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Papillon
Maxime Arlot
Sur ce coquelicot que la brise fléchit,
Un papillon fragile aux ailes de satin
S’est posé doucement; d’un mouvement soudain,
J’ai saisi l’animal palpitant et transi.
Dans ma main bienveillante et chaude il s’est blotti
Puis il s’en est allé, gracieux, vers son destin,
En laissant sur ma peau, fantasque magicien,
Une empreinte dorée lentement affadie.
Ainsi j’ai retenu ton cœur aventureux
Avant qu’il ne s’envole un jour vers d’autres cieux,
Déposant sur mon âme une trace irisée.
Mais le Temps qui se plaît à nous rendre amnésiques
Efface peu à peu ce que tu as semé,
Et la vie continue, douceâtre et nostalgique.