Obsession partie 3

Marie Aude Thevenet

PARTIE 3

CHAPITRE 1

—Gabriel ? Dis je en sortant des brumes du sommeil. Que c’est-il passé ?

Il sursauta et se pencha vers moi. Ses traits tirés et sa mine de papier mâchés me firent revivre instantanément le cauchemar des derniers jours.

—Où est notre fille ? Dis-je m’asseyant comme poussé par un ressort, saisi par la panique.

—Calme toi, elle est en couveuse. Ces jours ne sont plus en danger. Dit-il essayant de me rassurer. Je vais chercher un fauteuil roulant et je vais t’y amener.

Me laissant seul, je saisis aussitôt le téléphone et appelais Émilie. Rien, personne ne décrocha.

Comment allaient mes garçons ? Joëlle était-elle toujours en cavale ?

—Le CHU de Montpellier est bien organisé, dit Gabriel en entrant avec le chariot. Ils en on cinq pour sept chambres. Et voilà le carrosse de madame est avancé !

Parcourant les couloirs et descendant par l’ascenseur, nous arrivâmes enfin devant une immense vitre ou étaient alignées les couveuses. J’étais incapable de me souvenir à quoi ressemblait ma fille !

—Oh mon Dieu ! Gaby, je ne sais même pas le visage qu’elle a ! Dis-je en pleurant.

—Elle est en face de toi. Comme tu es resté inconsciente plusieurs jours, j’ai été obligé de la baptiser sans toi, j’espère que Léa te plaît !

—Ma fille ! Léa ! Oui, ça me plaît. Regarde comme elle est petite ! Dis-je en avançant les mains contre la vitre.

—La puéricultrice m’a dit que ce soir on pourrait l’avoir avec nous.

—Ramène-moi à la chambre, s’il te plaît, j’ai besoin de prendre une douche avant de la prendre dans mes bras.

—Tes désirs sont exhaussés ! Je vais demander si l’on peut te déperfuser, comme ça tu seras libre de tes mouvements.

Une fois l’infirmière partie, je me sentis soulagée, Gabriel m’avait retrouvé, il n’y avait plus de solitude et plus de froid. Sortant de la douche, enveloppée dans un grand peignoir, je regardais Gaby somnoler sur le lit.

Il ne ressemblait plus au play boy que j’avais découvert dans son premier film. Il faisait plutôt penser à un aventurier des grands chemins. Deux yeux verts captèrent mon regard.

—Ton rasoir est en grève ? Ne puis-je m’empêcher de lui dire avec un grand sourire.

—Disons qu’une certaine personne m’a tellement donné du souci ces temps-ci, que mon propre bien être m’a échappé. Mais il va bien falloir y remédier !

—Tu as la salle de bain de la chambre, profites-en !

—Après, Émilie et les enfants vont arriver d’une minute à l’autre. Elle doit m’apporter des affaires.

—Oh ! J’ai essayé d’appeler tout à l’heure ! C’est pour ça qu’elle ne répondait pas ! Toute la famille au grand complet ! Géniale ! Dis-je plus heureuse que jamais. Et mes parents ?

—Non, demain sûrement, ils rangent ta maison. D’après les médecins tu sors dans trois jours. Mais Léa pas avant 1 mois. Donc tout le monde va vivre chez toi !

—Merci, dis-je en baillant à m’en décrocher la mâchoire.

—Repose-toi, je reste à côté de toi.

Sitôt dit, sitôt fait. Fermant les yeux, je tombais dans les bras de Morphée.

CHAPITRE 2

—Ne fais pas de bruit, tu vas la réveiller, Tristan !

—Oh, mais c’est notre mère quand même ! S’écria son frère.

Les voix des jumeaux et d’Émilie me réveillèrent instantanément. Mes deux garçons me sautèrent dessus, m’embrassant et parlant en même temps. Ne pouvant dire un mot tellement l’émotion était forte, je ne pus que les serrer dans mes bras.

Gabriel entra doucement dans la chambre ne voulant pas troubler les retrouvailles. Il tenait Léa endormi, blottit contre lui. Nos regards s’accrochèrent, approchant, il déposa la petite dans mes bras.

—Je suis désolé de te laisser maintenant, mais je suis obligé de donner un communiqué de presse, mais avant tout, il faut qu’on parle.

—Qui a-t-il ? Demandais-je anxieusement.

La mine inquiète et le ton grave de sa voix me donnèrent des frissons.

Émilie prit Léa dans ses bras et fit signe aux garçons de la suivre.

—Nous allons faire plus ample connaissance avec cette princesse, les gars ! Dit-elle en franchissant la porte.

Gabriel attendit d’être complètement seul avec moi avant de prendre la parole.

—Pendant que l’on te cherchait, Rivo a ramené le dossier de l’enquête sur « l’accident » de ton mari.

—Jusque-là, je te suis. Dis-je, essayant de comprendre où il voulait en venir.

—J’ai découvert que la description faite lors de l’autopsie ne correspondait pas à celle de Nicolas.

