Paris à tout prix

Jean Claude Blanc

mais seulement pour les touristes...Maire Hidalgo écolo socialo juste pour la forme...avant les élections

                                Paris à tout prix

Pour provincial, c'est le grand cri

De Capitale, s'émerveille

Mais faute de crécher à Paris

Devrait la mettre en bouteille

 

C'est devenu un rituel

Pour les touristes étrangers

L'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel

Ça revient cher, le cliché

 

Le péquenot, qu'a pas un rond

Lui, doit se faire une raison

Se contenter de sa région

Bien éloignée, des décisions

 

Parisianisme, bobos, la mode

Mais pour bosser, c'est pas commode

On exagère, les surenchères

Marque brevetée, on doit s'y faire

 

Bien obligé, le fonctionnaire

Chambre de bonne, salaire galère

Muté d'office dans la cité

Mais pas sur l'île, des beaux quartiers

 

Incontournable citadelle

Jadis Lutèce pour ménestrels

Centre du monde, carte postale

Dès qu'on débarque, vite, à la page

 

Les grands boulevards, faits pour flâner

Vieille tirade, de Charles Trénet

Le fou chantant, est dépassé

Car aujourd'hui, c'est la cohue

Y'a des mendiants, aux coins des rues

 

Plus de bagnoles, donc, pollution

On devra faire comme au Japon

Prendre un tuba, pour respirer

Se paie la rançon du progrès…

 

Les autochtones, s'enfuient l'été

Laissant la place, aux petits bridés

C'est leur manie, photographier

Les monuments et les pépées

 

Passer vacances à Paris

C'est comme draguer, une mamie

Ça a un goût de nostalgie

Zeste de tendresse, pour vil esprit

Le parigot qu'a pas de tunes

Ne peut sortir, de sa turne

Les excursions, pas son problème

Déjà bien beaux, les bords de Seine

 

Qu'ont-ils de mieux, les citadins

Tous empilés, comme des lapins

Seulement la gloire, d'en faire partie

Vivre à Paris, ça leur suffit

 

Métro, boulot, loyer chérot

Le porte-monnaie, prend un coup de chaud

Mais ça fait rien, tous en sont fiers

De leurs misères, ville de lumières

 

Départements, mégalopoles

Se battent en duel, à qui mieux mieux

Plaques 75, on en rigole

Nous font le coup, des culs terreux

 

Perpétuelle guerre de clochers

Une fois encore, rééditée

Pour moi, Paris, c'est un mystère

Préfère la France, et ses bergères

 

Immeubles cossues sont rachetés

Par l'Arabie, des pétroliers

Les nouveaux riches, déjà y trônent

Les pauvres se sauvent dans la couronne

 

A ce prix-là, pas difficile

De se couvrir de lauriers

Aucun mérite, le PSG

Toujours le fric, tente les artistes

 

Politicards, ont la vue claire

Sièges confortables, et galipettes

Se font pas chier, nos émissaires

Passent au Moulin de la Galette

  

« J'aime Paris, au mois de mai »

Ça me rappelle les pavés

Depuis les rôles, sont inversés

Le coffre-fort est bien gardé

 

Symbolisée, la République

Champs Elysées, défile la clique

14 juillet, et journée d'ors

Est moins flatteur, l'arrière décor

Le quotidien, du parisien

Chacun pour soi, ignore la faim        JC Blanc      janvier 2021

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