course
On sent mugir le vent mauvais
Qui va détruire l'humanité
Si nonchalante, pas pressée
Qu'elle risque bien, la société
Se chloroformer sur ses lauriers
Devrait prendre conscience les potentats
Que règne encore, l'argent roi
Leur intimant à filer doux
Le mime Manuel, sans chapeau mou
Sort de ses gonds, pour une fois
A sa manière nous l'avoue
« Dingue ce qu'on dépense un pognon fou
Pour la santé des sans-emplois »
Qu'effets de manches, aigre constat
Guère de succès, ses ordonnances
Que le fait du prince en urgence
Aussi accorde sa préférence
Basique votant, en toute conscience
Plus de roitelet, en conséquence
Vite fait bien fait, s'emplit la panse
Qu'à son avis, il a confiance
Certes amorale, la providence
Mais dégradante l'allégeance
En cette nuit claire, mes confidences
Sur voie lactée, mes lunes balancent JC Blanc aout 2018 (mes étoiles)