Oscar des paradoxes

Jean Claude Blanc

hommage à Oscar Wilde, ce pince sans rire, ironie amère, qu'il s'adresse à lui-même; à lire absolument "les ailes du paradoxe"

Oscar des paradoxes

On lave son linge sale en famille

Et son linge propre en public

On éprouve un certain plaisir

De s'avouer, pince sans rire

Nos naturelles anomalies


L'humour, la joie, saisir au vol

Et chaque jour, en consommer

Part de passion, de volupté

De plaisanter, c'est tellement drôle

Vivre dans l'espoir d'éternité


S'aimer soi-même, est le début

D'une belle histoire d'amour sans fin

Surtout n'avoir aucun scrupule

Fuir les contraintes du quotidien


Car de se prendre trop au sérieux

Ouvre la voie aux rires, aux larmes

Faut pas envier, les prétentieux

Pris pour des cons, ça les désarme


Deux univers nous séparent

Entre ligueurs et bandes à part

Les uns actifs, compétitifs

Les autres passifs, obscurs, pensifs


Moquer les femmes, c'est les flatter

Respecter leur identité

On ne blâme bien que ceux qu'on aime

Beau théorème que ce poème...


Toutes les femmes sont rebelles

Mais se révoltent contre elles-mêmes

Car à l'image de leurs mères

Des tragédiennes, qui manquent pas d'air

Les hommes devraient moins plastronner

Piquer aux dames, leurs qualités

Dès lors qu'elles sont émancipées

Les gros bourdons, doivent s'écraser


Etre sincère, c'est tout un art

Plupart du temps, tout le monde se ment

Les vrais cocus, les faux amants

Le paradoxe, du blanc, du noir

C'est se montrer toujours constant


Dans les malheurs de nos amis

On y trouve un certain plaisir

Car à leur tour partagent nos nuits

Nos insomnies, pleines de soupirs

Désintérêt ou égoïsme

Ne pas confondre, les deux sens

je vous invite par altruisme

Le soin de faire la différence


Même ce qu'on affirme, on n'y croit pas

Suffit d'ouïr les politiques

Prédicateurs, de fous exploits

Ils anticipent leur fin tragique


J'écris des textes, rien que pour moi

A mon ego, fais la morale

Pour tester ma lucidité

Je compte mes vers, et leurs effets


Pousser plus loin, le paradoxe

c'est une drogue, de l'intox

Le philosophe, lui, a sa came

Sa tête fume le sarcasme


Quand j'ai l'humeur, un peu frivole

Je me délecte de paraboles

Le vrai, le faux, couleur de peau

Le métissage, quel beau tableau...


Les sentencieux, me font sourire

«Tribunaux des flagrants délires»

Faire la leçon aux imbéciles

On y retrouve, nos propres tics


Dans l'ironie, plus de soucis

On communie, sans Jésus Christ

Par allusions interposées

On se disculpe de nos péchés


Sincérité, autre mot magique

Mais difficile à professer

Quand à son cœur, on fait la nique

Comment peut-on encore s'y fier


Pas prendre la vie trop au sérieux

De toute façon, pareille issue

Qu'on soit mendiant ou valeureux

Nous finiront, bouffés tout cru

Facile conseil, quand on est vieux...


A Oscar Wilde, ce grand seigneur

Qu'avait l'esprit, d'un faux rieur

En apparence, sans opinion

Se fend seulement de citations

Mais pour charrier, ses vraies blessures

Pudiques satires, de bonne augure JC Blanc juin 2014 (merci M. Oscar Wilde)

  • L'hommage est réussi puisque je compte bien lire Les ailes du paradoxe après ça!

    · Il y a presque 10 ans ·
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    lucastissier

  • "J'écris des textes, rien que pour moi, à mon égo ,fais la morale, pour tester ma lucidité"
    Ce poème c'est l'histoire de ma vie c'est incroyable, je me retrouve dans chaque ligne, j'aurais aimé avoir les capacités de l'écrire. Je m'incline devant ce poème grandiose...

    · Il y a presque 10 ans ·
    Img 4321

    lucastissier

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