On ne peut pas décrire le vide. Juste ses effets.

metanoia

J'oublis. Pensées éphémères happées par le temps; comme le feu efface les lames de papier sur lesquelles mes larmes ont coulées, comme le feu qui mangera mes os. Mes pensées sont des nuages de vapeur que le soleil chatouille. Nuages s'alourdissant en mille gouttes glacées quand mon esprit voltige jusqu'à toi. Le soleil disparait alors et je ne peux plus dormir; encore une fois, drapés de soie électriques qui m'emprisonnent, prison de tissus et nuages de pensées. Une pluie s'abat sur mon lit et j'ai peur de l'orage : toute la violence de la peur et de la solitude. Je ne suis pourtant pas vraiment seule comme le porterait à croire l'absence d'ombre univoque sur les murs d'ivoire. C'est un tourbillon dans ma tête : le monde est emprisonné dans mon esprit de la même façon que mon corps est pris dans ces draps de plomb. La tempête est partout. Le chaos. L'orage bat contre mes tempes et je ne peux qu'attendre. Tout est noir alors comment puis-je voir ces cadavres danser autour de moi ? Ces bouteilles éclatées contre les murs, ce liquide qui réveille les étoiles de poussières au sol... L'alcool s'évapore à travers les cils de Morphée, des fantômes limpides chassent les clowns grimaçant. La vapeur, belle et douce passe, et adoucit; draps de soi et vide d'esprit. Et j'oublis.

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