Paix en forêt

La journée s'achève tandis que les bords de Loire dansent, désireux, sous la caresse d'un vent d'automne. Quelques oiseaux piaillent au loin, le bruissement des feuilles chantent leur ode à la lune. Des pierres un peu glissantes, mais je les connais bien, pour les avoir parcourues maintes et maintes fois, seule, apaisée. En pleine ville et pourtant ce ne sont qu'ornements naturels qui s'offrent à ma vue. Un monde, à quelques mètres du béton, qui demeure préservé, majestueux, offert à quiconque deignerait tourner les yeux vers lui. Assise, de la musique chantant à mon oreille, je regarde... longuemment, inlassablement. Pour un peu je me croirais revenue à une époque où les valeurs comptaient encore.

Le temps s'assombrit. Je me relève, et continue ma marche vers l'île installée sur la loire, déambulant entre ses arbres, appréciant la beauté du décor de lierre qui s'offre à mes yeux. Priant pour que jamais, ce temple sacré fait de lierre et de roche ne soit assailli par l'intrus moderne, je ne peux que m'ennivrer du parfum flottant d'écorce et de verdure.

La nuit pointe à l'horizon et malheureusement je dois rentrer. Mais cette promenade, bien souvent improvisée, me laisse affronter le béton avec sourire et rêverie. Car demain, j'y retournerai, j'y ressentirai à nouveau l'apaisement, qui sait, peut être irai-je avec quelques amis qui, bercés par le paganisme, sauront apprécier la nature en pleine ville tout autant que moi...

De la forêt je puise ma vie, de ses roches j'adopte la force, de ses eaux je savoure la danse.