Once Upon a Time

cerise-david

Défi n°81 de Plumivores... Trop philosophique, trop de rigueur.

Il était une fois, dans une galaxie très éloignée de notre système solaire, un monde presque identique à la terre. La seule différence était que là-bas, tout était parfait. Rien n'avait été laissé au hasard, chaque chose était réfléchie et appropriée. Le monde était meilleur, merveilleux. Parfait. 

Les hommes avaient peuplé le monde en respectant la nature, aucun gaz à effet de serre n'encombrait donc l'atmosphère. Grâce à des champs d'éolienne, chacun avait de quoi éclairer son foyer lorsque la nuit tombait... dans les grandes villes, on éteignait d'ailleurs toute forme de lumière afin de pouvoir admirer les étoiles chaque nuit. Pas de pollution nocturne pour entraver la vision de ces milliards de lucioles qui illuminaient le champ des possibles. Pourtant, aucun rêve ni désir de partir à la conquête de l'espace et de ces trous noirs. Pourquoi aller chercher ailleurs le bonheur présent dans chaque chose ? 

Les gens vivaient en harmonie. Ils travaillaient et le fruit de leur labeur leur apportait pleine satisfaction. À la fin de notre vie bien remplie et satisfaisante, on s'endormait du sommeil du juste. Puis on rejoignait les constellations de cette majestueuse galaxie. Personne ne connaissait la jalousie, ni l'hypocrisie et ne faisait jamais preuve de bassesse envers autrui. D'ailleurs les mots comme racisme, handicap ou autres n'avaient jamais été inventés. La notion de peuple était abstraite, en effet chacun avait le teint hâlé pour protéger la peau du soleil, les cheveux lisses d'une belle couleur cuivrée et flamboyante. Les gens mangeaient sainement et les corps étaient musclés, propices au travail et à l'effort. Aucune religion ne parlait de martyre ou de sacrifice. Les dieux n'existaient pas. Les gens étaient naturellement bons. Généreux. Ils croyaient en la force et la douceur de chacun et ne pensaient pas à mal. Aucune police ou milice n'avait donc besoin de protéger les uns des autres. Tout le monde vivait dans la même égalité... quand aucune différence n'apparaît, il n'existe aucun besoin de tricher, voler ou piller. 

On ne pouvait imaginer un monde plus parfait et aucun problème ne résidait dans cette constatation. Il était difficile d'être plus heureux et les gens s'ennuyaient sans même s'en rendre compte, aucune place n'était donc laissée à l'imagination puisque tout était fait sur mesure pour le bien-être de chacun. La rigueur émanait du quotidien et même les enfants rayonnaient par leur bonté et leur gentillesse. En ces petits êtres apparaissait tout le bonheur futur sans ombre pour des millénaires. Tout n'était que plaisir... sans que les gens puissent même se rendre compte de la chance qu'ils avaient d'être libres, égaux et heureux. La peinture, l'écriture et toutes formes d'art n'existaient donc pas. Il n'était pas nécessaire d'exprimer ces émotions puisque chacun affichait un sourire franc et sincère du réveil au coucher. Aucune tristesse, ni peur, ni angoisse ne venait habiller les toiles et les feuilles blanches. Aucune excentricité n'existait dans la tenue des habitants d'une ville puisque l'uniformité était gage de bonheur. Elle éloignait la différence, qui est sans aucun doute l'origine primaire des conflits car elle appelle à l'intolérance. Aucun de ces horribles problèmes ne venait interférer la bonne marche de ce monde qui semblait en tout point merveilleux... 

Je referme le bouquin sur ces derniers mots et jette un regard à ma nièce endormie. J'aimerais lui dire que tout ça c'est des conneries. Pas d'armée... et pourquoi pas les Bisounours pendant qu'on rêve. Mais bon. Elle a 10 ans. Elle le verra bien que la vraie vie c'est pas ça... même si je me fais pas trop de soucis. Son héroïne préférée c'est moi alors je lui invente encore de belles histoires. Les enfants démembrés je les garde pour plus tard. Pour Halloween. Pour quand elle saisira l'horreur du monde. Et puis moi, je rêve bien devant Sex and the city alors je peux lui laisser cendrillon et ses princes charmants avec leurs cœur d'artichaut. Elle le verra bien que les mecs préfèrent les poules de luxe qui cocottent le Chanel... et que voter pour les verts c'est comme pisser dans un violon... ou croire que l'intolérance et l'hypocrisie ont disparu parce qu'on ne dit pas aveugle mais malvoyant... ils font même des lunettes pour que les daltoniens voient la vie en couleur.... ah ! l'utopie d'un monde meilleur.

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