—Euh…là, je ne te suis plus, réussis je à dire.

—Rivo m’a donné les coordonnées d’un détective privé, je l’ai contacté il y a trois jours et il est sur une piste. Minime, mais il creuse encore. D’après lui, il y a anguille sous roche.

—Ce…ce n’est pas possible ! Dis-je atterré. Oh ! J’aurais dû… Mais enfin, que …

—Tu étais tellement déprimée, et puis avec les garçons à t’occuper, tu ne pouvais pas tous gérer. Rivo va venir te poser quelques questions, ainsi qu’à Émilie. Il va enfin avoir sa réponse et il espère ton accord.

—Mon accord pour quoi ?

—Il ne peut rien faire, tant que tu n’as pas accepté l’exhumation.

J’en restais sans voix. Profaner la tombe d’un mort ! Même si ce n’était vraisemblablement pas celle de mon mari, j’en étais choqué.

—Mais qui… et… comment va-t-on faire ? Vous avez des preuves ? Bégayais-je.

—Rivo sait ce qu’il fait, et surtout ce qu’il faut faire. Il a déjà demandé, plus ou moins officiellement, la demande d’exhumation. Dès qu’il sera là, j’irais donner ce foutu communiqué de presse et je resterais auprès de toi. Joëlle est toujours en cavale. Je ne suis pas tranquille loin de toi.

Rivo arriva deux minutes après notre conversation, sans cérémonie, il m’embrassa sur les deux joues en guise de bonjour. Cette familiarité ne me gênait plus, au vu de la situation dans laquelle nous nous trouvions, plus rien ne me choquait. Gabriel partit après un bref salut. Me tournant face à l’ancien gendarme, je lui dis sans ambages :

—Gabriel m’a tout expliqué, rentrons directement dans le vif du sujet.

S’installant à la place habituelle de Gaby, il sortit son calepin et m’énuméra les éternelles questions pour mener à bien son enquête.

—Où étiez-vous le soir de l’accident ?

—Avec qui étiez-vous ?

—Quel rapport votre mari et Joëlle entretenaient-ils ?

—L’avez-vous appelé plusieurs fois au téléphone ce soir-là ?

—Était-ce bien votre voiture qu’il conduisait ce jour-là ?

Je m’efforçais de donner les réponses les plus précises, décrivant les lieux, les impressions que j’avais éprouvées ce jour, la peine, la solitude, la détresse, toutes ses émotions que j’avais ressenties en une seule soirée. L’incapacité à aller identifier le corps, l’inutilité de lire et relire les rapports et toutes les attestations et décharges que la gendarmerie me faisait passer, j'essayais de lui faire comprendre ma détresse.

Rivo prenait des notes et tendait vers moi un petit magnétophone qui enregistrait toute notre conversation. Je sentis que sa nervosité montait d’un cran à chaque minute écoulée.

—Mr Rivo, allez droit au but ! Au point ou j’en suis ! Dis-je fataliste.

—Veuillez m’excuser, mais je suis obligé de vous le demander… Étiez-vous au courant de la liaison qu’entretenaient votre mari et Joëlle ?

—Euh… Pardon ? Je n’ai …pas bien compris !

—Malheureusement si, Madame Venthe, aviez-vous des soupçons ? Ne m’obligez pas à reformuler encore une fois cette fâcheuse question. Répondez, s’il vous plaît.

—Non…non, je n’étais pas au courant, vous me l’apprenez. Répondis-je, ne sachant plus à quoi pensée. Une chape de plomb s’abattit sur moi, m’empêchant de respirer.

—Nous attendons la confirmation de William, mais nous sommes quasiment sures que votre mari et Joëlle se voyaient. Ce pseudo accident n’a été qu’une échappatoire pour eux deux. Mais la vie en a décidé autrement.

—Je ne sais pas quoi vous dire, je ne me doutais de rien. Répondis-je encore sous le choc de ses révélations.

—Acceptez-vous l’exhumation de votre « mari » pour que l’on puisse avancer, et surtout

boucler l’affaire, comme ça vous pourrez vous poser un peu. J’ai déjà fait la demande au juge d’instruction qui en a référé au procureur de la république. La seule chose qui nous manque, c’est un représentant de la famille et votre accord. Et vous avez ces deux-là.

—Et ses parents ? Demandais-je d’une petite voix.

—On ne sait pas s’ils sont mêlés de près ou de loin à toute cette histoire donc, il nous est formellement interdit de prendre contacte avec eux pour le moment.

—Et quand auriez-vous besoin de moi ?

—A priori, vous sortez dans trois jours et Gabriel étant quelqu’un de très connu, vous passez en priorité. Vous n’êtes plus madame tout le monde. Tout est classé beaucoup plus rapidement.

CHAPITRE 3

Cinq jours plus tard, nous retrouvions Rivo et ses acolytes à la gendarmerie. Émilie gardait les enfants à la maison, nous étions plus tranquilles pour commencer cette mauvaise expérience. C’est ainsi que nous poussâmes les doubles portes d’entrée du commissariat. Où un comité d’accueil nous attendait.

