Ô Jehanne...

versenlaine

Ô Jehanne, douce enfant des Vosges lointaines.

Bergère, dit-on, aventurière certaine.

Au secours d'un roi, vous fûtes capitaine

Guidée par vos voix, hors de votre Lorraine.


Des bords de Meuse, aux rives de Seine,

Votre pureté mena des bandes malsaines.

Au cœur de ce conflit centenaire et obscène,

Vous fîtes de la Loire votre plus belle scène !


Si Orléans, toujours, chante de liesse,

La Beauce, encore, saigne des prouesses,

De vos chevaliers lancés avec ivresse

Sur cette plaine que leurs destriers caressent.


Ô Vous par qui, la France connut la victoire,

Un Dauphin en Reims, fut couvert de gloire.

Ô Vous par qui, tout un peuple eut la force d'y croire,

Vous voilà bientôt martyre en un soir !


Livrée, torturée et trahie,

Ô Jehanne, perdue dans la nuit.

Enchaînée de peur au milieu de l'ennemi,

Emmurée de mensonges dans un procès gratuit.


Hérétique, Apostate, Relapse et Idolâtre,

Sorcière de douceur, au teint bellâtre,

Vierge de l'horreur, innocente colombe,

Pucelle de la vie, à votre foi ils succombent...

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