Partie 9
Soda Pop
Le matin de notre départ, la brume nous enveloppa de nouveau, bien que le soleil brillât dans une échappée de ciel au dessus de nos têtes... Et au fil d'l'eau, nous longèrent la Norvège direction Skagen (prononcer Skaguaine) petit port de pêche du Royaume d' Harald Ier : le Danemark !
Petite parenthèse, et non des moindres, qui en dit long sur notre manière d'aborder ce voyage au fil du liquide poissonneux, et together :
Vers le milieu de cette tite histoire d'O, mon hispanique chérie avait pris l'habitude de s'agenouiller au clair de lune (mon ami Pierrot !) la tête entre deux boucliers, regardant déferler depuis notre drakkar la Mer du Nord blanc d'écume, un genou sur son siège, son autre jambe prenant appui sur le plancher. J'en profitais alors pour glavioter un chouia sur la tête de mon trognon de choux puis pour lui entrelarder inlassablement l'arrière boutique, au gré de la houle. La miss en concevait un tel contentement qu'elle se croyait donc autoriser à le clamer en gueulant son plaisir. Proférés par elle, ses « fourr-moi toute ! », ses « Yé la prend dans les miches, ta grosse bité ! » ses « Ah ! Bon dieu dé salaud ! Cé coup dé verge ! Oui, vas-y goret ! Mais où t'as pêché une truite pareille, gros dégueu ! Il mé dé truies la cave, l'apôtre ! Quel casse-pot ! Vive la Francia ! » ... et autres insanités, se drapaient alors de poésie parfois accompagnée de sonorités de harpe, sous le ciel étoilé. Elle hurlait tout ce qui lui passait par la tête et les orifices...
Une fois même, un matelot mal réveillé vint voir ce dont il s'agissait, n'en croyait pas ses yeux et alla chercher le reste de ses copains. Ce remue-machin sollicita l'intérêt d'une partie de la troupe en sommeil. Les gaziers du poste de pilotage prévenus, ceux chargés du Hausbók (un manuscrit islandais qui raconte notamment la navigation de Norvège au Groenland en fournissant de nombreux détails (1) affichèrent les manœuvres automatiques et se pointèrent à la régalade. S'ensuivit un émoi effrayant. Le chef de quart se rua sur Lanceleau pour lui montrer son pénis nordique. Le capitaine palpa les roubignolles glacées à son second. L'armurier nain (Gimli, en personne ! Un des saigneurs de l'anal de Tolkien) toucha le sauciflard du chef cuisinier pédoque, la Vigie au regard de rapace s'astiqua la membrane comme un babouin, et le mousse de corvée se fit tailler une glace à la viande par le plus ancien des guerriers qui avait l'habitude de ramasser tous les pafs qui traînaient.
Pour couronner le tout et pendant que je limais en levrette...
Oh ! et qu'est-ce que je sentais-je sur mes arrières ? Des poils ? Un autre moustachu qui monte en ligne ? Un fils d'Odin qui veut profiter du plein écran ? Feuille de rose, siouplaît !!! Mazette, rien que ça ! On s'mouche pas du coude dans l'Nord ! Et cette langue virevoltant qui me furette les potirons et la crevasse chocolatée à toute allure ! Ouuuuuuuh mais c'est la fête au village ! C'est le 13 juillet ! (plus tard, et bien plus tard... certains fêteront le 14 !) On va allumer les lampions, le champion ! Doucement bordel, je vaye avoir des bleus sinon ! Ah ! dis donc, t'es le vrai enragé toi ! Tu retapisses à donffff ! Le ténor absolu du nettoyage de l'étoile sifflante, catégories dames et messieurs confondues ! Mais qu'est-ce il cherche t'il à me bricoler la raie, l'artiste ? Un doigt dans l'oignon pour faire plus classe ? Si je m'aurais attendu à ces réjouissances quand j'ai embarqué ! Hé ! Oh ! Moustache, c'est t'avec le pouce que tu m'bricoles l'œil de bronze, ou quoi ? Mollo l'ancien. Une caresse d'amitié, je dis pas, mais pousse pas Mémé quand même ! La soupe à l'oignon c'est tout un art, casse pas le charme ! T'entends ce que je...
« Oh ! nom de Dieu, de salaud ! Putain d'sa mère ! C'est pas un viking mais un clébard qui se permet des voies de fesses (voies de fait) sur ma personne sans autorisation prélavable !!!!!! (préalable) Les poils qui me chatouillaient tout partout la région cul à nez (cutanée) c'étaient pas des poils de bacchantes mais des poils de cabot !
Enculéééééé dégageeee ! Saloperie de race maudite !!! Le Pitbull nordique à quatre pattes et une queue (comme d'ailleurs j'avais imaginé mon viking d'amour) aboya alors de contestation sous ma robe de bure pendant que je continuais à mettre mes gros coups de rein champêtre à mon espagnole, le chapeau de Van Helsing relevé en arrière, et me mordit les roustons précisément ! Douleur intense. Moment de solitude. Blessure indescriptible. Vengeance...je lâchai alors les gros pare-chocs de ma Mercedes auxquels j'étais agrippé, pour me saisir par derrière et à tâtons du teigneux roquet et l'envoya valdinguer loin de mes balloches meurtries. Le chien emplâtra la frite d'un obsédé blondinet comme les blés. Fou de douleur la carne poilue se mit à lui bouffer la gueule avec acharnement. Le malchanceux glapit en Viking moderne ! Mon hispanique à bout d'endurance took son foot. Des couilles se vidèrent, le milk-shake se répandit, le film s'acheva. Chacun repris son poste, d'autres des postures. Je m'allongeai sur ma partenaire et me mis à pioncer. Le Drakkar qui s'auto-pilota un moment, emmerda l'océan...
(à suivre)
(1). Les Vikings n'utilisaient pas d'instruments de navigation, boussole ou compas. Ils n'avaient pas de cartes. La nuit, ils pouvaient s'aider de l'étoile polaire pour conserver un cap et le jour, s'appuyer sur la hauteur du soleil pour estimer leur latitude. C'est surtout l'observation de la mer, des repères terrestres et des animaux marins qui leur permettait de trouver leur chemin en pleine mer. La brusque variation de température de l'eau, conséquence de l'entrée dans un courant polaire, le changement de couleur de l'océan passant du bleu au vert, la multiplication des icebergs indiquaient que le Groenland était proche. Les navigateurs vikings connaissaient en outre les courants qui emmenaient facilement les bateaux d'un secteur à l'autre ou le trajet migratoire des baleines.
"et autres insanités, se drapaient alors de poésie parfois accompagnée de sonorités de harpe, sous le ciel étoilé" qui osera dire qu'il n'y a pas là de la pure poésie... :) Néanmoins, toujours protéger ses arrières même avec au volant d'une berline allemande, euh, pardon espagnole, j'en ai perdu mon latin. Orgie nordique sur barquette, morte de rire !
· Il y a plus de 8 ans ·breinmilliner
Je te remercie pour ce commentaire délicieux, Brein !
· Il y a plus de 8 ans ·Je sais, je me fais de plus en plus rare... mais je n'ai pas assez de 24h pour exister... ;)
Soda Pop
idem donc pas de soucis, les journées sont trop courtes.
· Il y a plus de 8 ans ·breinmilliner