Ode à ma Femme
paratge
Que vois-je au fond de moi ? Un abîme sans fond
D'où surgissent , hurlant, des rêves avortés,
Des envies de voltige, écrasées au plafond,
Et cette maladresse qui ne fait que heurter.
Puis, il y a ce grand tronc, solide et bien planté
Que je ne voyais plus tant j'étais aveuglé
Par mes propres soucis, les peurs qui me hantaient,
Tous les chants des sirènes auxquels j'ai pu céder.
Il est fort et puissant et en cherchant la cime,
Mes yeux écarquillés, éblouis de lumière,
Le voient sortir de moi sans que rien ne l'arrime,
Et se rendre tout droit, vers celle qui m'est chère.
Les démons du passé, soudain, s'évanouissent.
Ma gorge se desserre, mon ventre se détend
Mon cœur devient plus lent, mes poumons se remplissent
Mes yeux y voient plus clair et de nouveau j'entends.
Sa sève, c'est l'amour qu'elle nourrit pour moi.
Il étanche ma soif et calme mes chagrins
J'y baignais inconscient, moi qui cherchais l'émoi
Alors qu'il me portait, comme la tige son grain.
Ma chérie, mon amour, Toi si douce et si forte,
Dans Tes yeux je me noie avec délectation
Pour revivre plus fort tant Ton amour me porte
Bien au delà du rêve, au delà de l'action,
Vers des ciels toujours bleus et de vertes prairies
Où je puis affronter toute la terre, même
Si durant d'autres temps, d'autres en auraient ri
Mais que m'importe au fond, car je sais que Tu m'aimes.