Obscurité...
Florence Quinodoz
Ecrire pour s’exprimer
Sourire pour s’oublier
Rire pour faire semblant
Dormir pour avoir l’air vivant
Se mentir à soi-même et aux autres en disant que tout va bien
Avancer parce qu’on n’a pas d’autre choix
Et tomber, tomber pour se relever et se relever, encore et encore
Se battre sans résultat
Abandonner en oubliant les conséquences
Sombrer sans retrouver la lumière
Se perdre dans l’obscurité et ne plus pouvoir remonter vers ces doux paysages où l’on se sentait chez soi
Regarder les falaises autour s’effondrer et rester là, dans le noir à regarder sans rien faire
Ne plus avoir envie de rien faire
Ne plus avoir d’appétit
Ne plus vouloir repeindre dans des couleurs claires et joyeuses le tableau de ses jours ternis
Ternis par trop de larmes, trop de cris, trop de douleur
Douleur qu’on a jusque-là intériorisée,
Comme pour la protéger de ce monde extérieur si rude et si cruel
Voir ses rêves s’envoler, puis disparaître
Ne plus avoir envie de réagir, ne plus avoir envie de ressentir ces sentiments trop profonds pour être exprimés
Ne plus avoir envie de voir tous ces gens aimés souffrir et se détruire
Réduire à néant le peu d’espoir qu’il reste dans son cœur, un cœur détruit, un cœur trahi
Trahi par trop de coups, trop de promesses bafouées
Et se sentir seul, seul et vide
Vide de sentiments, vide de tout
Perdu dans un océan de larmes
Larmes trop souvent versées
Versées à l’abri des regards
Ces regards qui une fois posés sur vous ne vous lâche plus
Jusqu’à ce que vous sombriez dans l’obscurité pour la dernière fois, sans pouvoir remonter.