Papoter autour des Monologues du Vagin

Le Bruit Et La Harpie

C’est reparti pour une nouvelle programmation des Monologues du Vagin ! La 10ème saison, rien que ça. La raison de ce succès ? La thérapie gratuite par la sincérité des mots.

Écrit par Eve Ensler en 1996, ce spectacle s’est imposé comme la pièce de théâtre féministe par excellence. Au placard le “Deuxième sexe” de Simone de Beauvoir, du moins pour quelques temps, on mise depuis plus de dix ans sur “Les Monologues du Vagin“. Devenu un classique, la pièce a créé un genre de toutes pièces où femme, théâtre et confessions s’associent avec un naturel désarmant.

Pendant une heure et demie, le corps et la sexualité de la femme sont décortiqués, avec une liberté de ton déroutante. Tout y passe, les moments de plaisir comme les souffrances infligées aux femmes. Même si cette idée me dérange, je dois reconnaître que j ‘ai été un peu estomaquée, voire gênée, en voyant “Les Monologues du Vagin” pour la première fois. J’avais l’impression de revoir cet épisode de Friends où Chandler se retrouve tout seul à une représentation, au premier rang, à devoir écouter une femme parlait de ses angoisses et problèmes féminins, comme l’arrivée de ses premières règles. Argh.

La première surprise passe rapidement et on se plait à évoluer dans notre “vraie” peau de fille où rien de ce que l’on pourra dire ne choquera ou ne portera atteinte à notre “dignité de princesse constante et forcée”. Le pied total.

Sans être une Chienne de garde, il faut bien avouer que  les femmes sont élevées dans une société d’hommes, et en viennent naturellement à accepter les rôles et images auxquels on les cantonne. Comme le prouve la petite ironie disgracieuse d’un commentateur au JT de France 2 voilà deux jours : “Le repassage est l’activité détestée des français…enfin…des Françaises !” Ben tiens.

Une étude réalisée en décembre mettait en évidence la répartition des tâches ménagères au sein du foyer et, je vous le donne en mille, ce sont les femmes qui triment le plus. Les “Monologues du Vagin” décomplexe toutes les spectatrices les plus coincées et vient donner un coup de pied dans la fourmilière machiste. Ce qui est finalement presque inquiétant, c’est que ça marche toujours autant, 14 ans après sa création…

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