Pagode volante ( 1-2-3-4 )

David Le Borgne

En alpaguant les alcoves astrales

Au volant de ma pagode spatiale

J'ouvrais une flasque d'alcool

Ce dopage insolent est banal

Hissant bien haut le drapeau

Bien que plus sale qu'une peau d'âne

Je criais : « santé matelot »

Quand la mer se dressait en dos d'âne

Et à chaque fois je lui pardonne,

Car ses remous sont ma pommade

Elle a commis plus de meurtre qu'Al Capone

Mais son étreinte est la plus riche accolade

Je le sens dans ma colonne

Ses colères sont adorables

Quand je me laisse dériver en Pologne

C'est pour danser une polka solaire

On me revêt d'une polaire

D'une once d'eau de cologne

C'est l'honneur fait aux nomades

Dans ces contrées d'émeraude

Car nous sommes les monades

Qui convertîmes l'océan de nos Laudes

Et comme dis leur adage

Respecte celui qui rôde

Offre lui des coffres d'Agathe

De nacre et d'or

Si tu ne veux pas qu'il t'attaque

Il faut qu'une alliance se forge

Alors nous scellerons un pacte

En se serrant par la gorge

Et en dansant le Kathak

A la lueur d'une seule torche


2

Après ce genre de sacre

Il faut boire une liqueur d'écorce

Pour apprécier davantage les farces

Que notre vue écorche

Puis quand le butin s'efface

Reprendre la barre du drakkar

Du viking j'ai l'étoffe

Sauf que je manie une pagode

Mon compas c'est le Yi-king

Il n'a jamais été avare en cap

Ni ne rechigne à part en traque

D'un apparat tant mystique qu'inapte

Que gardent cent mastoc eunuques

Mieux que les portes d'Ithaque

C'est la plus fine stratégie qu'ils décuplent

Cela rend les assiégeant plus irritables

Qu'un érudit

Moi c'est dans les dénivelés huppés

Que j'irradie

Car le sol est trop friable


3


Du moins l'est-il en Asie

Mais je les accable

Car j'ai compris

Que je ne trouverais de calme

De répit

Qu'en autarcie

L'épiderme glabre

J'ai prier pour que mes racines

S'implantent là

Dans l'exosphère

Ou je m'assigne

A exercer l'austère

Rythme de croisière

Devant ses seins plein de talent

Ses sens plats presque absents

Je préparais les cents plats

A la lisière de l'isthme

Egaré par delà les calanques

Ce bout de terre se grime

Dans l'âtre

De celui qui prime

Rentrer dans son antre

C'est se résoudre à y commettre un crime

Cela me hante mais dansons

Car déjà l'idée se dessine


4


Faites quérir l'échanson

Pour lequel j'ai la plus haute estime

Qu'il me serve la doyenne des boissons

Tandis que d'une venimeuse résine

J'enduis ma lance longue

Je moyenne à foison

Pour qu'ainsi exhument tous les signes

Tous ceux qui me répugnent sont si

Loin de mon octogonale masure

Que je jamais je ne trépigne

Y compris lorsqu'une cassure atone

S'adonne à la valse à mes cotés dans l'azur

Je ne cille que devant les allures des baronnes

Il y en eu bien une qui rusa

S'étant affublé en chatonne

Il était d'usage

Que je la reçusses en madone

Evidemment elle m'usa

Plus qu'elle ne m'amusa

En me fichant des calottes

Quand j'avais le nez dans sa lucarne

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