Oraison

Susanne Derève

En souvenir de R.,il y a quelques années

Navigues-tu vers les espaces infinis

Où l'océan bascule

Là où le vent inlassable

Ne souffre plus d'obstacle 

 

Vogues-tu vers la première étoile du soir

Dans la lumière immatérielle

 

Lorsqu'aux confins du crépuscule

Résonnant d'ultimes rumeurs

L'horizon s'efface et recule

Feu de Bengale dans le noir

 

Nuit errante, témoin de nos débâcles

Ombre porteuse de souvenirs

Dans un ciel à n'en plus finir

La nuit s'allume et le jour sombre

 

Pauvres hommes qui dansez la ronde

 

C'était il y a moins d'un an

Au cœur de la nuit aoûtienne

Ta gaieté égalait la mienne

Et nous avions refait le monde.

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