Oseriez-vous prendre la route des désirs perdus?

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EPISODE 1 : LES DISPARUS DE NEMOURS


-           Là ! A droite ! Tourne vite ! Hurla ma grand-mère.

Je ne réfléchis pas ! J’obtempérais !  Une fraction de seconde plus tard, je couchais un des plots verts délimitant les 2 voies en mordant allègrement sur les bandes d’arrêt d’urgence et je m’engouffrais sur cette bretelle d’autoroute que je ne connaissais pas.

Que ma grand-mère qui n’a jamais conduit,  puisse connaitre aussi bien cette portion de route ne m’étonna même pas.  Après tout, c’était sa région ! Je replongeais, captivée, dans l’émission de radio-autoroute qui pour une fois avait trouvé un thème intéressant : la disparition récente sur l’autoroute A 6 de 2 véhicules de tourisme.

Une speakerine à la voie métallique et chaleureuse poursuivait son interrogatoire de l’inspecteur chargé de l’enquête:

-           Alors, inspecteur Philibert, que savons-nous de ces 2 mystérieuses disparitions ?

-           Tout d’abord, je voudrais préciser à tous nos auditeurs que rien jusqu’à présent ne permet de relier entre elles ces deux affaires.

-           Avouez tout de même, inspecteur Philibert,  que certains faits que vous me confiez avant l’émission sont plus que troublants ! lança la journaliste.

-           Hum ! Hum ! Déglutit-il bruyamment.  Non !  Mademoiselle Saint-Clair, je ne vous permettrais pas d’induire en erreurs les personnes qui nous écoutent pour augmenter votre audience !  

-           Certes, certes ! Nous apprécions tous votre impartialité, Inspecteur Philibert. Dites nous tout !

-           Voici les faits : Première affaire, dans la nuit du 21 au 22 juin, une berline familiale de type  Citroën C4 Picasso vert foncée avec à son bord une famille de 4 personnes dont 2 enfant de 10 et 6 ans et leurs parents a disparu probablement aux environs de Nemours. La disparition nous a d’abord été signalée par la grand-mère des enfants qu’ils devaient rejoindre à Dijon pour passer 15 jours de vacances dans le sud.

-           Y-aurait il des raisons de supposer que l’un des parents puisse en avoir assez des vacances avec sa mère ou plutôt belle-mère comme c’est parfois le cas ? Insinua, mielleuse et perfide, Mademoiselle Saint-clair.

-           Ah ! Ah ! fit l’inspecteur Philibert, sans qu’on puisse définir s’il s’agissait d’une ébauche de rire ou d’un pur raclement de gorge. Vous pensez bien que ce fut une de nos premières hypothèses !  D’ailleurs, que la dame en question nous excuse, celle-ci reste parmi les éventualités à prendre en considération. Cependant, d’autres faits nous incitent à explorer d’autres pistes…. »

La joute verbale continuait sur le même ton, sérieux pour l’un, séducteur et badin pour l’autre ; l’inspecteur Philibert manqua plusieurs fois d’avaler sa langue, mais ça ne lui coupa pas le sifflet. Je les imaginais tous deux, lui ours bourru et moustachu à l’âge indéfini, elle buste de robot androïde sur un socle à roulettes : ils faisaient dans mon imagination un détonnant mélange !

L’autoroute s’étendait à perte de vue, nulle colline, nul tournant ne venant cacher la perspective. Curieusement, il n’y avait vraiment personne. Je souris en passant sous le panneau bleu aux lettres blanches A 666. Bonne imitation ! Pensais-je, mais canular plutôt éculé ! Rarement dans ma vie, j’avais emprunté de route aussi rectiligne, préférant toujours au propre comme au figuré les chemins de traverses. Quelle aurait été ma vie si j’avais poursuivi une route semblable à celle-ci ?

