Oxygéne noir

trancecris

Je vis sous terre, compressé, comprimé, rassuré et droit, empli de haine, brûlant de ne pouvoir replanter l'absinthe, les veines hurlantes et noires, implosant et vibrant, des papillons nucléaires et blêmes au creux de ma bouche livide et calme.
Avalant des coquilles vides, abandonnant les messages de vie qu'elles portaient,attirés par les sommeils cosmiques, errant dans les contrées oppressantes des boites ternes que je pleure.
Je me balance, je tangue et brule...amplifiant chaque mouvement de mon propre poids, touchant presque du doigt les nappes d'essence qui me portent, embrasement lumineux.
Me glissant sous terre, respirant déjà les racines des fleurs, la poitrine calme et décharnée, danse immobile et vaine, rêvant de mouvements millimétriques, traquant les centimètres qui me séparent du sol.
Cosmos au caveau, troquant les étoiles contre la moisissure, respirant la moiteur de nos contraintes, m'étourdissant du manque d’oxygène.
Quelle est donc ce trouble qui me tient prisonnier au sol ? buvant du napalm, me nourrissant de larmes perdues, pactisant avec le noir, attendant que les lames de rasoirs déchirent mon âme.
Je baise la vie, doucement, pénétrant les corps qu'elle me donne, les yeux clos pour ne pas devenir fou, des soubresauts cardiaques en moi.

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