Paradis sous.

Christophe Hulé

- Et comment tu t'appelles ?

- Blanche.

- Non je veux dire avant d'arriver ici.

- Blanche, j'ai vécu au Moyen-Âge.

- La vache !

- Plaît-il ?

- Non, c'est une expression de mon époque, tu devais alors dire « diantre », ou que sais-je ?

- Pas d'offense, tu viens d'arriver alors ?

- Oui, et je n'en reviens pas.

- J'ai connu ça moi aussi.

- Tu as l'air d'une Déesse, jamais vu ça, même sur Tik Tok.

- Et toi tu as l'air d'un Dieu, c'est un peu le principe ici-haut.

- Merde, euh pardon, je ne connais pas l'équivalent moyenâgeux.

Et tu fais quoi depuis des siècles ?

- Comme il n'y a pas de sommeil ici, je reconnais que cette question est essentielle, l'éternité est un fardeau, mais je préfère ne pas y penser.

- Putain !

- Pas d'offense, j'ai compris que le langage a évolué.

- Oui mais pas dans le bon sens hélas, mais c'est un vaste sujet.

- C'est pas le temps qui nous manque.

- Bordel c'est ça le Paradis ?

- Oui mon cher, et si je ne conviens pas tu peux me faire disparaître et aller voir ailleurs.

- C'est flippant, on n'a jamais eu le choix, ça me fait peur.

- D'ici quelques siècles terriens rien ne te fera plus peur.

- Comment on s'occupe ici, c'est le grand vide sidéral.

- Tu plantes le décor à ta convenance et tu y mets qui tu veux.

- Bordel, c'est comme un jeu virtuel !

- Je n'ai pas compris.

- C'est normal, j'ai vécu, plus ou moins bien, au XXIème siècle, mais toi je te veux dans mon monde, je sens qu'avec toi l'éternité passera très vite.


- Alors il semble sortir du coma, c'est presque un miracle. Je vous laisse contacter la famille.

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