Paris Belleville

micoton

Paris est une belle ville, c’est incontestable. Mais la beauté ne fait pas tout, vous en conviendrez. Paris peut parfois être étouffante.

Un jour où je ne suis pas bien, j’entre dans un métro bondé, j’ai chaud, je transpire, ça m'incommode, cette gêne a pour effet pervers de me faire transpirer de plus belle, le chien se mord la queue. J’essaye de capter le mince courant d’air qui passe par la fenêtre entre-ouverte, mais il s’agit d’une illusion, cet air a l’air louche. Cet air est constitué d’oxydes d’azote et de particules PM 10 et PM 2,5. A haute dose ces particules fines favorisent les maladies cardiovasculaires et autres altérations de notre système qui au final diminuent notre espérance de vie.

Mais je m’en contente, comme tout le monde.

Pourtant un jour, j’ai vraiment besoin d’air. J’ai besoin de sommets et d’horizon.

Je trouverais mon salut dans l’ascension de la colline de Belleville.

J’ai chaud et je transpire quand je grimpe mais je sais qu’une fois là haut, je serais bien.

Aujourd’hui le ciel est dégagé. Après avoir gravi la rue de Belleville, je prends à droite par la rue Piat. Rien ne laisse présager de ce qui attend le promeneur non averti. La surprise de la découverte décuple le plaisir.

Au bout de la rue Piat, il y a une esplanade et des colonnes de béton un peu crades qui dans ma tête deviennent les colonnes des temples de l’Antiquité, quelque chose qui invite à la contemplation.

L’esplanade est baignée de jour, de soleil, elle respire et ne transpire pas.

Je me poste là-haut, m’accoude à la rambarde de béton et prends ma dose

d’horizon. Mes yeux s’emplissent d’espace, mes oreilles de chants d’oiseau.

Si je baisse les yeux, je vois des enfants qui s’amusent dans les cascades, des artistes de rues qui font rire des gens venus se divertir, des gens qui flânent, d’autres qui somnolent allongés au soleil.

Je relève les yeux et ici droit devant moi j’oublie, j’oublie le métro, j’arrête d’étouffer, je souris. Je vous le disais Paris est une Belle Ville.

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