—Bonjour, Madame Venthe, Monsieur Prinsson, dirent-ils en nous serrant la main en signe de salut. Allez vous installer dans le bureau en face, je vous rejoins de suite, dit Rivo en nous faisant signe.

Gabriel et moi nous installâmes l’un à côté de l’autre dans un silence profond. Nous savions que la suite nous secouerait, mais nous n’avions pas le choix. Sitôt sortie de la clinique, je fus durement propulsé dans la réalité. Rivo me fit passer la copie du rapport d’autopsie pour que j’atteste de l’erreur commise voilà déjà quatre ans. Quel gâchis ! Que de temps perdu !

—Madame Venthe ?

Sortant de ma rêverie, je les regardais tour à tour sans comprendre ce qu’ils attendaient de moi.

—Pardon, j’étais perdu dans mes pensées, vous disiez ?

—Pourriez-vous nous raconter comment vous vous êtes échappé ?

—Oui, quand je me suis réveillé j’étais dans le coffre…

« Une douleur sourde me vrillait le crâne. Essayant de me lever, je me cognais de toute pare. Joëlle ! Tout me revenait, j’étais enfermé dans le coffre. Ma main se posa d’instinct sur mon ventre.

—Tout va bien mon bébé, on va sortir de là.

Combien de temps avait duré mon inconscience ? Où étions-nous ? Fermant les yeux, je chassais les idées noires qui s'infiltraient dans ma tête. Mais une boule d’angoisse s’était logée dans ma gorge.

—Oh ! Mon bébé que va-t-elle nous faire ?

Tournant la tête tant bien que mal, essayant de bouger mon corps endolori, je tentais de trouver une échappatoire. Piégé dans ma propre voiture ! Étirant les bras de côté, ma main droite toucha le dos des sièges arrière. Ils bougeaient ! Poussant un peu plus, ils avancèrent de quelques centimètres, tout juste assez pour faire filtrer un rayon de soleil dans la cavité. Je ne sentais plus mes jambes, ni mes pieds, cette situation m’alarma. Comment prendre la fuite si mes membres ne me soutenaient plus ? Repoussant un peu plus le dossier, je dégageais un espace assez grand pour me traîner dans l’habitacle.

Personne !

J’étais seule dans la voiture. Cette constatation me soulagea quelques minutes. En profitant pour étirer mes jambes, je sortis du coffre entièrement.

Où étais-je ? Où était-elle ? J’essayais d’actionner le mécanisme de la portière. Au premier geste, un déclic se fit entendre, au second, je tirais plus fort et la porte s’ouvrit.

De l’aire !

Je l’ouvris en grand et me faufilais dehors. Les nuages bas cachaient la majeure partie du paysage. La seule chose que je voyais, était un sentier de l’autre côté de la route, celui-ci s’enfonçait dans la forêt. Il y avait des châtaigniers un peu partout, mais je ne m’y attardais pas. Pieds nus, traversant la route, je m’enfonçais le plus rapidement possible dans cette étendue verte. Il fallait que je mette le plus de distance possible entre cette folle et nous.

—Gabriel ! Où es-tu ? J’ai besoin de toi !

Continuant tant bien que mal ma course folle, je traversais une clairière sans m’arrêter. C’est ainsi que je trouvais refuge dans la veille cabane. »

Les gendarmes écoutaient sans m’interrompre, tout avait été enregistré, les vidéos montraient comment j’avais été enlevé, maintenant après les explications que je leur avaient fournies, personne ne doutait de moi. J’en étais soulagé.

Gabriel n’avait pas dit un mot, seule la crispation de ses mâchoires et ses poings serrés témoignaient de sa rage.

—C’est fini Gaby ! Je suis là, calme toi. Réussis-je à lui dire.

—Madame, excusez-moi de vous dire ça, mais rien n’est fini, nous avons reçu l’acceptation d’exhumer votre mari. Nous attendons votre avocat et nous partons de suite après. Je suis désolé de vous bousculer comme ça.

—Vivement que tous soient terminés ! Dis-je en posant ma main sur celle de Gabriel.

—Oui, tu retrouveras ton mari adoré ! Me cracha-t-il au visage.

Une gifle ne m’aurait pas autant fait mal. Qu’est qui lui prenait ? Pourquoi pensait-il ça ?

—Monsieur Prinsson, sachez que Jessica a fait une demande expresse auprès de votre avocat pour une demande de divorce. Et avec tout le respect que je vous dois, si vous pensez que ses sentiments ne sont pas sincères, vous êtes le roi des cons, dit Rivo sans hausser le ton.

J’en restais sans voix, ce vieux grigou avait pris ma défense, et surtout, avait cloué le bec de mon cher et tendre. Quelle première ! Gabriel me fixa sans comprendre.

—Je ne voulais pas te mettre au courant de suite, j’attendais que ton avocat me donne une réponse. Lui expliquais-je.

