Oh la Marie !
Laurène J.Carol
Saute mouton ,
la Marie ,
dans les vertes prairies ,
de Bretagne .
Le lit ,
nu ,
sans rivière ,
laisse ,
échapper ,
un torrent ,
de cascades .
Mures ,
vignes ,
entourent
les pâtures
des normandes .
Les airelles ,
croissent ,
dans les prés ,
voisins .
Le dolmen ,
gronde ;
le menhir ,
se dresse ,
dans le fond ,
du bois ;
arme ,
fatale ,
du vieux ,
druide ,
sage ,
de la contrée .
La vieille ,
rune ,
de bois ,
vestige ,
de Rome ,
captive ,
les lueurs ,
de la tombée ,
du jour .
La menthe ,
persiste ,
à l'ombre ,
des platanes ,
murant ,
le passage ,
de la ferme .
Le petit Mesnil ,
dessine son corps ,
dans le lointain horizon ,
semblable ,
au clocher ,
de la paisible abbaye ,
Saint-Martin .
Une rue ,
sans pavés ,
passe ,
un piéton .
Oh la Marie ,
le manger ,
attend ,
dans la marmite,
fumante .
Tu remues ,
ta soupe ,
potiron ,
patates ;
du légume ,
en vrac ,
de la salade ,
pour les humeurs ,
du troc ,
pour les envies .
De Grand-Mère ,
le sel ,
du fin ,
pour la poussière .
Du gros ,
pour la langue ;
celle qui ,
n'a pas d'horloge !
Le sel ,
de Guérande ,
venu du fond ,
de l'océan ,
blanchit ,
réduit ,
corrode ,
les vessies .
Le sel ,
apporte fer ,
et santé .
Ta poêle ,
un galon ,
dans la main ,
tu brodes ,
ta crêpe ,
de sarrasin .
Ta fierté ,
en turban,
tu honores ,
les saints ,
récitant ,
la vertu ,
le souper .
Le gros ,
vient ,
avec la charrue ,
lisse ,
dans l'entrée ,
tel le vent .
Tu vois ,
l'esprit ,
transparence ,
des flux ,
invisibles ,
qui réveille,
la vie .
L'orage ,
annonce ,
le seuil ,
du deuil ,
de la Marie .
Catherine Lavandier
En souvenir de nos amours passés , seuls au monde , sans les pêcheurs de la Marie , échoués sur le Récif .