Passé à ne pas renier.

delphine

Hier soir, c'était l'inondation, l'explosion. Ca y est, je l'ai fait. Oui, j'ai pleuré. Je me suis décidée à assumer le fait d'être perdue. J'avouais tout, je ne niais plus, je revenais sur les faits par des sanglots. Longs, fracassants, difficiles à accepter. Je m'agaçais, je m'énervais, je dégradais mon image, au fond de ce lit, sous cette couette et sur cette oreiller qui recueillaient ma tristesse, j'avais sûrement du égarer ma fierté. Sinon je n'aurais osé me morfondre pour lui quoi, pour cette merde. Pour cette chose dont j'ai été éperdument amoureuse. Un semblant de lucidité me traversait l'esprit, je réalisais enfin le mal qu'il m'avait faite, j'étais tellement paumée. Je me découvrais sensible, bancale, anémiée, défaillante et surtout stupide. Je considérais ma personne comme inutile et idiote pour écouler du sel de yeux qui n'avaient pas besoin d'être encore mouillés, je me haissais. On avait saisi la corde douloureuse. En boucle résonnait Chasing Cars de Snow Patrol ce qui n'arrangeait guère mon état, il l'empirait mais j'aimais ça. J'aimais sans doute souffrir pour tout évacuer...
Sauf que je ne vais pas mieux. Ce soir, je regarde la Lune éclairer la pénombre et j'ai comme un goût amer dans la gorge, je désirerais voler au moyen d'un nuage bien qu'il ne soit que gaz afin de ne jamais plus songer et de ne plus jamais te croiser. Je ne désespère pas tous les soirs c'est juste qu'en ce moment, je repense au temps qui n'est plus et même si en face je me tais, derrière j'écope de l'amende tant attendue.
Ne reviens plus afin que je fasse le deuil de cette histoire et d'un autre point de vue, reviens puisque je me meurs sans toi.

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