—Hum ! On y va ? Dit l’un des gendarmes présent, pour détendre l’atmosphère.

—Nous vous suivons, répliqua Gabriel en se levant. Me saisissant la main, il m’aida à me lever et me murmura à l’oreille : je suis désolé, je ne savais pas.

—Ne t’inquiète pas, j’avais compris.

Notre groupe quitta la gendarmerie sans trop savoir ce qu’allait nous apprendre la suite. Nous montâmes tous dans la même voiture. Me retrouvant assise à côté du chauffeur, je le guidais jusqu’au cimetière. Les quelques kilomètres furent trop rapidement parcourus à mon goût. Marchant dans l’allée centrale, nous longions les plus anciens caveaux du cimetière.

—Il faut monter et prendre la dernière allée à droite, c’est la sixième tombe sur la gauche.

—Vous devez venir avec nous, madame Venthe. Sans vous, on ne peut pas faire l’exhumation.

Marchant en silence jusqu’à l’endroit qui jadis, je vénérais, le temps paraissait s’arrêter.

Derrière le caveau, garé à deux pas, une grosse camionnette blanche patientait. Tout contre le caveau, un monte charge attendait les ordres. A notre arrivé, une femme s’approcha de moi.

—Bonjour, je suis le docteur Stefen, Valérie Stefen. C’est moi qui suis nommé pour l’autopsie de votre « mari ».

—Bonjour. Répondis-je automatiquement.

—Nous vous attendions pour commencer, allez-y ! Cria-t-elle à l’adresse de l’homme dans le monte charge.

L’homme mit en marche son engin. Le cercueil sortit doucement de terre. Comme au ralentit, les câbles le tenaient suspendus dans les airs au-dessus du caveau. L’homme descendit de sa machine, empoigna le côté du chargement et le fit pivoter jusqu'à un chariot ou il fut déposé.

Le docteur Stefen se tourna vers moi et me tendit une liasse de papiers.

—Pourriez-vous signer le registre, s’il vous plaît.

J’apposais ma signature sur les papiers qu’elle me tendait. Des hommes en costume noirs, que je n’avais pas remarqués jusqu'à présent, suivirent le docteur jusque dans la camionnette.

—Nous devons les suivre, dit Rivo. Le plus dur reste à venir. Gabriel ! Jessica a besoin de vous. Ajouta-t-il en lui faisant face. Je dois vous quitter, je viens de recevoir un coup de fil urgent. On se tient au courant !

Il s’éloignât au pas de course comme si le diable était à ses trousses.

—Tu sais, je serais toujours là. Rétorqua-t-il en me prenant dans ses bras. Viens on y retourne. Il nous rejoindra quand il aura fini.

Retournant à la gendarmerie, nous passâmes l’entrée et au lieu de continuer comme nous l’avions fait quelques heures plus tôt, nous prîmes l’ascenseur et descendîmes dans les entrailles du lieu. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, les hommes du cimetière et le docteur Stefen étaient déjà là.

L’odeur me prit au nez, me donnant la nausée. Le mélange de désinfectant et de mort flottait entre les murs blancs. Un interminable couloir austère desservait plusieurs portes aussi froides les unes que les autres. Une morgue ne pouvait pas être colorée, mais jamais je n’aurais pensé à autant d’austérité.

On nous guida dans une salle d’attente froide et impersonnelle. L’un des hommes nous amena un café fumant. Y plongeant mon nez, l’odeur amère de la caféine m’apaisa un peu. Gabriel, voyant mon manège, me prit dans ses bras dès la dernière gorgée avalée.

—Sent moi, j’espère être plus savoureux que ton gobelet.

Les gendarmes s’installèrent avec nous, et nous attendîmes tous que l’autopsie se termine.

Le temps s’étirait, c’était insupportable.

—Pourquoi trembles tu ? Me chuchota Gaby à l’oreille.

—Qu’est-ce qu’on va faire ?

—En premier attendre les résultats, en second retourner chez nous, troisièmement, on avisera. Messieurs ? Avez-vous des nouvelles de Rivo ? Il est parti comme un voleur, en nous racontant que c’était urgent.

—Pas encore, Monsieur Prinsson, mais ça ne devrait tarder.

Au bout de 2 heures 45 d’attente, dans cette atmosphère froide et tendue, le docteur Stefen et son assistant franchirent les portes de notre salle.

—Madame Venthe ? Nos soupçons sont fondés. L’autopsie révèle bien que ce n’est pas votre mari qui a été enterré. Je suis formel. Messieurs, voici la copie pour votre enquête. Les radios dentaires sont déjà partis au laboratoire pour analyse. Normalement, d’après ses dents et son ADN, nous devrions connaître son identité rapidement. J’envoie l’originale du rapport d’autopsie au procureur de la république. Je ne peux rien faire de plus.

—Merci, merci docteur d’avoir pris cette affaire en priorité.

Prenant congé, nous partîmes tous de notre côté.

