Oh, la vache!!!

Jean Claude Blanc

l'Homme premier des prédateurs, élève du bétail pour le becqueter et pire s'en sert de joujou dans les corridas! fastoche pour le torero "en habits de lumière..."

                                   Oh ! La vache !

La vache paît, broute sur le pré

Oreilles dressées, elle rumine        

S'emplit la panse, à se gaver

Mais de son lait, on est gourmets

Même qu'on s'en lèche les babines

 

Sa queue s'agite, chasse les taons

Dès que se pointe le printemps

Lever le cul, se défouler

Par les pacages, est obsédée

 

Champ clôturé, électrifié

Il faut faire gaffe, pas s'y frotter

Instinctivement, est habituée

Par gourmandise, elle est tentée, l'herbe est plus verte, de l'autre côté….

 

Te vois passer, lève la tête

L'air abruti, faut pas s'y fier

Tend son museau, si tu l'embêtes

Histoire de dire, fout moi la paix

 

Le petit veau à peine né

Sur ses guiboles, pas rassuré

Tète sa mère, à l'épuiser

Le laisse faire, c'est son bébé

 

Y'a la Charmante, et y'a l'Etoile

Seulement  surnoms, vite adoptés

Qui correspond à son pelage

En mugissant, vient renifler

 

Mais, c'est la mode de parquer

Troupeaux de vaches, enfermés

Plus de bergère, ni chiens bergers

De nos cités, c'est le reflet

 

Je me souviens, des temps anciens

Garder les vaches, toujours ravi

Je leur confiais, mes petits ennuis

Mais, oh ! La vache !, s'en foutaient bien

 

Les mieux dressées, on attelait

Mises sous le joug, pour labourer

C'était pour elles, un sacrifice

Suivre la raie, quel supplice

 

Brassées de foin, on leur tendait

Juste pour les faire patienter

Elles finissaient par s'énerver

A coups de trique, on les calmait

Rien à envier, la société

Les plus capables sont embauchés

Mieux vaut, des fois, jouer au con

Pas embêtés, les cornichons

 

Ma préférée, c'était l'Etoile

De noir, de blanc, frisé son poil

Petit gamin, encore bien pâle

Ne m'aurait jamais fait de mal

 

Toutes alignées et enchainées

Se laissaient traire, sans broncher

Le lait giclait, sur fond sonore

Bourru, crémeux, nectar sacré

A même le seau, rincions la gorge

 

Le temps passant, elle a vieilli

Ma bonne Etoile, perdue de vue

Plus bonne à faire des petits

Juste pour la viande, on l'a vendue

 

Quand je reviens dans mon pays

J'ose rajouter mon grain de sel

Pas paysan, mais né ici

Faut pas me la faire, vie belle…cruelle

 

Le lait en poudre ou concentré

N'aura jamais la même saveur

Ce qui sort du pis, c'est la santé

Mais nous coûtent cher, nos valeurs

 

Les bêtes à cornes, paisibles l'été

Heureusement, ignorent leur sort

On les élève pour les béqueter

Dans les arènes, on y va fort

Les matent à mort, toréadors

 

Les jeux du cirque, recommencés

Pas gladiateurs, ni de héros

On assassine, les taureaux

Sans armes égales, peuvent pas lutter

 

A petit feu, la mise à mort

Il est vicieux, le picador

Leur lance des flèches, leur trouent la peau

Le torero, finit le boulot

 

Les braves gaurs, nourrissent les Hommes

On les élève par intérêt

Comme à l'école, y'a des diplômes

Qui récompensent tes succès, plus bel avenir, on te promet…    (JC Blanc    décembre 2022)

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