Je pensais à ma grand-mère et à ma fille, nous étions toutes les 3 dans ma Clio, roulant en direction d’Auxerre ;  ma grand-mère avait souhaité revoir sa région natale avant d’entrer en maison de retraite et j’avais proposé de l’accompagner. Je revenais en France dans des conditions très particulières. Après 10 ans passés à l’étranger,  j’avais cette envie de me rapprocher des miens, de passer du temps avec eux, de replonger dans mes racines, avant qu’il ne soit trop tard.

Quand on part longtemps, on n’oublie pas les gens, mais c’est parfois comme si on les mettait en stand-by pour mieux s’intégrer dans une nouvelle vie, difficile à comprendre pour ceux qui restent. J’avais à chaque fois cette impression de glisser d’un monde parallèle à l’autre sans jamais vraiment retrouver celui que j’avais laissé en partant.

 Ma fille Mélusine dormait sur la banquette arrière. A cinq ans, elle avait déjà pris tous les transports inimaginables, fait le grand écart plusieurs fois entre la France et Madagascar, s’adaptant à tout avec le sourire. Toujours, quand nous quittions un monde, je lui disais que nous y reviendrions. Aujourd’hui, c’était différent, je savais que je ne retournerais jamais à Madagascar, et surtout je ne savais pas si ma fille reverrait un jour son père. Qu’avais-je-fait ? Qu’avions-nous fait ? Que comprenait-elle de la situation ?

A la radio, l’émission se terminait par quelques conseils avisés : ne pas quitter l’autoroute, et préférer aux aires de repos parfois désertes, celles avec une station-service.  Je cru entendre aussi qu’il ne fallait pas oublier de boire ces infects cafés à 2 Euros, mais ce n’était que mauvais esprit  de ma part.

En passant  devant un nouveau panneau A 666, je ne pu réprimer un frisson, je repensais à ces 2 voitures disparues sans qu’aucune caméra de surveillance d’aucun péage ne les ait enregistrées. A 666, je n’avais jamais entendu parler de cette autoroute auparavant. Etait-ce une simple farce ou existait-elle vraiment ? Pourquoi ne pas avoir appelé cette déviation de l’A 6, A 6a, A 6b, ou même A 6z, si les autres lettres étaient déjà prises ? Quel esprit tortueux avait pu nommer ainsi cette route ? J’étais sur l’A 666 ! A 666, les 3 chiffres du diable pour les farceurs, les superstitieux, les sataniques et  les fous capable de sacrifier ou découper en morceaux leurs semblables. Je n’étais pas de nature trouillarde, mais devenir mère change la donne, on se préoccupe toujours de cette petite vie si importante et d’apparence si fragile. Je regrettais d’avoir quitté  si vite l’A6,  j’aurais bien aimé m’arrêter au Resto-Arche de Nemours, cette immense  station-service construite au-dessus des voies. Quand j’étais petite, j’adorais regarder les lumières blanches et rouges des voitures filant en dessous. Trente ans après, j’aurais pu offrir facilement ce divertissement à ma fille qui ne manquerait pas de se réveiller bientôt pour faire pipi et manger ; Mélusine avait un appétit d’ogre. L’autoroute toujours rectiligne toujours déserte renforçait ce léger sentiment d’oppression. J’allai devoir bientôt m’arrêter mais où ?

Soudain, je la vis ! Là ! Devant moi ! Comment ne l’avais-je pas aperçue plus tôt, sur cette route si droite ? Perdue dans mes pensées, je n’avais pas vu la solution arriver. Le grand resto-arche de Nemours se dressait à quelques centaines de mètres devant nous, orange criard et marron comme dans mes souvenirs d’enfance. Mirage ? Il semblait bien réel et c’est soulagée, que je me dirigeais vers le parking et me garait à proximité de l’entrée. A l’intérieur, rien n’avait changé, les journaux et les cafés en bas, puis l’escalier pour monter au restaurant suspendu d’où l’on pouvait rejoindre les voies en sens inverses. Un nostalgique des années 70 avait dû se  charger de la nouvelle décoration car j’y retrouvais les vieux fauteuils en sky marron et les suspensions oranges d’une époque révolue.

