Papillon
bleuelectrique
Papillon, mon beau papillon
Toi qui ne m'appartiens pas, toi qui n'appartiens à personne.
Toi qui me souris, et pourtant je ne suis qu'étrangère.
Je viens ici sans but, j'erre, et tu m'accueilles en ton nid.
Toi, mon papillon de pluie, tu me fais rire, tu me fais vibrer.
Je me frotte à tes cheveux épais, m'emmêle dans tes boucles.
Et tu souris, tu me souris sans cesse, à moi, et à mon étourderie.
Papillon de jour, papillon de vie.
Je ne me souviens plus très bien. Lequel est lui, lequel est il ?
Il m'éblouie, m'appréhende, lui fait comme si.
Comme si j'étais déjà partie.
Je suis amère, mais il prend mon pied et s'enfuit avec ma mémoire.
Je voudrais écrire son histoire,
Mais que sais-je de ses nuits ?
Il m'a troublé, lui fait comme si.
Comme si la porte était restée fermée.
Mais j'en ris !
Je ne suis plus qu'une fine tranche de papier,
Et je me glisse sous les gongs.
Je tourne en rond.
Lentement, je m'immisce dans leur bouche.
J'écoute leur silence,
Il me touche.
Il parle, lui crie. Mes yeux clignent, je suis bouche bée.
Lui fait comme si.
Lui joue le jeu, et l'apprenti. Il mène la danse, et lui s'ennuie.
Je ne vois qu'il.
Et qu'il est grand ! A pas de loup, je cherche mon lit.
Lui s'est déjà couché.
Il n'est pas là, mais il est temps d'y aller.
Je les regarde. Il ferme la porte sur mes regrets.
Il m'appelle, je fais comme si.
Je m'éloigne, mais le poursuit.
Il n'est plus là. Je serre les dents, retiens un cri.
Il me poursuit, me dévore, il est comme si...
Comme si j'avais perdu le sens des choses.
Comme une gorgée d'absinthe, si j'ose,
Comme un feu d'artifices, mais sans artifices.
Oui, comme un chemin de printemps.
C'est ça. Comme le luxe sans le vice,
Juste la beauté d'un instant.
Juste la beauté d'une île, et lui qui disparaît, avec le temps.
Comme un papillon dans le vent,
Comme un papillon...