Ouroboros
damian
Une frêle main blanche qui m'enserre la gorge
Un murmure à l'oreille, frémissant de ténèbres
Un étrange battement, lent comme un chant funèbre
Un froid baisé de mort brulant comme une forge
Carmin sur lèvres pâles où perle le nectar
La divine ambroisie de cette apparition
Dans ses pupilles brillent mils éclats de passion
Perdus derrières les voiles de sinistres cauchemars
La peau couleur de nacre se ravive, s'éclaire
Grisé par sa chaleur l'ombre se fait plus tendre
Elle effleure de ses griffes l'hôte qu'elle vient de prendre
Pour gouter un peu plus au souffle d'une chimère
Sous la douce caresse un autre se dessine
Mon être s'abandonne, change, remodelé
Les chairs se dissolvent, telle une mue fripée
Révélant une nature qui effraie et fascine
Comme le papillon attiré par la flamme
L'étrange visiteuse se sent bientôt happée
Son essence se mêle à l'esprit révélé
Mort et vie se font face, fusionnent en une seule âme
Bientôt se désagrègent leurs deux identités
Les deux ne font plus qu'un, feu et glace, cendres et chair
Leurs énergies réveillent l'entité millénaire
Scindée en deux fragments par un serment brisé
Alors que resplendit l'astre couleur d'argent
Le songe disparait, emporté par la nuit
L'étreinte sur mon cou soudain s'évanouie
Le spectre rassasié regagne le néant.
l'étreinte éreinte
· Il y a presque 13 ans ·walter-ego