Parfaite

lyciagarou

Texte écrit en 2009. Il n'a pas été repris pour conserver cette drôle de naïveté.

C'est le soleil qui me réveilla ce matin-là, sa douce lumière baignant mon visage. Pareille à un conte, la chaleur de l'astre brillant me tira doucement de mes rêves délicieux. Nulle fatigue ne parcourait mon esprit et mon corps, et la clarté du jour m'emplissait de joie. La journée s'annonçait parfaite.

Une fois sortie de la chaleur câline de mes draps, je parcouru d'un pas léger et enjoué les quelques mètres qui me séparait de la salle de bain. A l'intérieur, je fis glisser la robe couleur nuit sur le sol, et bientôt l'eau ruissela sur mes épaules, ni trop froide ni trop chaude, provoquant peu à peu le réveil de mes sens. Le plaisir humide toucha à sa fin, laissant place à l'envie soudaine d'un petit déjeuner savoureux. Une fois vêtue d'un peignoir, je dévalai les marches en riant, comme l'aurait fait une enfant de cinq ans. Arrivée au salon, l'agréable odeur de toasts légèrement grillés m'accueillit. Sur la table de la salle à manger, trois tranches de pains délicatement tartinées de confiture disposées en cercle dans une assiette bleue n'attendaient plus que moi. Mais les tartines étaient accompagnées d'un met plus délicieux encore, posé sous le verre de jus d'orange pressées.

" Passe une bonne journée ! Je t'aime. "

Et c'est avec le sourire jusqu'aux oreilles que j'engloutis le petit-déjeuner. La journée promettait d'être parfaite.

Une fois le ventre plein, j'attaquai la lecture du journal. La météo annonçait un temps magnifique et l'horoscope du jour ne m'annonçait que des bonnes choses ! Je refermais le quotidien, ne voulant pas lire de mauvaises nouvelles qui aurait pu gâcher ma journée.

Je m'étirai, baillai un peu et regardai l'heure. Il était encore tôt, alors autant sortir pour profiter du soleil un maximum de temps ! Je filai dans la chambre, enfilai mon ensemble couleur clair préféré, et commençai à redescendre quand j'aperçus mon reflet dans la glace. Une jeune fille rayonnante, un grand sourire aux lèvres me faisait face. Les longs cheveux noirs bouclés cascadaient sur ses épaules, encadrant son fin visage où les yeux verts pétillaient de malice. Je repartis encore plus enjouée. Vraiment, cette journée allait être parfaite.

Je sortis et fus agréablement surprise par la douceur de l'air. J'avançais dans la rue, saluant les passants, car un simple " bonjour " ne coûte rien, et il vous apporte quelques secondes de bonne humeur lorsqu'il vous est adressé. Passant soudain devant une boulangerie à l'odeur alléchante, je décidai de m'arrêter pour acheter deux viennoiseries. Je fis mon achat, remerciai chaleureusement la boulangère, et continuai ma route.

J'avais à peine parcouru quelques mètres que je rencontrai une jeune femme qui m'adressait un immense sourire. Ses cheveux roux coupés courts et sa peau claire ravivèrent une foule de souvenirs. Elle ! Cette femme n'était autre que cette amie avec qui j'avais tout traversé, bons comme mauvais moments ! Le destin avait fait nos chemins se séparer il y a dix ans de cela, mais notre amitié n'avait subi aucun dommage. Se jetant dans les bras l'une de l'autre, nous décidâmes d'aller dans un café pour rattraper le plus de temps perdu loin l'une de l'autre...

Quelques heures et cafés plus tard, nous nous quittâmes pour mieux nous retrouver le lendemain au même endroit. Vraiment, cette journée était parfaite.

Regardant l'heure à ma montre, j'accélérai le pas pour être rentrée pour le déjeuner. Arrivée à ma demeure, la porte entrouverte laissait filtrer une délicate odeur de cuisine. J'entrai en souriant, mon trophée qu'était les viennoiseries brandit à bout de bras. L'homme qui était aux fourneaux ne réagit pas tout de suite, concentré sur sa tâche. Mais lorsque j'entrai dans son champ de vision et que je déposai le sachet sur la table, son visage s'illumina. Il posa ses ustensiles et je me jetai à son cou, son cœur battant contre le mien. Nous restâmes un moment enlacés l'un contre l'autre, jusqu'à ce que la minuterie du micro-ondes nous rappelle à l'ordre. Nous nous mîmes donc à table, les délicieux plats étant accompagnés d'une agréable discussion. Lorsque vint le moment où nous dégustions les viennoiseries, les regards remplis de sentiments remplacèrent les mots.

Une fois la table rangée et nettoyée, quelques baisers s'échangèrent avant que chacun ne retourne à ses occupations, en n'ayant qu'une hâte, se retrouver le soir venu. Je sorti donc de la maison, décidée à faire une balade digestive. Le temps ne s'était dégradé, il semblait même faire plus beau que le matin même. Quelle journée parfaite...

Mes pas me menèrent devant une petite maison, occupée par mon père. Je décidai d'y rentrer pour passer un peu de mon temps avec lui, pour notre plaisir commun. Il se révéla être dans son jardin, à s'occuper de ses diverses plantes. Je l'observai avec admiration depuis la véranda, attendant qu'il termine son œuvre minutieuse. Il tourna enfin la tête, et lorsque nos regards se croisèrent, ses yeux bleus brillaient d'une lueur espiègle. Il devait avoir des nouvelles surprenantes à m'apprendre. Il porta ses derniers soins, se frotta les mains et me rejoignit dans la véranda. Je l'embrassai sur les deux joues, nous prîmes place autour d'un verre de jus de fruit, et une discussion fort enjouée commença, jusque tard dans l'après-midi. Cette journée était parfaite en tout point...

Je le quittai lorsque la nuit commençait à tomber, ravie de lui avoir rendu visite. L'air frais agitait mes boucles lorsque je sorti. Je me dépêchai de rentrer, pressée de retrouver celui que j'aimais.


Traversant une rue, j'entendis un bruit sourd que j'identifiai trop tard. Le véhicule était déjà sur moi.

Cette journée avait vraiment été parfaite. Dommage que ce fût la dernière.

Le choc fut terriblement puissant. La dernière vision que la jeune fille que j'étais eu fut celle des étoiles qui commençaient à scintiller. Demain, le temps sera superbe...


Signaler ce texte