Nuit glacée

Indifférent pour le sort des gens qui dorment dehors.

Je suis toujours plein de haine pour le "capitalisme loufoque", qui me coûte à ce jour 18 mois d'inactivité forcée.

Écraser tout ceci par le froid, le fond de bidet, le savon sûri comme le vieux suif.

Cette longue attente est une épreuve; j'en suis littéralement altéré de haine.

La Guerre de 1870 et ses fameux souliers à semelles de carton.

Une paire de chaussures, ouvertes en jeu de tonneau.

Les scélérats d'En marche !, bientôt rejoindront les bagnards des autres Partis politiques, tous pourris ou presque.

Nous avions un camarade extraordinaire, enseignant l'histoire et la géographie, que l'on surnommait 'Le Marseillais', et qui, pour distraire un public parfois nombreux, enfilait les femmes mortes sur la table de l'institut médico-légal.

Nul ne peut dire qu'il l'ait vu caler ou déserter bassement devant l'épreuve.

L'absence de vie ne le gêne visiblement en rien.

Les mourants solitaires, subissent l'ultime viol dans l'effroi et l'horreur, car ce n'est pas un mirage, hurlant des cris d'hébétude, inutiles hélas !

Marché et public actif; les veuves se régalent du spectacle de leur mari décédé profané sans pudeur.

Les veufs jouissent de même, même si souvent, il faut ajouter quelque piment, prisonnier en rut ou clochard traîné de force.

Je songe aux lieux du travail créateur, du travail littéraire, de ces lieux que l'on associe forcément avec la genèse des grandes oeuvres de notre panthéon littéraire.

Emile Zola, à Médan

Henri Bergson à Garches

Alain au Vésinet

Boris Vian à Ville d'Avray

Jacques Prévert à Neuilly

(etc.)

Louis-Auguste Blanqui, un remarquable théoricien, proposait de remplacer la guillotine façon 'Révolution Française', trop voyante, par un autre moyen, de son invention "Ce moyen, c'est la MASSACRE A DOMICILE".