On vire sur la fin mon amour, on vire !

misaki-chan

J'aime bien t'appeler "connard", les filles aiment les connards c'est bien con-nu. Puis t'es moche de toute façon, t'as des poils dans l'nombril, mes doigts se perdaient dans les frises de ton torse. T'as jamais réussi à sentir le colgate au réveil, t'étais un monstre de froideur puis ptêtre que j'l'aimais pas tant qu'ça ta bidoche. Tes cheveux étaient trop secs, parfois trop gras, ça laissait une odeur de perruque pas lavée sur les fringues. Tu pues, t'as rien pour toi !
Tes traces de sommeil au bord des yeux me faisaient l'effet d'une fiente de pigeon fraîche sur un pare-brise neuf. Je me souviens plus de tes pieds, le reste, reste !
Tu faisais rire toute la galerie, moi j'observais la manière dont ces gens avalaient tes mots en prenant soin de se lécher les lèvres après t"avoir léché le cul.
T'as jamais su que j'étais là, je t'en veux pas, j'écris des lignes dans ce train grâce à toi, pour passer le temps. Puis je fais dans l'insulte vulgaire, pour les jours de pluie, l'insulte littéraire, les soirs d'automne, l'insulte politiquement-correcte les jours d'ennui.
J'ai gardé tes ficelles pour séduire le monde, on y voit que du feu. Je me sentirais presque forte parfois, je parviens à imaginer des scènes qui, avant, m'aurais fait l'effet d'une décharge électrique.
Mais l'eau m'épingle comme une proie: l'eau du lac pour les après-midi à mourir de désir, l'eau du bain pour coller ta peau à la mienne. Je fais dans le sucre et la niaiserie, ça me fait chier, je n'assume pas cette faiblesse. je t'ai hurlé l'amour à chaque instant mais tu m'as retourné la solitude comme on ricoche pour s'amuser, comme on s'éclabousse pour rigoler. Tu m'as noyée dans l'oubli et je résonne de toutes mes forces pour moi aussi, restée poussière, mais rester quand même !

Connard! Je traîne cet air de princesse apeurée par ta faute.

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