"Parce que nous sommes humains, nous croyons en l'Humanité."

    Ne perdons pas espoir ma chère Boubou, ne perdons pas espoir. Ne désespérons pas, ne désespérons pas, c'est ce que ces malades attendent de nous. Tout montre que le monde va mal, mais attends, moi je refuse de perdre espoir. Je suis trop forte pour eux, tu es trop forte pour eux, les tiens sont trop forts pour eux, nous sommes trop forts pour eux.

   Manque plus qu'on étudie notre langue à la façon dont moi j'étudie tant bien que mal le latin. Mon Dieu, putain, ce que ces futurs élèves ne nous comprendrons pas -et qu'est-ce qu'ils se moquerons de nous, par la même occasion-!

    On est juste en crise, on se relèvera. Et puis de toute façon nous ne sommes pas à genoux. Nous n'irons pas direct là où je pense -contrairement à eux-, non parce que nous sommes humains, nous croyons en l'Humanité. Même si parfois on perd espoir.

 Mais putain, moi je me dis qu'on apprend de si belles choses en français -Rimbaud est si rambaldien-, qu'on rigole tellement en Histoire -Ah, ce sacré égocentrique de Louis XIV- et puis qu'on se moque tellement des philosophes en philo -la prof en est pour quelque chose-. C'est bon, c'est bon, merde, c'est mon pays, c'est le tien aussi. Moi je ne suis pas du pays où sont nés mes parents, nan, moi je suis Française et mon Dieu qu'est-ce que j'en suis fière!