M’autorisant un petit plaisir égoïste avant le repas, je laissais Mamy à la vessie peu extensible gérer ma fille et ses envies de pipi pour me diriger vers le kiosque à journaux. J’ai toujours adoré feuilleter les magazines féminins,  leurs régimes et leurs tests de l’été : «  Jusqu’où iriez-vous par Amour ? Comment savoir qu’un homme vous aime ? » Cette fois-ci, cela ne me fit pas sourire ! Je refermais rapidement Biba avant d’éclater en sanglot dans les rayons. J’avais tellement essayé ces derniers temps d’enterrer tout ça, mes pensées, mon passé, recommencer encore et encore à 40 ans une nouvelle vie ! Oublier ! S’abrutir dans le travail, bien sûr  je savais faire, mais rayer de ma vie le père de ma fille, et le rayer de la sienne par la même occasion, avais-je le droit de faire ça ? Comment en étions-nous arrivés là ? Et pourtant, avais-je d’autres solutions ? Aujourd’hui, je fuyais ! Je fuyais un homme violent capable du pire. Même si ma mémoire avait encore du mal à le percevoir comme tel, je revoyais sans cesse sa colère et ses yeux injectés de sang quand il était revenu le fusil de chasse sous-marine à la main !

-                Maman, maman ! Tu peux m’aider ! Le bouton, j’arrive pas ! C’est trop dur ! 

 La voix de ma fille, comme toujours, me ramena au présent. Mais où était Mamy ?

-           Mais, ma chérie, il fallait attendre Mamy Bé, tu sais bien qu’elle est très âgée, elle prend son temps. Allons la retrouver ! Elle va s’inquiéter si elle ne te voit pas en sortant des toilettes.

-           Non ! Y a pus personne ! me répondit-elle.

Mon sang bouillait dans mes veines comme à chaque fois que quelque chose pouvait menacer ma petite chérie. Moi, qui lui faisais confiance, laisser ma fille trainer seule dans une station-service ! Oh ! Celle là, elle allait m’entendre ! Nous montâmes rapidement les marches. Les toilettes étaient vides ! Nous redescendîmes aux journaux ! Personne ! Remontâmes au restaurant en courant, toujours personne !

Pendant des heures, nous avons traversé le restoroute en large, en travers ; nous sommes redescendus de l’autre côté ; nous avons alerté le personnel de la station ; celui-ci a alerté la police et la gendarmerie.  Rien ! Personne ! Toujours personne ! Où était-elle ? Aucune trace,  aucun indice du passage de ma grand-mère ! Cette station était immense, elle donnait sur les 2 sens de l’autoroute.

Je m’en voulais de l’avoir laissé seule, une femme de 87 ans ! Pourtant, elle ne s’était jamais perdue auparavant. Non ! Comme je l’avais  répété maintes et maintes fois aux serveurs, aux responsables,  puis aux flics, elle ne perdait pas du tout la tête. Avait-elle pu se tromper et partir de l’autre côté ? Bien sûr, des personnes plus jeunes se trompaient tous les jours.  Mais ensuite, elle ne serait pas partie volontairement dans n’importe quelle voiture.

Je repensais à l’émission que j’avais écoutée cette après-midi, aux autres disparitions. Non, ce n’était pas possible, pas ma grand-mère ! Qui aurait pu faire ça ? Ma tête tourbillonnait. Je continuais de répondre aux questions, mais je n’étais plus présente. Partir ! Quitter ce lieu de mon enfance où je m’étais senti tellement en sécurité que j’en avais oublié d’être prudente. Je ne cessais de me faire des reproches, « et si… »,  « Si je ne l’avais pas laissé seule avec ma fille »,  « Si je les avais accompagné aux toilettes », mais cela ne servait à rien.

