Pas moyen de faire le décompte.

C'est mon jour de malchance, faut dire que les jours de chance pourrait se compter sur le doigt d'une main.

Enfin ouais peut-être que j'exagère, 5 ou moins ça fait pas beaucoup, mais j'ai le droit de me plaindre quand même.

La plupart du temps c'est vrai, il ne se passe rien, je devrais m'en réjouir mais, pour tout dire, je me fais chier.

Ici et là quelque tragédie ou extase, même pas.

A croire que celles que j'ai vécues ne m'ont pas touché tant que ça.

Et à quoi donc vont ressembler les jours qui restent à venir.

C'est le piège absolu, pas moyen de faire le décompte.

C'est comme vouloir recenser toutes les conneries qu'on a faites.

Mais on a fait le bien aussi.

Permettez-moi ici d'exclure les Nazis ou apparentés, et toute cette engeance qui n'en finira jamais de prospérer.

On regarde ses os vieillir, avec une posture toute philosophique, ou beaucoup de mauvaise foi.

Et qui donc s'en soucie ?

Les bravaches feront leur cirque, croyant épater les jeunes.

Mais les jeunes ne sont pas plus dupes que ceux que nous étions.

Parfois j'ai bien peur qu'ils en savent plus, malgré tous les discours sur le niveau qui baisse.

De génération en génération, ne reste que la culpabilité de ce qu'on laisse en héritage.

Et aujourd'hui comme hier, pas de quoi être fier.

Les temps sont comptés ne dit-on pas ?

Jamais compris cette expression de merde. 

Les temps sont durs et l'ont toujours été.

Là je me permets un paquet de bémols.

Les temps restent durs dans certains pays, et pour certains aussi dans « nos » pays.

II me semble que la misère 

Serait moins pénible au soleil. 

Mais depuis presque 80 ans, on n'a jamais connu la guerre, il faut quand même le rappeler.

Il n'empêche qu'un tas de causes nobles attendent d'être épousées.

« Et j'attends que le temps me disloque » (Higelin).