Parfois

Morgane Mulot

poème sur le déménagement


Autour de la table,  les restes sont figés, il n’y a plus de temps, l’horloge est arrêtée.

Loin des rires et des matins couleur café, i n’y a plus de fleurs, les placards sont vidés.

Au loin la mémoire traîne sur les murs, sur les tâches du passé, le souvenir d’une bière une nuit trop arrosée.

Ils ont fait sa vie ces quelques murs, ils ont subi les matins mauvais, les longues soirées peuplées, dans leurs écorces résonne encore la musique que l’on y passait.

N’as-tu jamais vu une maison pleurer ?

C’est le silence les larmes d’une pièce, sa résonance trop brutale, le vide, l’inutilité. Passes la porte sans te retourner,  il n’y a plus de lit où s’allonger. Il n’y a plus de miroir ni de canapé, rien n’appelle à vivre, rien de donne envie de rester. Jettes la clé, arraches les noms sur la boite aux lettres, il ne sert à rien de regretter. Si tu tends bien l’oreille loin des moments de bonheurs tu peux entendre la peine, les peurs et la haine pour terminer.  Les longues heures à  hésiter, les secondes chances toujours ratées.

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