Comment avais-je pu être aussi insouciante dans les circonstances actuelles ? Et si c’était lui ? Lui, le père de ma fille ? Aurait-il pu déjà me retrouver ? J’avais été prudente, n’utilisant jamais ni  ancien téléphone, ni e-mail, ni carte bleue, mais il savait tellement de choses sur moi ; il savait que je chercherais à revoir ma grand-mère ;  il la connaissait ; nous avions été ensemble la voir à la naissance de Mélusine ; il connaissait aussi sa région. Pourrait-il vraiment s’en prendre à l’arrière-grand-mère de sa fille ? Oui ! Les derniers évènements me l’avaient appris : un déchainement de violence simplement parce que j’avais enfin gagné un concours d’écriture et m’apprêtait à publier ma première nouvelle !

Que faire ? Rester là et attendre ? Tout raconter à la police ?  Il y avait aussi les autres disparitions …

Elle finirait bien par réapparaître ! J’essayais de m’en persuader et n’osais envisager d’autres possibilités.

J’avais la chair de poule alors qu’on était en plein mois de juillet, de fines gouttelettes de sueurs commençaient à perler à la racine de mes cheveux, je sentais une onde glacée monter de mes entrailles, la peur était là, même si je ne cédais pas à la panique et gardais un calme apparent qui surprenait les forces de l’ordre qui se relayaient pour m’interroger. Que dire ? Que raconter ?

Encore une fois, ma petite chérie me tira de ma douleur

-          J’ai faim !  

Je m’apprêtais à lui expliquer que son arrière-grand-mère avait disparu, que nous allions la rechercher ainsi que la police. Je commençais à chercher mes mots. Comment expliquer cela à une enfant de 5 ans ? Elle me coupa net dans mes tergiversations.

-            Peut-être que Mamy Bé est rentrée chez elle, dit-elle tout simplement.

J’étais si fatiguée ! J’avais tellement besoin de me raccrocher à quelque chose ! Oui, peut-être que Mamy Bé était rentrée seule chez elle  après tout, même si je ne voyais pas trop comment elle aurait pu faire. Peut-être avait-elle rencontré un ancien voisin qui lui avait proposé de l’accompagner, mais jamais elle n’aurait laissé seule Mélusine, elle nous aurait forcément prévenues.

Chez elle ? Rentrer chez elle ? Mais où ? Comment avouer que je ne savais pas vraiment où ma grand-mère était censée habiter. La maison où elle avait toujours vécu avait été vendue. Elle avait passé les 9 derniers mois d’hôpitaux en maison de convalescence, testé les services de neurologie, gériatrie, puis l’orthopédie et un centre de rééducation après une brève tentative de vivre chez ma mère où elle s’était cassé le col du fémur. Elle venait d’obtenir une place en maison de retraite, mais même si elle s’y était résignée, je doutais qu’elle considérait vraiment ce lieu comme sa nouvelle et probablement dernière résidence. Je frissonnais davantage en songeant à l’avenir que nous réservions à Mamy Bé après ce dernier pèlerinage vers les lieux de sa vie.  Voilà comment finissaient nos vieux, croupissant tous ensemble loin des leurs, loin de ce qu’ils aimaient, mais bien protégés, sécurisés par les 4 murs et le personnel d’une maison de retraite. On n’était jamais trop prudent, si jamais ils se mettaient à prendre trop de risques ou mourraient avant l’heure. Je savais, j’étais complice !

Etait-il possible que ce voyage ne soit pour elle qu’un prétexte pour prendre la poudre d’escampette ? Je n’imaginais pas ma grand-mère toujours si calme et si gentille nous manipuler de la sorte ; ma mère disait qu’elle avait beaucoup changé ces derniers temps, mais je n’y croyais pas. Bien sûr, parmi tous les scénarios qui m’assaillaient, c’était bien celui-là que je préférais.