CHAPITRE 4

—Tu es bien silencieuse, dit Gabriel en s’installant à côté de moi dans la voiture.

—Je ne sais pas quoi dire, seulement…je ne comprends pas…les garçons adoraient leur père… enfin et moi je….

Je ne comprenais pas, pourquoi avait il fait ça ? Il était mon mari, il était un père ! Une profonde tristesse mélangée à une intense colère s’empara de moi. Essayant de me calmer, je saisis les mains de Gabriel.

—Seule Joëlle pourra nous éclairer. Rivo est sur sa piste ne t’inquiète pas. On connaîtra bien le fin mot de cette histoire. Dit-il confiant.

—Je veux rentrer voir les enfants. Émilie gère les 3 depuis ce matin et doit être épuisé.

—Oui, rentrons.

De retour à la maison, un capharnaüm indescriptible régnait dans la salle à manger. La table pas débarrassée, les jouets éparpillés, tant de désordre me surprit.

—Émilie ?

—MAMAN ! Hurlèrent Tristan et Thomas en même temps.

Tous deux abandonnèrent leur circuit automobile, qui traversait toute la pièce principale, pour se jeter dans mes bras.

—Bonjour, mes chéris ! Émilie est où ? Demandais-je anxieusement.

—Comme Léa hurlait, elle l’a couché mais je crois qu’elle dort aussi. Dit Tristan.

Gabriel partit rapidement dans le couloir, pour voir ce qu’il en était.

—David vient de partir, vous l’avez loupé de peu ! Ajouta Thomas.

Gabriel réapparut à la porte du salon, portant une Léa les yeux grands ouverts qui agitait ses petits poings en l’air.

—Émilie dort comme un bébé. Mais notre chère petite en a décidé autrement. Dit-il en respirant sa délicate odeur de bébé.

Prenant ma fille dans mes bras, je fis signe aux garçons de me rejoindre sur le canapé. J’avais besoin de les sentir contre moi, de leur faire un câlin. Le téléphone de Gabriel sonna, me faisant sursauter.

—Allô ?

—…

—OK, on arrive ! Dit-il précipitamment.

Raccrochant, il partit en courant dans le couloir et réapparut avec une Emilie, échevelée et les yeux rougis par un réveil en sursaut.

—Jess ! Rivo a coffré Joëlle. Me dit-il précipitamment. Se tournant face à mon amie, il ajouta. Il faut qu’on parte ! Peux-tu nous garder encore les monstres ? J'appelle David en renfort, si tu veux ?

—Il est parti faire 3 courses, il doit revenir, dit elle entre deux bâillements.

—OK ! On décolle Jess !

Trop abasourdie pour réagir, je me dirigeais vers la porte, avec ma fille dans les bras, sans poser de question.

—Laisse Léa à Émilie. Elle sera plus au calme ici, que là où nous allons ! Dit Gabriel avec patience.

Le trajet fut bref. La vérité allait éclater ! J’allais enfin connaître le fin mot de toute cette histoire !

—Gabriel, j’ai peur ! Dis-je en lui prenant la main.

—Tout va bien se passer, tu ne seras pas seule avec elle.

Franchissant une fois de plus, les portes de la gendarmerie, Rivo nous attendait patiemment. Il nous guida au travers d'un couloir jusqu'à une pièce totalement noire où trônaient 6 chaises.

Deux hommes, déjà installés, nous tournaient le dos. Le premier se leva dès notre arrivée et hocha la tête, c’était l’avocat de Gabriel. Le second, me fit face et je reconnut le procureur de la République. Il me serra la main, salua Gabriel et se mit sur le côté pour parler avec Rivo.

—Asseyez-vous, dit le procureur. Nous vous attendions.

Prenant place à côté de Gabriel, mon angoisse ne cessait d’augmenter. La vitre fumée en face de nous me faisait penser à un immense aquarium. Mais ce n’était pas un joli poisson coloré qui je voyais, c’était Joëlle. Elle marchait de long en large, comme un lion en cage. Un homme en uniforme entra dans la pièce où elle se trouvait, et appuya sur un bouton. Un grésillement se fit automatiquement entendre autour de nous. Nous allions tout entendre !

Suivre chaque déclaration, chaque parole.

—Mademoiselle, veuillez vous asseoir. Demanda l’homme avec flegme.

—Et si je n’ai pas envie ? Hurla Joëlle méchamment.

—Comme vous voudrez. Pourquoi avez-vous envoyé des lettres de menaces à Madame Venthe ?

—Je n’ai rien envoyé du tout ! Beugla-t-elle, en se rongeant les ongles.

—Les tests sont formels, ce sont vos empruntes qui sont sur les lettres et les colis.

—Il me les a fait envoyer ! Cracha-t-elle.

—Qui ? Demanda le gendarme calmement.

Joëlle, comme possédée se mit à trembler de tous ses membres. Des propos incohérents s’échappaient de sa bouche.

