Pardonner

J'ai beaucoup entendu, "Il faut que tu pardonnes..."
Cela a l'air facile, "Il faut que tu pardonnes", cinq mots qui trottent dans mon esprit. Cela a l'air facile...
Facile mais pourtant, en moi cette barrière, ce refus, ce blocage.
"Il faut que tu pardonnes", mais pourquoi faire ? 
"Il faut que tu pardonnes", cinq mots.
Des images, des flashs apparaissent dans mon esprit...

...cette enfance perturbée, certains souvenirs s'envolent, les moins bons restent.
Il pleut mais pas de l'eau mais des mots qui deviennent des maux.
Comme un voile abîmé, déchiré, les souvenirs sont emportés dans le vent. 
Comme gravé dans le marbre, le pire reste.
"Il faut que tu pardonnes" qu'on me dit.
Une enfance sous armure comme un chevalier qui vivrait chez le dragon. Un chevalier sans quête honorable, sans princesse à sauver.
Un chevalier sans princesse pour l'aimer...
Une enfance avec une armure, sous celle-ci quelque chose est détruit cassée, tant pis, il faut faire avec.

Le temps passe, l'armure reste, pas de princesse...

Beaucoup de temps passe, quelque chose de cassée, toujours une armure, elle est de plus en plus lourde. Difficile de s'en débarrasser.

La Princesse arrive, elle lui dit également qu'il faut pardonner, pour avancer, pour lâcher l'armure, c'est dur. Elle arrive à le voir sans son armure, pas toujours mais cela arrive, c est deja ça.

"Il faut que tu pardonnes", c'est dur.
"Il faut que tu pardonnes", pas pour elle mais pour toi.
"Il faut que tu pardonnes", en regardant l'écran, on dirait une punition à recopier sans fin.
Pardonner celle qui devait te protéger, te faire grandir, t'aimer !
"Il faut que tu pardonnes", si je peux avancer et la laisser la quelque part pourquoi pas.
"Il faut que tu pardonnes", allez chiche si ça peut terrasser le dragon.
Déposer ses mots ici et maintenant, laisser ses mots ici pour toujours. Et enfin finir de copier cette punition que je m'inflige. Je ne pourrais pas t'aimer mais c'est deja mieux que toi.
Allez chiche !

Je te pardonne Maman.