Quoiqu’il en soit, ma fille avait faim et moi aussi, le stress ne m’avait jamais coupé l’appétit. Nous remontions donc pour la énième fois ce maudit escalier pour tester ce self et ses steaks frites sauce tomate, j’espérais toujours la croiser au détour d’un couloir, mais il n’y avait que la masse informe de la multitude de gens que nous ne connaissions pas. Nous prîmes rapidement ce déjeuner sans saveur si ce n’est l’amertume et l’angoisse d’avoir peut-être perdu un être cher. Mélusine décréta qu’elle n’aimait pas les voitures et s’assit dos à la route, tandis que je tentais en vain de dévisager chaque fourmis grouillant en bas des deux cotés des voies espérant y reconnaitre les traits familiers de Mamy Bé.

Quand nous eûmes fini de manger, plusieurs heures s’étaient écoulées depuis que j’avais garé la Clio sur le parking. Je savais instinctivement que d’une façon ou d’une autre, ma grand-mère n’était plus ici. J’avais besoin d’air.  Je suffoquais à force de respirer cet air vicié de pots d’échappement, il fallait que je m’éclipse discrètement. Ce ne fut pas trop difficile ! Nous descendîmes sur le parking : personne ne nous suivit. Je m’assis au volant, démarrais et enclenchais la première vitesse : aucune réaction des forces de l’ordre.  Après tous les interrogatoires que j’avais subis, j’étais redevenue une anonyme  et j’aimais ça ! Je me dirigeais vers la voie d’accélération pour rejoindre les voies rapides. Je serrais les fesses en passant devant le barrage des gendarmes, je reconnu une des jeunes recrues qui m’avaient interrogée quelques heures plus tôt, mais elle ne me vit même pas, focalisée uniquement sur la recherche d’une personne âgée. Quelle efficacité ce barrage ! Scruter les manquements des autres pour oublier la triste vérité : ma grand-mère avait bel et bien disparu !

Où aller ? Je ne voulais pas rentrer sur Paris, pas sans elle ! Nous roulions sans but en direction d’Auxerre ! L’idée de ce pèlerinage dans sa région me paraissait tout aussi absurde sans elle. Pourtant, c’est dans là que nous menait cette autoroute. Je ne voulais pas prendre de décision. Je filais à 130 à l’heure tout droit, toujours tout droit ! Mes membres conduisaient seuls, le pied bloqué sur l’accélérateur, les mains figées sur le volant.    

A Joigny, pourtant, sans l’avoir prémédité, je sortis ! Etait-ce l’ancienne habitude qui reprit le dessus ?  Je l’ignorais, mais je me sentais muée par un souffle mystérieux.  Je savais désormais que je prenais la direction de son village. Après tout, puisque nous étions là, autant faire découvrir à ma fille la terre qui avait nourri pendant plusieurs générations nos ancêtres, la Clio serpentait donc à travers les champs de blés et de colza. J’errais entre les différents hameaux. Je n’osais revoir la maison où j’avais appris à faire du vélo, à fabriquer des arcs en baguette de noisetiers, où j’avais dépassé ma peur des oies, adopté à chaque vacances de nouveaux lapins, nourris les poules et les moutons ; elle avait du tellement changer. En tout cas, c’était ce qu’avait dit ma tante à ma mère, car je n’étais jamais revenu dans la région depuis la mort de mon grand-père et la vente.

A force de tourner autour la ferme familiale, je me retrouvai soudain devant ! La grille était ouverte ; il n’y avait toujours pas de sonnette !  Avant toute réflexion, mes pas crissaient déjà sur les gravillons.  Je distinguais dans le fond de la cour le grand bâtiment comprenant habitation et dépendances, j’essayais de percevoir les bruits d’une occupation humaine. J’étais parvenue à la porte, scrutant à travers la vitre en verre sablée, quand elle s’ouvrit brusquement. Depuis combien de temps étais-je observée ? Heureusement, Mélusine était restée dans la voiture.

