OPUS EN 22 ARCANES MAJEURES

Elise Valere

« J’invoque le numéro un,

le Bateleur porte ses nouvelles en escorte,

De quoi s’agit-il ? Oui? Non? Peu importe !

Voilà un peu d’action d’où qu’elle sorte.

 

J’invoque le numéro deux,

la Papesse sous la tenue d’une dame mature,

Son port de tête brave les défis et les injures,  

Patience et attente deviennent son armure.

 

J’invoque le numéro trois,

L’Impératrice y incarne la jolie femme,

Ses doigts délicats caressent leurs flammes,

Un petit drame? Le plaisir en son sein s’y trame...

 

J’invoque le numéro quatre,

L’Empereur symbole du mâle en son essence,

Dêpot d'une situation en cours d’existence,

L’équilibre assure domination et vaillance.

 

J’invoque le numéro cinq,

Le Pape dont la mise peint son grimoire,

Incarnation du spirituel par son pouvoir,

Magie en paix réconcilie matin avec le soir.

 

J’invoque le numéro six,

L’Amoureux  livre son âme sur un plateau,

Il est temps de choisir qui mérite l’anneau,

Apprendre à distinguer la soie des oripeaux.

 

J’invoque le numéro sept,

Le Chariot avec ses chevaux intrépides,

Qui domptent au passage le chemin avide,

L’âme s'embellit au milieu du vide insipide.

 

J’invoque le numéro huit,

La Justice rend sentence après réflexion,

Par l'épée, le pouvoir tranche sa décision,

Engagements scellent les êtres en leur union.

 

J’invoque le numéro neuf,

L’Hermite face à la solitude et ses limites,

Lorsqu'enfin toutes les choses sont dites,

Temps est venu de leur revanche licite.

 

J’invoque le numéro dix,

La Roue de la Fortune cahote vers la victoire,

Une vision de gloire après bien des déboires,

L’empire de la nuit quitte ses heures noires.

 

J’invoque le numéro onze,

La Force foule un tapis lumineux de certitudes,

Son passage écrase le masque figé d’habitude, 

Eclosion positive d’une vie en son attitude.

 

J’invoque le numéro douze,

Le Pendu en entier de la corde prisonnier,

Limité par des liens qu'il a noué sans pitié

Sa réponse seule viendra l’en délivrer 

 

J’invoque le numéro treize,

L’Arcane son nom n’incite pas au pardon,

La sagesse réside dans la transformation,

Les épis trouvent la saveur par maturation.

 

J’invoque le numéro quatorze,

La Tempérance suspend temps  en son vol,

Elle récure mentalement plafonds et sols,

Flottent des pensées au parfum de vitriol.

 

J’invoque le numéro quinze,

Le Diable, son emprise sous multiple prisme,

Il professe faux angélisme et vrai égoïsme,

Feintes révélations aux accents de réalisme.

 

J’invoque le numéro seize,

La Maison Dieu à grande vitesse se délabre,

Bonheur coupé en fleur de lierre par le sabre,

Chaque malade lutte contre une fièvre âpre.

 

J’invoque le numéro dix-sept,

L’étoile qui donne à voir la lumière du destin,

Un monde illuminé par son passage aérien,

Subtile promesse d’heureux lendemains.

 

J’invoque le numéro dix-huit,

La lune acceptant d’enjamber son piédestal,

Ses formes délivrent avant leur célèbre signal,

Poussant du pied chagrins et esprit bancal.

 

J’invoque le numéro dix-neuf,

Le soleil en chaleur parmi les chairs profondes,

Retrouver en soi la force de fuir la tombe,

Danser enfin le cercle du bonheur en sa ronde.

 

J’invoque le numéro vingt,

Le jugement qui énonce sa délicate sentence,

De quel coté va donc osciller cette balance,

Sa réponse clôt le débat de l’ignorance.

 

J’invoque le numéro vingt et un,

Le monde qui synthèse les 4 éléments,

Réconcilie doucement l’adulte et l’enfant,

Son geste dévoilera les cadeaux présents.

 

J’invoque le numéro vingt-deux,

Le mat en incarnation d’un dur bois noueux,

Une perche pour fuir les oiseaux silencieux,

Le besoin d’aventures sous le ciel pluvieux.

Signaler ce texte