Orpailleurs

A Toujours ployer on s'empêche d'aboyer 
On cherche à s'employer
A s'oublier, ailleurs   
On cherche à oublier hier   

Vous voyez, On est devenu des orpailleurs   
Toujours Prêts à s'empoigner   
Des braillards Debout dans l'eau brouillée,   
Des BRAD LAIDS des Bryan Débraillés   
Nettoyeurs d'or broyé, d'or noyé,   

A tournoyer Dans l'aube rayée de brouillard   
on ne voit briller QUE DES DEBRIS,   
des espèces de barres rouillées   
Des baraques des barbelés   
Pointus comme des barbes rebelles   

Les oreilles n'entendent que des bruits secouant des bruyères   
Des voix éraillées résonnant dans les broussailles   
Egratignés des bruits d'hier 
Qui Ricochent  encore sur Les barrières   
Comme un caillou écaillé  
Eclaté dans un broyeur...   

ET L'OREILLER s'emballe pour des paillettes de deux cent balles   
On passe notre vie a échouer, tout ca pour ca   
C'est quoi les bails, Par moment on s'en bat L œil 
LA RETINE AU MEPRIS Des pépites, on s'dit "viens on lâche tout on s'en va! On va devenir scribouillards   
Avec un bureau au sec ET une bouilloire !
On passera notre vie à bailler   
A BOIRE LE THé Sans s'embrouiller, pas même une fois   

Viens on lâche tout, on va s'dorloter   
Bye bye la botte de foin   
Allez viens sors tes mains   
De la rivière... Sors tes mains !"   

Nous au fond on est pas des orpailleurs   
On n'est pas Des braillards Debout dans l'eau brouillée,   
Ni Des BRAD LAIDS ni des Bryan Débraillés   
Ni des Nettoyeurs d'or broyé, d'or noyé,   

Le brouillard DU MATIN n'est qu'une idée   
qu'éteindrait la moindre étincelle   
comme si on Etait ceux, comme si on était celles   
qui retenaient les noms de ceux qui renoncent   

"Allez sors tes mains de ma rivière !
T'es pas fait pour ça, tu...
tu sais ici une crémaillère s'est pendue..."    

Qu'on cherche des OPALE DANS LE SABLE   
DES EMERAUDES DANS LE QUARTZ   
DES RUBIS DANS LES FLAQUES   
LE BONHEUR est UNE PERLE RARE   
Qui nous fait toujours croire qu'on la cherche mal   

Une pierre précieuse quand On n'trouve que des pierres de lave...   
Pourtant on a Bien espacé  Chaque marche de l'escalier   
Mais les conduites en espalier   
Ne laissent passer Que des Roches Presse papier   

Ici Y a rien à excaver   
A part des pierres presque
précieuses...   

Et Même si au fond on est des orpailleurs   
Même si on est Des braillards Debout dans l'eau brouillée,   
Des BRAD LAIDS et des Bryan Débraillés   
des Nettoyeurs d'or broyé, d'or noyé,   
même si On n'entend plus les bruits secouant des bruyères   
même si on n'entends plus les beuglements des bétaillères    
Les bruits d'hier ont détalé dans les broussailles   
Ricoché  sur Les barrières.

On a beau détaillé le moindre corail
le moindre carat  du moindre caillou écaillé
éclaté et sorti des broyeurs...   
Le bonheur est une perle rare,   
Y a pas d'impureté dans une sphère de nacre   
Pour peu que tu le croises   
Le bonheur bleu Turquoise   
N'est jamais si bleu que tu crois   

on a beau gardé les mains au fond d'la rivière   
on sera jamais plus riche qu'hier   
Et si parfois un diamant scintille à tort   
C'est qu'la vérité est ailleurs,   
précieuse mais perdue quelque part    
ENTRE les mains d'un tailleur