Pas net.

Je déambulais dans les rues de ma ville, passant sur et sous les ponts, me promenant sans but, les gens, les animaux, le brouhaha de la foule me donnait l'envie de m'évader. J'étais décidé à trouver un coin calme. Après plusieurs minutes, ou heures, je ne me souviens plus, je trouvai un recoin, sous un pont, après avoir quelque peu escaladé la roche, où la solitude et le murmure de l'eau me tinrent compagnie.

Je m'étais installé tranquillement sur ce petit tas de roches, j'avais ôté mes chaussures, et trempait mes pieds dans l'eau. Je me détendais, et observais ce mouvement de l'eau, qui transformait ces pieds en simple reflet flou, et déplacé par rapport à mes jambes.

L'eau offrait de jolies formes par ses remous, comme un film totalement coupé, des flashs de scènes, des images volées. Tantôt un visage aussitôt brouillé par un poisson qui passait par là, puis un oiseau, de nouveau brouillé, des nuages, puis un chien, le tout sur fond de ciel bleu et de nuages, entrecoupés par le dessous du pont se reflétant sur ce bel écran rugueux formé par le courant.

Je ne sais combien de temps j'ai pu me perdre...

Des minutes ou des heures, bercé par l'illusion du courant, bercé par l'eau, merveilleux élément, cette beauté pure et naturelle, ce calme murmurant, ce monde de suggestions, cet univers si rassurant, illusoire, mais où nous voudrions vivre car si l'illusion est fictive, elle permet tout, et notre esprit s'évade en contemplant et en imaginant celle-ci, et en se perdant dans un monde, qui n'a qu'une règle, c'est de ne pas en avoir.