—Elle a toujours tout eu, cette chienne ! Il l’a épousé, mais il ne l’aimait pas ! Il m’aimait moi ! Elle lui a fait les gosses dans le dos ! Qui vous dit qu’ils sont de lui ? Elle a fait un caprice pour avoir une maison et lui, pour avoir la paix, il la lui a achetée. Mais il était avec moi, tous le temps, c’est vers moi qu’il venait ! Il me prenait…

—Assez ! Tonna le gendarme, gardant son calme difficilement. Vos propos sont incohérents ! Contentez-vous de répondre aux questions !

—Je la déteste ! Vociféra-t-elle, de plus en plus démente.

—Qui est « lui », qui est cet homme ?

—NICOLAS, c’est mon Nicolas. Et je vous déteste tous, vous faites mal, c’est vous qui nous faites du mal maintenant !

—Pourquoi moi ? Je ne vous ai rien fait ! Se défendit le gendarme, essayant de comprendre.

—Vous, les gendarmes, vous êtes tous pareils ! Vous le traquez ! Vous nous traquez !

—Asseyez-vous et essayons de parler correctement. Se défendit le gendarme.

—Je n’ai rien à vous dire, se bornait-elle à répéter.

—Avez-vous envoyé des colis à Madame Venthe, demanda-t-il en essayant de reprendre le file de l’interrogatoire.

—Je lui ai envoyé la mort ! Lâcha-t-elle le regard plus fou que jamais.

CHAPITRE 5

Le gendarme se leva et sortit de la pièce. J’étais en état de choc. Toutes les méchancetés qu’elle avait dites, m’avaient anéantie. Les mains de Gabriel m’encerclèrent et tentèrent de me réconforter. Mais rien n’y fit. Tant d’années perdues à pleurer un homme qui, en fait, ne vous avez jamais aimé, me donnaient la nausée. Faisant face à Gabriel, je m’effondrais contre lui. Rivo partit avec les deux hommes qui avaient assisté comme nous à cet horrible interrogatoire, nous laissant tous les deux.

—Ça va ? Demanda-t-il ? Tu tiens le coup ?

—Je…je crois. Mais je ne veux pas le voir ! Après toutes ses années, je n'en ai pas le courage. Qu’est-ce qu’ils vont faire d’elle ?

—Tu n'es pas obligé. Rivo est parti voir ce qui va se passer. Mais tant que nous n’avons pas les résultats du labo, on est un peu dans une impasse et on ne sait toujours rien sur ton mari.

—C’est ce qui me fait peur. Lui dis-je tremblant de tous mes membres.

Sortant à notre tour de cette pièce maudite, nous rejoignîmes les autres dans le bureau principal.

—Que va-t-il se passer, maintenant qu’elle est dans vos murs ? Demanda Gabriel à ma place.

Je n’étais pas en état de poser la moindre question et il le savait. J’étais incapable de réfléchir et de prendre une décision.

—Elle est inculpée d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre avec préméditation. Nous avons assez de preuves contre elle, pour constituer un bon dossier d’accusation. Nous expliqua Rivo.

—Si son avocat n’est pas trop mauvais, il plaidera la folie. Mais si l’on retrouve Monsieur Venthe, les charges seront encore plus nombreuses, car il y aura complicité dans la mort d’un innocent. Et là, c’est la prison à perpétuité qui lui pend au nez et votre mari aussi madame. Commenta son collègue.

—Mais,… vous savez où il est ? Demandais-je, me sentant défaillir.

—Sans vous donner de faux espoir, nous avons une piste. Mais je ne m’étendrais pas sur ce sujet, dès que j’en sais plus, je vous contacte.

—Merci, murmurais-je faiblement.

—Nous pouvons rentrer ? Demanda Gabriel en me soutenant.

—Oui, mais restez prudent. Vos gardes du corps devraient revenir bientôt. Mais faites vraiment attention, on ne sait jamais. Dit Rivo.

Prenant congé de tous, c’est dans un profond silence que nous rentrâmes à la maison.

—Ça te dit d’aller aux Moignoux ? Demandais-je à Gabriel, rompant le silence.

—Tu veux y aller ?

—Je crois que j’ai besoin de faire le vide, on a besoin de se retrouver tous, les enfants ne nous ont quasiment pas vus ces derniers temps, et j’ai besoin de me reposer.

—Comme tu veux, laisse-moi quelques jours, voir une semaine, pour m’organiser. J’ai repoussé plusieurs fois la signature du contrat de mon prochain film, je ne pourrais pas l’éviter éternellement.

—D'accord pas de problème du moment où que l’on se retrouve tous ensemble. Après je n’ai aucune exigence.

CHAPITRE 6

Il fallut 3 semaines à Gabriel pour régler ces affaires. J’en profitais pour faire du tri, un gros coup de balaie sur mes souvenirs personnels. C'était devenue primordial pour mon équilibre. Mon alliance, ma robe de mariée, tous les cadeaux que mon « cher mari » m’avait offerts partirent dans un carton, qui était destiné à Emmaüs. Je ne gardais certaines photos que pour mes fils. Je me refusais à gommer l’image qu’ils avaient de leur père. Mes parents nous appelèrent plusieurs fois par jour, jusqu’au moment où n’y tenant plus, je leur dit carrément :

—Je vais bien, ne vous inquiétez pas, Gabriel prend soin de nous et, Michel et Christian vont revenir. Vous me faites revivre toute cette histoire dès que vous appelez, et je n’en peux plus ! Lâchais-je à bout.