Ce que je vis me coupa le souffle ! Etait-ce-elle ?

La femme qui venait de m’ouvrir la porte ressemblait trait pour trait  à ma grand-mère ! Pourtant, je savais pertinemment que ce n’était pas elle. Ses cheveux blancs et longs n’auraient pas pu pousser si vite, et Mamy Bé, refusant de vieillir, se teintait toujours les cheveux ; mais c’était surtout ses yeux qui étaient différents, pas leur couleur absolument identique, mais leur éclat à la fois si vifs et presque durs, déterminés.

-          Entre ! dit-elle. Ça fait longtemps que je t’attendais !

ARTICULATION DES 10 EPISODES :

EPISODE 1 : Les disparus de Nemours

Fuyant le père de sa fille, Valéria empreinte l’autoroute A 666 avec celle-ci, âgée de 5  ans et sa grand-mère qui souhaite revoir  sa région natale. Au resto-Arche de Nemours, Mamy Bé disparait. C’est la 3ème disparition dans les environs. Valéria se rend tout de même à la porte de leur ancienne maison de famille qui a été vendue. Une vielle femme qui ressemble à sa grand-mère lui ouvre sa porte : « Viens, je t’attendais » lui dit-elle.

EPISODE 2 : Lettres de Cœur

La vieille femme mystérieuse répond à toutes les questions de Valéria  par un énigmatique sourire et lui fait signe de se taire. Elle lui remet une petite malle en cuir contenant une ancienne correspondance de sa grand-mère. Une lettre surtout attire son attention, récente, elle se termine par « Oserions-nous prendre la route des désirs perdus ?

EPISODE 3 : Effacée !!!

Valéria rentre chez elle en région parisienne. Stupeur, une autre femme occupe son appartement ! Elle contacte l’agence d’intérim qui l’emploie régulièrement, son dossier de candidature a disparu, et la directrice qui la connait bien a eu un grave accident de voiture. Pour finir, elle appelle sa mère, celle-ci lui raccroche au nez.

 EPISODE 4 : Chevalier Philibert ; « à votre service Madame ! »

L’inspecteur Philibert, chargé de l’enquête des disparus et Valéria se rencontrent. Entre eux, l’attirance est immédiate. Elle lui raconte tout ou presque. Bien sûr, il la prend pour une cinglée, détail  qui l’aimante passionnément. Ils décident de collaborer.

EPISODE 5 : L’autoroute des désirs perdus

Aiguillée par l’inspecteur Philibert, Valéria découvre une « association »  censée « aider les gens à retrouver leur vie d’origine ». Elle fait semblant d’être intéressée et les rencontre. Est-il possible que sa grand-mère ait pu y adhérer volontairement ?  Pour y retrouver quoi ? Ou qui ? Et elle, Valéria, que changerait-elle dans sa vie, si elle en avait la possibilité ?

EPISODE 6 : Boom !

Le lendemain, Valéria et sa fille Mélusine prennent leurs petits déjeuners dans un café, quand celui-ci est la proie d’un forcené qui tire sur tout ce qui bouge. Elles s’en sortent grâce à un inconnu qui se jette sur elles pour les protéger.  L’étau se resserre autour d’elles.   Qui gênent-elles autant ?

EPISODE 7 : « Attention à toi ! »

Mélusine voit son père Josua partout. Désir ou réalité ?  Valéria essaie de renouer avec sa mère pour mettre sa fille à l’abri, mais elle est rejetée une nouvelle fois.

EPISODE 8 : « Mes ouailles, venez à moi ! »

Désorientée, elle commence à perdre vraiment pieds. Est-elle folle ? Elle recontacte « l’association » pour changer de vie.

EPISODE 9 : Combat de coq

L’inspecteur Philibert et Josua s’affrontent pour Valéria qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Mais quelles sont leurs véritables intentions ?

EPISODE 10 : Happy end ???

Les fils emmêlés un à un se dénouent.

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