—On ne voulait pas être un poids pour toi ma chérie, dit mon père à l’autre bout du fil.

—Je sais, mais je suis à cran en ce moment. On va tous partir aux Moignoux pour nous reposer un peu. Gabriel attend son dernier scripte et les valises sont déjà bouclées, j’attends juste son feu vert.

—Tiens-nous au courant ! Ajouta-t-il.

—Merci papa, je te téléphonerais, dès que j’en serais plus.

Raccrochant, je pris Léa dans mes bras. Qu’elle était petite ! Que de dure moment elle avait déjà vécu ! Je la serrais dans mes bras quand Gabriel entra.

—Je vais être jaloux à force de te voir lui faire des câlins ! Dit il en fermant la porte. J’y ai droit moi aussi ?

—Que tu es bête ! Répliquais-je en souriant.

—Oh, Oh ! J’avais complètement oublié,...,comme tu es belle quand tu souries.

Je rougis comme une tomate à ce compliment inattendu.

—Et, je te fais toujours autant d’effets en plus ! Ajouta-t-il en riant de plus belle.

Enfin détendus, pensais-je, en joignant mon rire au sien. Nous pouvions reprendre le cours de notre vie. Ma société arrêtée, il faudrait que je recommence tout, mais je n’éprouvais aucune difficulté car je désirais oublier toute mon ancienne vie, enfin presque, la seule chose que je voulais conserver était tous mes souvenirs avec mes fils. Maintenant l’avenir nous appartenait. A nous de construire notre foyer, de faire de nos vies ce que l’on voulait en faire. William nous envoyait tous les jours des mails pour nous dire où en étaient ses recherches. Il avançait doucement, mais sûrement. C’est Gabriel qui supervisait, moi j’étais incapable d’en parler, tout était encore trop frai dans ma tête.

—Tu penses à moi j’espère ! Dit celui-ci en me fixant de ses yeux verts.

—Entre autres, répondis-je du tac au tac.

—Euh…pour les vacances ? Commença-t-il hésitant.

—Prends Léa 2 minutes, je rapatrie les troupes ! Lançais-je, ne le laissant pas finir, j’étais excitée comme une puce à l’idée de partir enfin. Me levant d’un bond, je lui demandais. Émilie et toujours chez David ?

—Oui, s'ils veulent bien refaire surface dans la réalité, ils m’ont dit qu’ils nous rejoindraient, mais je n’y crois pas trop. Mais Jess il y…

—OK, alors on part en famille, dis je retrouvant toute ma vitalité.

—Oui mais…, dit-il en hésitant.

—Quoi encore ?

—Dans le mail d’aujourd’hui, William parlait de finaliser ses recherches et d’appeler Rivo. Ils ont reçu tous les résultats ce matin et ça se bouscule ! Je pense qu’il va falloir, avant de partir, voir ce qu’il en est.

—Merde ! J’en ai ras-le-bol ! Je veux des vacances ! On ne peut pas m’oublier un peu ? AHHHH ! Mon cri fit sursauter Léa qui se mit à pleurer.

Me précipitant pour la prendre dans mes bras, Gabriel me devança, il la berçait et la calmait déjà. Me sentant impuissante, je me refermais dans ma coquille comme une huître.

—Tu veux y aller de suite ? Plus vite on ira, plus vite se sera finis ! Dit-il tentant de me calmer.

J’acquiesçais, trop énervée pour répondre. Préparant rapidement les biberons de Léa, je cherchais la solution pour préserver les garçons.

—On fait comment pour Thomas et Tristan ? Il est hors de question que je les amène, s’ils voient leur père, ils ne comprendront pas !

—Je vais voir avec Michel et Christian, ils pourront les amener au Mac do, ça leur fera plaisir à tous les 4, dit-il gentiment.

—Excuse-moi, je suis exécrable en ce moment. Dis-je piteusement.

—Ne pense pas à ça, tu te rattraperas ! Dit-il avec un clin d’œil.

Michel et Christian arrivèrent quelques minutes plus tard. Gabriel étant au téléphone avec Rivo, je leur tirais les grandes lignes de notre situation. Compréhensifs, ils prirent vite les garçons en mains, ils partirent bras dessus, bras dessous au coin de la rue pour leur plus grand plaisir à tous les 4.

Prenant tout le matériel pour Léa, nous partîmes à la gendarmerie. Mon estomac se serrait au fur et à mesure que la voiture avalait les kilomètres. Qu’allais-je découvrir ?

Rivo nous attendait sur les marches. Raide comme la justice, les traits tirés, il était immobile comme une statue.

—Bonjour, Jessica. Veuillez m’excuser mais tant que vous porterez le nom de cette ordure, je vous appellerai par votre prénom.

Je fus saisi par cette entrée en matière. Que ce passait-il ? Qu’avait-il découvert ?

—…ça ne me dérange pas, mais vous l’avez arrêté ?

—Oui, venez, nous en parlerons mieux à l’intérieur.

Le suivant comme un zombi, je ne remarquais même pas la présence de Gabriel et de ma fille à mes côtés.

—Asseyez-vous ! J’ai des documents à vous montrer avant tout.

Prenant place sur le premier siège en face de moi, j’attendis la suite avec appréhension.

Rivo me tendit plusieurs feuilles manuscrites.

Cette écriture, je l’aurais reconnue entre 1000. Un vertige me prit et sentant le malaise arriver, je saisis la main de Gabriel.

—Rivo ! Prenez la petite ! Dit il se précipitant vers moi. Ça va ? Reprends-toi, ce sera vite finis, ajouta-t- il pour me rassurer.

Reprenant les fiches, quelques lignes me sautèrent aux yeux.

JE N'EN POUVAIS PLUS, LES GOSSES, ELLE, ILS M ETOUFFAIENT,…

ELLE ME POURRISSAIT LA VIE… TOUJOURS LA MEME CHOSE, LE TRAIN TRAIN,…

…DIVORSE TROP CHERE… ASSURANCE VIE…MAISON PAYEE…

J’étais écœurée. Ne pouvant continuer à lire autant d’horreurs, je tendis les papiers à Rivo.

—Enlevez-moi ça de ma vue ! Dis-je le cœur au bord des lèvres.

—Reprenez courage Jessica ! Nous sommes obligés de vous faire signer toute cette cochonnerie.

—Dites-moi, demanda Gabriel en me tenant toujours, qui était dans la voiture ?

—Un pauvre SDF, ils l’ont battue à mort. Il y a quatre ans quand j’ai vu la femme dans la voiture, c’était bien Joëlle, elle a avoué, elle mettait juste la chevalière pour l’identification. Tout était calculé, pour que vous portiez le chapeau Jessica. Les freins de votre voiture ont été sabotés, comme si c’était vous qui avez manigancé ça, mais j’ai tout fait de travers et rien n’a était fait dans leur sens. C’est en voyant les photos des paparazzis qu’elle a eu l’idée de vous éliminer, sans se montrer. Et là encore tout est allé de travers.

—Où était-il depuis tout ce temps ? Demandais-je encore sous le choc de ses révélations.

—Dans la deuxième propriété de Joëlle, en Lozère. Dit Rivo.

Tous se bousculaient dans ma tête. Comment avait-il pu nous faire une chose pareil ?

—Jessica, signe les papiers qu’on parte ! Je crois que si je reste encore ici, il va y avoir deux meurtres de plus, dis Gabriel dangereusement calme. Rivo, redonnez-moi Léa, elle a le don de m’apaiser.

—Oui avec plaisir ! Répondit-il en lui tendant la petite endormie.

Faisant ce que l’on attendait de moi, j’apposais ma signature à chaque page. A la dernière, un grand soulagement m’envahit.

—Au risque de tous vous choquez, dis je en regardant Rivo et Gabriel tour à tour, je crois que des vacances s’imposent.

Me levant encore difficilement tellement j’étais tendu, je souris. Un sourire franc, serein.

—Merci beaucoup pour ce que vous avez fait pour nous, je ne vous oublierai jamais. J’espère que l’on se reverra mais dans un autre contexte. La porte vous est grande ouverte, n’hésitez pas à venir nous voir.

—Rivo, remerciez aussi William, je suppose qu’il est encore sur une affaire ?

—Eh oui, vu le boulot qu’il a fourni pour la vôtre, il a plusieurs années de travail assuré.

C’est soulagé que je partis rejoindre mes fils. Il ne me restait plus qu’à reprendre doucement une vie normale. Nous installant tous sur la terrasse, nous sirotions un coca quand plusieurs flashs nous surprirent tous.

—Et revoilà notre vie étalée dans les journaux ! Dit Gabriel en fronçant les sourcils.

—Laisse faire, ils ne font rien de mal eux, c’est toi qui disais que parfois pour avoir la paix, il fallait en passer par là. Eh bien, montrons leur que nous sommes une famille et que tout est finis.

EPILOGUE

Les vacances durèrent 4 mois, 4 mois de détente, de joie. Nous réapprîmes à vivre ensemble dans le calme, la nature et surtout, la tranquillité.

Les papiers du divorce furent accordés 5 mois plus tard. Gabriel sélectionnait ses films en fonction de notre famille.

Nous voulions profiter d’être ensemble, tous réunis. Nous attendîmes encore 8 mois avant d’officialiser notre union. David et Émilie étaient présents à chaque moment fort de notre vie, et menaient la leur avec beaucoup de rebondissement. Mais ceci est une autre histoire.

Signaler ce texte